HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VII

Page 538

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[7,538] Οἷον, ἦν δἐγώ, εἴ τις ὑποβολιμαῖος τραφείη ἐν πολλοῖς (538a) μὲν χρήμασι, πολλῷ δὲ καὶ μεγάλῳ γένει καὶ κόλαξι πολλοῖς, ἀνὴρ δὲ γενόμενος αἴσθοιτο ὅτι οὐ τούτων ἐστὶ τῶν φασκόντων γονέων, τοὺς δὲ τῷ ὄντι γεννήσαντας μὴ εὕροι, τοῦτον ἔχεις μαντεύσασθαι πῶς ἂν διατεθείη πρός τε τοὺς κόλακας καὶ πρὸς τοὺς ὑποβαλομένους ἐν ἐκείνῳ τε τῷ χρόνῳ οὐκ ᾔδει τὰ περὶ τῆς ὑποβολῆς, καὶ ἐν αὖ ᾔδει; βούλει ἐμοῦ μαντευομένου ἀκοῦσαι; Βούλομαι, ἔφη. Μαντεύομαι τοίνυν, εἶπον, μᾶλλον αὐτὸν τιμᾶν ἂν τὸν (538b) πατέρα καὶ τὴν μητέρα καὶ τοὺς ἄλλους οἰκείους δοκοῦντας τοὺς κολακεύοντας, καὶ ἧττον μὲν ἂν περιιδεῖν ἐνδεεῖς τινος, ἧττον δὲ παράνομόν τι δρᾶσαι εἰπεῖν εἰς αὐτούς, ἧττον δὲ ἀπειθεῖν τὰ μεγάλα ἐκείνοις τοῖς κόλαξιν, ἐν χρόνῳ τὸ ἀληθὲς μὴ εἰδείη. Εἰκός, ἔφη. Αἰσθόμενον τοίνυν τὸ ὂν μαντεύομαι αὖ περὶ μὲν τούτους ἀνεῖναι ἂν τὸ τιμᾶν τε καὶ σπουδάζειν, περὶ δὲ τοὺς κόλακας ἐπιτεῖναι, καὶ πείθεσθαί τε αὐτοῖς διαφερόντως πρότερον (538c) καὶ ζῆν ἂν ἤδη κατἐκείνους, συνόντα αὐτοῖς ἀπαρακαλύπτως, πατρὸς δὲ ἐκείνου καὶ τῶν ἄλλων ποιουμένων οἰκείων, εἰ μὴ πάνυ εἴη φύσει ἐπιεικής, μέλειν τὸ μηδέν. Πάντ’, ἔφη, λέγεις οἷά περ ἂν γένοιτο. ἀλλὰ πῇ πρὸς τοὺς ἁπτομένους τῶν λόγων αὕτη φέρει εἰκών; Τῇδε. ἔστι που ἡμῖν δόγματα ἐκ παίδων περὶ δικαίων καὶ καλῶν, ἐν οἷς ἐκτεθράμμεθα ὥσπερ ὑπὸ γονεῦσι, πειθαρχοῦντές τε καὶ τιμῶντες αὐτά. ῎Εστι γάρ. (538d) Οὐκοῦν καὶ ἄλλα ἐναντία τούτων ἐπιτηδεύματα ἡδονὰς ἔχοντα, κολακεύει μὲν ἡμῶν τὴν ψυχὴν καὶ ἕλκει ἐφαὑτά, πείθει δοὒ τοὺς καὶ ὁπῃοῦν μετρίους· ἀλλἐκεῖνα τιμῶσι τὰ πάτρια καὶ ἐκείνοις πειθαρχοῦσιν. ῎Εστι ταῦτα. Τί οὖν; ἦν δἐγώ· ὅταν τὸν οὕτως ἔχοντα ἐλθὸν ἐρώτημα ἔρηται· Τί ἐστι τὸ καλόν, καὶ ἀποκριναμένου τοῦ νομοθέτου ἤκουεν ἐξελέγχῃ λόγος, καὶ πολλάκις καὶ πολλαχῇ ἐλέγχων εἰς δόξαν καταβάλῃ ὡς τοῦτο οὐδὲν μᾶλλον (538e) καλὸν αἰσχρόν, καὶ περὶ δικαίου ὡσαύτως καὶ ἀγαθοῦ καὶ μάλιστα ἦγεν ἐν τιμῇ, μετὰ τοῦτο τί οἴει ποιήσειν αὐτὸν πρὸς αὐτὰ τιμῆς τε πέρι καὶ πειθαρχίας; ᾿Ανάγκη, ἔφη, μήτε τιμᾶν ἔτι ὁμοίως μήτε πείθεσθαι. ῞Οταν οὖν, ἦν δἐγώ, μήτε ταῦτα ἡγῆται τίμαι καὶ οἰκεῖα ὥσπερ πρὸ τοῦ, [7,538] Ils sont dans le cas, expliquai-je, d'un enfant supposé qui,
élevé au sein des richesses, dans une nombreuse et (538a)
noble famille, au milieu d'une foule de flatteurs,
s'apercevrait, étant devenu homme, qu'il n'est pas le fils de
ceux qui se disent ses parents, sans pouvoir retrouver ses
parents véritables. Peux-tu deviner les sentiments qu'il
éprouverait à l'égard de ses flatteurs et de ses prétendus
parents, avant qu'il eût connaissance de sa supposition, et
après qu'il en serait instruit? Ou veux-tu écouter ma
prédiction là-dessus?
Je veux bien, dit-il.
Je prévois donc qu'il aura d'abord plus de respect pour son
père, sa mère et ses parents supposés que pour (538b) ses
flatteurs, qu'il les négligera moins s'ils se trouvent dans le
besoin, qu'il sera moins disposé à leur manquer en paroles
et en actions, qu'il leur désobéira moins, sur l'essentiel,
qu'à ses flatteurs, aussi longtemps qu'il ignorera la vérité.
C'est probable, dit-il.
Mais quand il connaîtra la vérité, je prévois que son respect
et ses attentions diminueront pour ses parents et
augmenteront pour ses flatteurs, qu'il obéira à ces derniers
bien mieux qu'auparavant, réglera sa conduite d'après leurs
conseils, et vivra ouvertement en leur (538c) compagnie,
tandis que de son père et de ses parents supposés il ne se
souciera nullement, à moins qu'il ne soit d'un très bon naturel.
Tout se passera comme tu dis; mais comment cette comparaison
s'applique-t-elle à ceux qui se livrent à la dialectique?
Voici. Nous avons dès l'enfance des maximes sur la justice
et l'honnêteté : nous avons été formés par elles comme par
des parents; nous leur obéissons et nous les respectons.
En effet.
(538d) Or il y a, opposées à ces maximes, des pratiques
séduisantes qui flattent notre âme et l'attirent à elles, mais
ne persuadent pas les hommes tant soit peu sages,
lesquels honorent les maximes paternelles et leur obéissent.
C'est vrai.
Eh bien ! qu'on vienne demander à un homme ainsi disposé :
qu'est-ce que l'honnête? Quand il aura répondu ce qu'il a
appris du législateur, qu'on le réfute à plusieurs reprises et
de plusieurs manières, qu'on le réduise à penser (538e) que
ce qu'il tient pour tel n'est pas plus honnête que déshonnête;
qu'on en fasse autant pour le juste, le bon, et
tous les principes qu'il honore le plus; après cela, comment,
dis-moi, se comportera-t-il à leur égard sous le rapport du
respect et de la soumission?
Nécessairement, il ne les respectera ni ne leur obéira plus
de la même manière.
Mais, repris-je, quand il ne croira plus, comme auparavant,
que ces principes soient dignes de respect et apparentés à son âme,


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Dernière mise à jour : 17/05/2006