HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VII

Page 539

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[7,539] τά τε ἀληθῆ μὴ εὑρίσκῃ, ἔστι πρὸς ὁποῖον (539a) βίον ἄλλον τὸν κολακεύοντα εἰκότως προσχωρήσεται; Οὐκ ἔστιν, ἔφη. Παράνομος δὴ οἶμαι δόξει γεγονέναι ἐκ νομίμου. ᾿Ανάγκη. Οὐκοῦν, ἔφην, εἰκὸς τὸ πάθος τῶν οὕτω λόγων ἁπτομένων καί, ἄρτι ἔλεγον, πολλῆς συγγνώμης ἄξιον; Καὶ ἐλέου γ’, ἔφη. Οὐκοῦν ἵνα μὴ γίγνηται ἔλεος οὗτος περὶ τοὺς τριακοντούτας σοι, εὐλαβουμένῳ παντὶ τρόπῳ τῶν λόγων ἁπτέον; Καὶ μάλ’, δὅς. (539b) ῏Αροὖν οὐ μία μὲν εὐλάβεια αὕτη συχνή, τὸ μὴ νέους ὄντας αὐτῶν γεύεσθαι; οἶμαι γάρ σε οὐ λεληθέναι ὅτι οἱ μειρακίσκοι, ὅταν τὸ πρῶτον λόγων γεύωνται, ὡς παιδιᾷ αὐτοῖς καταχρῶνται, ἀεὶ εἰς ἀντιλογίαν χρώμενοι, καὶ μιμούμενοι τοὺς ἐξελέγχοντας αὐτοὶ ἄλλους ἐλέγχουσι, χαίροντες ὥσπερ σκυλάκια τῷ ἕλκειν τε καὶ σπαράττειν τῷ λόγῳ τοὺς πλησίον ἀεί. ῾Υπερφυῶς μὲν οὖν, ἔφη. Οὐκοῦν ὅταν δὴ πολλοὺς μὲν αὐτοὶ ἐλέγξωσιν, ὑπὸ (539c) πολλῶν δὲ ἐλεγχθῶσι, σφόδρα καὶ ταχὺ ἐμπίπτουσιν εἰς τὸ μηδὲν ἡγεῖσθαι ὧνπερ πρότερον· καὶ ἐκ τούτων δὴ αὐτοί τε καὶ τὸ ὅλον φιλοσοφίας πέρι εἰς τοὺς ἄλλους διαβέβληνται. ᾿Αληθέστατα, ἔφη. ῾Ο δὲ δὴ πρεσβύτερος, ἦν δἐγώ, τῆς μὲν τοιαύτης μανίας οὐκ ἂν ἐθέλοι μετέχειν, τὸν δὲ διαλέγεσθαι ἐθέλοντα καὶ σκοπεῖν τἀληθὲς μᾶλλον μιμήσεται τὸν παιδιᾶς χάριν παίζοντα καὶ ἀντιλέγοντα, καὶ αὐτός τε μετριώτερος ἔσται (539d) καὶ τὸ ἐπιτήδευμα τιμιώτερον ἀντὶ ἀτιμοτέρου ποιήσει. ᾿Ορθῶς, ἔφη. Οὐκοῦν καὶ τὰ προειρημένα τούτου ἐπεὐλαβείᾳ πάντα προείρηται, τὸ τὰς φύσεις κοσμίους εἶναι καὶ στασίμους οἷς τις μεταδώσει τῶν λόγων, καὶ μὴ ὡς νῦν τυχὼν καὶ οὐδὲν προσήκων ἔρχεται ἐπαὐτό; Πάνυ μὲν οὖν, ἔφη. ᾿Αρκεῖ δὴ ἐπὶ λόγων μεταλήψει μεῖναι ἐνδελεχῶς καὶ συντόνως μηδὲν ἄλλο πράττοντι, ἀλλἀντιστρόφως γυμναζομένῳ τοῖς περὶ τὸ σῶμα γυμνασίοις, ἔτη διπλάσια τότε; (539e) ῞Εξ, ἔφη, τέτταρα λέγεις; ᾿Αμέλει, εἶπον, πέντε θές. μετὰ γὰρ τοῦτο καταβιβαστέοι ἔσονταί σοι εἰς τὸ σπήλαιον πάλιν ἐκεῖνο, καὶ ἀναγκαστέοι ἄρχειν τά τε περὶ τὸν πόλεμον καὶ ὅσαι νέων ἀρχαί, ἵνα μηδἐμπειρίᾳ ὑστερῶσι τῶν ἄλλων· [7,539] sans avoir cependant découvert les (539a) vrais
principes, se peut-il qu'il en vienne à un autre genre de vie
que celui qui le flatte?
Non, cela ne se peut, répondit-il.
On le verra donc, je pense, devenir rebelle aux lois, de
soumis qu'il était.
Nécessairement.
Dès lors, il n'y a rien que de naturel dans ee qui arrive aux
personnes qui s'appliquent ainsi à la dialectique, et comme
je le disais tout à l'heure, elles méritent qu'on leur pardonne.
Et qu'on les plaigne, ajouta-t-il.
Afin de ne pas exposer à cette pitié tes hommes de trente
ans, ne faut-il pas prendre toutes les précautions possibles
avant de les appliquer à la dialectique?
Si, certes, dit-il.
Or, n'est-ce pas une importante précaution de les
empêcher de goûter à la dialectique tant qu'ils sont jeunes?
(539b) Tu as dû remarquer, je pense, que les adolescents,
lorsqu'ils ont une fois goûté à la dialectique, en abusent et
en font un jeu, qu'ils s'en servent pour contredire sans
cesse, et qu'imitant ceux qui les réfutent, ils réfutent les
autres à leur tour, et prennent plaisir, comme de jeunes
chiens, à tirailler et à déchirer par le raisonnement tous
ceux qui les approchent.
Oui, ils y prennent un merveilleux plaisir.
Après avoir maintes fois réfuté les autres, et été maintes
fois réfutés eux-mêmes, ils en arrivent vite à ne plus (539c)
rien croire du tout de ce qu'ils croyaient auparavant; et par
là eux-mêmes et la philosophie tout entière se trouvent
discrédités dans l'opinion publique.
Rien de plus vrai.
Mais un homme plus âgé ne voudra point tomber dans une
pareille manie; il imitera celui qui veut discuter et
rechercher la vérité plutôt que celui qui s'amuse et
contredit pour le plaisir; il sera lui-même plus mesuré et
(539d) rendra la profession philosophique plus honorable au
lieu de la rabaisser.
C'est exact, dit-il.
Et n'était-ce pas le même esprit de précaution qui nous
faisait dire précédemment qu'on ne devait admettre aux
exercices de la dialectique que des naturels ordonnés et
fermes, et qu'il ne fallait pas, comme aujourd'hui, en laisser
approcher le premier venu, qui n'y apporte aucune disposition.
Si, répondit-il.
Donc, l'étude de la dialectique, si l'on s'y livre sans relâche
et avec ardeur, à l'exclusion de tout autre travail, comme
on faisait pour les exercices du corps, ne demandera guère
que le double des années consacrées à ceux-ci.
Veux-tu dire six ou quatre ans? demanda-t-il.
(539e) Peu importe, dis-je, mets cinq ans. Après quoi tu les
feras de nouveau descendre dans la caverne, et tu les
obligeras à remplir les emplois militaires et toutes les
fonctions propres aux jeunes gens, afin que, pour ce qui est
de l'expérience, ils ne soient pas en retard sur les autres.


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Dernière mise à jour : 17/05/2006