[65] ἀλλοτριούμενα (65a) μὲν λύπας, καθιστάμενα δὲ εἰς τὸ αὐτὸ πάλιν ἡδονάς. ὅσα δὲ
κατὰ σμικρὸν τὰς ἀποχωρήσεις ἑαυτῶν καὶ κενώσεις εἴληφεν, τὰς δὲ πληρώσεις ἁθρόας
καὶ κατὰ μεγάλα, κενώσεως μὲν ἀναίσθητα, πληρώσεως δὲ αἰσθητικὰ γιγνόμενα, λύπας
μὲν οὐ παρέχει τῷ θνητῷ τῆς ψυχῆς, μεγίστας δὲ ἡδονάς· ἔστιν δὲ ἔνδηλα περὶ τὰς
εὐωδίας. ὅσα δὲ ἀπαλλοτριοῦται μὲν ἁθρόα, κατὰ σμικρὰ δὲ μόγις τε εἰς ταὐτὸν (65b)
πάλιν ἑαυτοῖς καθίσταται, τοὐναντίον τοῖς ἔμπροσθεν πάντα ἀποδίδωσιν· ταῦτα δ᾽ αὖ
περὶ τὰς καύσεις καὶ τομὰς τοῦ σώματος γιγνόμενά ἐστιν κατάδηλα.
Καὶ τὰ μὲν δὴ κοινὰ τοῦ σώματος παντὸς παθήματα, τῶν τ᾽ ἐπωνυμιῶν ὅσαι τοῖς
δρῶσιν αὐτὰ γεγόνασι, σχεδὸν εἴρηται· τὰ δ᾽ ἐν ἰδίοις μέρεσιν ἡμῶν γιγνόμενα, τά τε
πάθη καὶ τὰς αἰτίας αὖ τῶν δρώντων, πειρατέον εἰπεῖν, ἄν πῃ (65c) δυνώμεθα. πρῶτον
οὖν ὅσα τῶν χυμῶν πέρι λέγοντες ἐν τοῖς πρόσθεν ἀπελίπομεν, ἴδια ὄντα παθήματα
περὶ τὴν γλῶτταν, ἐμφανιστέον ᾗ δυνατόν. φαίνεται δὲ καὶ ταῦτα, ὥσπερ οὖν καὶ τὰ
πολλά, διὰ συγκρίσεών τέ τινων καὶ διακρίσεων γίγνεσθαι, πρὸς δὲ αὐταῖς κεχρῆσθαι
μᾶλλόν τι τῶν ἄλλων τραχύτησί τε καὶ λειότησιν. ὅσα μὲν γὰρ εἰσιόντα περὶ τὰ
φλέβια, οἷόνπερ δοκίμια τῆς γλώττης (65d) τεταμένα ἐπὶ τὴν καρδίαν, εἰς τὰ νοτερὰ
τῆς σαρκὸς καὶ ἁπαλὰ ἐμπίπτοντα γήϊνα μέρη κατατηκόμενα συνάγει τὰ φλέβια καὶ
ἀποξηραίνει, τραχύτερα μὲν ὄντα στρυφνά, ἧττον δὲ τραχύνοντα αὐστηρὰ φαίνεται·
τὰ δὲ τούτων τε ῥυπτικὰ καὶ πᾶν τὸ περὶ τὴν γλῶτταν ἀποπλύνοντα, πέρα μὲν τοῦ
μετρίου τοῦτο δρῶντα καὶ προσεπιλαμβανόμενα ὥστε ἀποτήκειν αὐτῆς τῆς φύσεως,
οἷον ἡ τῶν λίτρων (65e) δύναμις, πικρὰ πάνθ᾽ οὕτως ὠνόμασται, τὰ δὲ ὑποδεέστερα
τῆς λιτρώδους ἕξεως ἐπὶ τὸ μέτριόν τε τῇ ῥύψει χρώμενα ἁλυκὰ ἄνευ πικρότητος
τραχείας καὶ φίλα μᾶλλον ἡμῖν φαντάζεται. τὰ δὲ τῇ τοῦ στόματος θερμότητι
κοινωνήσαντα καὶ λεαινόμενα ὑπ᾽ αὐτοῦ, συνεκπυρούμενα καὶ πάλιν αὐτὰ
ἀντικάοντα τὸ διαθερμῆναν, φερόμενά τε ὑπὸ κουφότητος ἄνω πρὸς τὰς τῆς κεφαλῆς
αἰσθήσεις,
| [65] des peines quand ils éprouvent une altération, des plaisirs quand ils
reviennent à leur état normal.
Tous les organes qui perdent de leur substance et se vident
graduellement, mais qui se remplissent tout d’un coup et
abondamment, sont insensibles à l’évacuation, mais deviennent
sensibles à la réplétion ; aussi ne causent-ils point de douleurs à la
partie mortelle de l’âme, mais ils lui procurent de grands plaisirs.
C’est ce qui paraît manifestement à propos des bonnes odeurs. Mais
quand les organes s’altèrent tout d’un coup et reviennent à leur
premier état petit à petit et avec peine, ils donnent toujours des
impressions contraires aux précédentes, comme on peut le voir dans
les brûlures et les coupures du corps.
Nous avons à peu près expliqué les affections communes à tout le
corps et les noms qui ont été donnés aux agents qui les produisent. Il
faut essayer maintenant d’expliquer, si tant est que nous en soyons
capables, les affections qui se produisent dans les parties spéciales de
notre corps et aussi les causes qui les font naître.
Il faut en premier lieu mettre en lumière du mieux que nous pourrons
ce que nous avons omis ci-dessus en parlant des saveurs, à savoir les
impressions propres à la langue. Or ces impressions, comme la
plupart des autres, paraissent résulter de certaines contractions et de
certaines divisions, mais aussi dépendre plus que les autres des
qualités rugueuses ou lisses du corps. En effet, toutes les fois que des
particules terreuses, entrant dans les petites veines qui s’étendent
jusqu’au coeur et qui servent à la langue pour apprécier les saveurs,
viennent en contact avec les portions humides et molles de la chair, et
s’y liquéfient, elles contractent les petites veines et les dessèchent, et
nous paraissent âpres, si elles sont plus rugueuses, aigres, si elles le
sont moins.
Les substances qui rincent ces petites veines et nettoient
toute la région de la langue, quand leur effet est trop actif et qu’elles
attaquent la langue au point d’en dissoudre une partie, comme le fait
le nitre, toutes ces substances sont alors appelées piquantes. Mais
celles dont l’action est plus faible que celle du nitre et qui sont
modérément détergentes sont salées sans être piquantes ni rugueuses
et nous paraissent plus amies.
Celles qui, absorbant la chaleur de la bouche et lissées par elle, y
deviennent brûlantes et brûlent à leur tour l’organe qui les a
échauffées, se portent en haut, en vertu de leur légèreté, vers les sens de la tête,
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