HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théétète

Page 168

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[168] ἐκεῖνα μόνα αὐτῷ ἐνδεικνύμενος (168a) τὰ σφάλματα, αὐτὸς ὑφ´ ἑαυτοῦ καὶ τῶν προτέρων συνουσιῶν παρεκέκρουστο. ἂν μὲν γὰρ οὕτω ποιῇς, ἑαυτοὺς αἰτιάσονται οἱ προσδιατρίβοντές σοι τῆς αὑτῶν ταραχῆς καὶ ἀπορίας ἀλλ´ οὐ σέ, καὶ σὲ μὲν διώξονται καὶ φιλήσουσιν, αὑτοὺς δὲ μισήσουσι καὶ φεύξονται ἀφ´ ἑαυτῶν εἰς φιλοσοφίαν, ἵν´ ἄλλοι γενόμενοι ἀπαλλαγῶσι τῶν οἳ πρότερον ἦσαν· ἐὰν δὲ τἀναντία τούτων δρᾷς ὥσπερ οἱ πολλοί, τἀναντία συμβήσεταί σοι καὶ τοὺς συνόντας ἀντὶ φιλοσόφων (168b) μισοῦντας τοῦτο τὸ πρᾶγμα ἀποφανεῖς ἐπειδὰν πρεσβύτεροι γένωνται. ἐὰν οὖν ἐμοὶ πείθῃ, καὶ πρότερον ἐρρήθη, οὐ δυσμενῶς οὐδὲ μαχητικῶς ἀλλ´ ἵλεῳ τῇ διανοίᾳ συγκαθεὶς ὡς ἀληθῶς σκέψῃ τί ποτε λέγομεν, κινεῖσθαί τε ἀποφαινόμενοι τὰ πάντα, τό τε δοκοῦν ἑκάστῳ τοῦτο καὶ εἶναι ἰδιώτῃ τε καὶ πόλει. καὶ ἐκ τούτων ἐπισκέψῃ εἴτε ταὐτὸν εἴτε καὶ ἄλλο ἐπιστήμη καὶ αἴσθησις, ἀλλ´ οὐχ ὥσπερ ἄρτι ἐκ συνηθείας (168c) ῥημάτων τε καὶ ὀνομάτων, οἱ πολλοὶ ὅπῃ ἂν τύχωσιν ἕλκοντες ἀπορίας ἀλλήλοις παντοδαπὰς παρέχουσι." ταῦτα, Θεόδωρε, τῷ ἑταίρῳ σου εἰς βοήθειαν προσηρξάμην κατ´ ἐμὴν δύναμιν σμικρὰ ἀπὸ σμικρῶν· εἰ δ´ αὐτὸς ἔζη, μεγαλειότερον ἂν τοῖς αὑτοῦ ἐβοήθησεν. (ΘΕΟ.) Παίζεις, Σώκρατες· πάνυ γὰρ νεανικῶς τῷ ἀνδρὶ βεβοήθηκας. (ΣΩ.) Εὖ λέγεις, ἑταῖρε. καί μοι εἰπέ· ἐνενόησάς που λέγοντος ἄρτι τοῦ Πρωταγόρου καὶ ὀνειδίζοντος ἡμῖν ὅτι (168d) πρὸς παιδίον τοὺς λόγους ποιούμενοι τῷ τοῦ παιδὸς φόβῳ ἀγωνιζοίμεθα εἰς τὰ ἑαυτοῦ, καὶ χαριεντισμόν τινα ἀποκαλῶν, ἀποσεμνύνων δὲ τὸ πάντων μέτρον, σπουδάσαι ἡμᾶς διεκελεύσατο περὶ τὸν αὑτοῦ λόγον; (ΘΕΟ.) Πῶς γὰρ οὐκ ἐνενόησα, Σώκρατες; (ΣΩ.) Τί οὖν; κελεύεις πείθεσθαι αὐτῷ; (ΘΕΟ.) Σφόδρα γε. (ΣΩ.) Ὁρᾷς οὖν ὅτι τάδε πάντα πλὴν σοῦ παιδία ἐστίν. εἰ οὖν πεισόμεθα τῷ ἀνδρί, ἐμὲ καὶ σὲ δεῖ ἐρωτῶντάς τε καὶ (168e) ἀποκρινομένους ἀλλήλοις σπουδάσαι αὐτοῦ περὶ τὸν λόγον, ἵνα μὴ τοῦτό γε ἔχῃ ἐγκαλεῖν, ὡς παίζοντες πρὸς μειράκια διεσκεψάμεθ´ αὐτοῦ τὸν λόγον. (ΘΕΟ.) Τί δ´; οὐ πολλῶν τοι Θεαίτητος μεγάλους πώγωνας ἐχόντων ἄμεινον ἂν ἐπακολουθήσειε λόγῳ διερευνωμένῳ; (ΣΩ.) Ἀλλ´ οὔ τι σοῦ γε, Θεόδωρε, ἄμεινον. [168] en se bornant à lui montrer les fautes où il est tombé, soit par
lui-même, soit par suite des leçons qu’il a reçues. Si tu suis cette règle, tes
interlocuteurs s’en prendront à eux-mêmes, et non à toi, de leur trouble et de
leur embarras ; ils te rechercheront et t’aimeront ; ils se déplairont à
eux-mêmes et, se fuyant eux-mêmes, ils se réfugieront dans la philosophie, afin
de devenir autres et de dépouiller l’homme qu’ils étaient auparavant. Si, comme
le grand nombre, tu fais le contraire, c’est le contraire qui t’arrivera, et, au
lieu de rendre tes interlocuteurs philosophes, tu leur feras haïr la philosophie
quand ils seront devenus plus âgés. Si donc tu veux m’écouter, tu te garderas de
l’humeur malveillante et combative dont je parlais tout à l’heure, et tu
examineras véritablement dans un esprit de douceur et de condescendance ce que
nous avançons, en déclarant que tout est en mouvement et que les choses sont
telles qu’elles paraissent à chacun, individu ou Etat. Sur cette base, tu
examineras si la science et la sensation sont identiques ou différentes, sans
t’attacher, comme tout à l’heure, à l’usage ordinaire des expressions et des
mots, que la plupart des gens tirent au sens qu’il leur plaît, se jetant ainsi
mutuellement en toute sorte d’embarras. »
Voilà, Théétète, ce que mes forces m’ont permis d’offrir pour la défense de ton
ami, faible secours sur mes faibles ressources. Si lui-même était encore de ce
monde, il aurait défendu ses idées avec une autre magnificence.
(THÉODORE)
XXI. — Tu te moques, Socrate, tu l’as très vigoureusement défendu.
(SOCRATE)
Tu me flattes, mon ami. Mais dis-moi, as-tu pris garde à ce que Protagoras
disait tout à l’heure et au reproche qu’il nous a fait de disputer contre un
enfant et de profiter de sa timidité pour combattre sa doctrine. Il a traité
cela de badinage, et, vantant sa mesure de toutes choses, il nous a recommandé
d’examiner sérieusement sa propre thèse.
(THÉODORE)
Certainement, Socrate, j’y ai pris garde.
(SOCRATE)
Eh bien, veux-ru que nous lui obéissions ?
(THÉODORE)
De tout mon coeur.
(SOCRATE)
Or tu vois que tous ceux qui sont ici, excepté toi, ne sont que des enfants. Si
donc nous voulons lui obéir, il faut que, questionnant et répondant tour à tour,
toi et moi, nous examinions sérieusement sa thèse, afin qu’il ne nous reproche
pas de l’avoir encore discutée en nous jouant avec des enfants.
(THÉODORE)
Eh bien, est-ce que Théétète ne te suivra pas mieux dans cet examen que beaucoup
de gens qui portent de grandes barbes ?
(SOCRATE)
Pas mieux que toi en tout cas, Théodore.


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Dernière mise à jour : 19/05/2006