[7,532] (532a) Οὐκοῦν, εἶπον, ὦ Γλαύκων, οὗτος ἤδη αὐτός ἐστιν ὁ νόμος ὃν
τὸ διαλέγεσθαι περαίνει; ὃν καὶ ὄντα νοητὸν μιμοῖτ’ ἂν ἡ τῆς ὄψεως
δύναμις, ἣν ἐλέγομεν πρὸς αὐτὰ ἤδη τὰ ζῷα ἐπιχειρεῖν ἀποβλέπειν καὶ
πρὸς αὐτὰ <τὰ> ἄστρα τε καὶ τελευταῖον δὴ πρὸς αὐτὸν τὸν ἥλιον. οὕτω
καὶ ὅταν τις τῷ διαλέγεσθαι ἐπιχειρῇ ἄνευ πασῶν τῶν αἰσθήσεων διὰ τοῦ
λόγου ἐπ’ αὐτὸ ὃ ἔστιν ἕκαστον ὁρμᾶν, καὶ μὴ ἀποστῇ πρὶν (532b) ἂν αὐτὸ ὃ
ἔστιν ἀγαθὸν αὐτῇ νοήσει λάβῃ, ἐπ’ αὐτῷ γίγνεται τῷ τοῦ νοητοῦ τέλει,
ὥσπερ ἐκεῖνος τότε ἐπὶ τῷ τοῦ ὁρατοῦ.
Παντάπασι μὲν οὖν, ἔφη.
Τί οὖν; οὐ διαλεκτικὴν ταύτην τὴν πορείαν καλεῖς;
Τί μήν;
῾Η δέ γε, ἦν δ’ ἐγώ, λύσις τε ἀπὸ τῶν δεσμῶν καὶ μεταστροφὴ ἀπὸ
τῶν σκιῶν ἐπὶ τὰ εἴδωλα καὶ τὸ φῶς καὶ ἐκ τοῦ καταγείου εἰς τὸν ἥλιον
ἐπάνοδος, καὶ ἐκεῖ πρὸς μὲν τὰ ζῷά τε καὶ φυτὰ καὶ τὸ τοῦ ἡλίου φῶς ἔτι
ἀδυναμία (532c) βλέπειν, πρὸς δὲ τὰ ἐν ὕδασι φαντάσματα θεῖα καὶ σκιὰς
τῶν ὄντων, ἀλλ’ οὐκ εἰδώλων σκιὰς δι’ ἑτέρου τοιούτου φωτὸς ὡς πρὸς
ἥλιον κρίνειν ἀποσκιαζομένας—πᾶσα αὕτη ἡ πραγματεία τῶν τεχνῶν ἃς
διήλθομεν ταύτην ἔχει τὴν δύναμιν καὶ ἐπαναγωγὴν τοῦ βελτίστου ἐν
ψυχῇ πρὸς τὴν τοῦ ἀρίστου ἐν τοῖς οὖσι θέαν, ὥσπερ τότε τοῦ σαφεστάτου
ἐν σώματι πρὸς τὴν τοῦ φανοτάτου ἐν τῷ σωματοειδεῖ τε καὶ (532d) ὁρατῷ τόπῳ.
᾿Εγὼ μέν, ἔφη, ἀποδέχομαι οὕτω. καίτοι παντάπασί γέ μοι δοκεῖ
χαλεπὰ μὲν ἀποδέχεσθαι εἶναι, ἄλλον δ’ αὖ τρόπον χαλεπὰ μὴ
ἀποδέχεσθαι. ὅμως δέ—οὐ γὰρ ἐν τῷ νῦν παρόντι μόνον ἀκουστέα, ἀλλὰ
καὶ αὖθις πολλάκις ἐπανιτέον —ταῦτα θέντες ἔχειν ὡς νῦν λέγεται, ἐπ’
αὐτὸν δὴ τὸν νόμον ἴωμεν, καὶ διέλθωμεν οὕτως ὥσπερ τὸ προοίμιον
διήλθομεν. λέγε οὖν τίς ὁ τρόπος τῆς τοῦ διαλέγεσθαι δυνάμεως,
καὶ (532e) κατὰ ποῖα δὴ εἴδη διέστηκεν, καὶ τίνες αὖ ὁδοί· αὗται γὰρ ἂν ἤδη, ὡς
ἔοικεν, αἱ πρὸς αὐτὸ ἄγουσαι εἶεν, οἷ ἀφικομένῳ ὥσπερ ὁδοῦ ἀνάπαυλα
ἂν εἴη καὶ τέλος τῆς πορείας.
| [7,532] Eh bien ! Glaucon, repris-je, n'est-ce pas enfin cet air
(532a) même que la dialectique exécute? Il est intelligible, mais la
puissance de la vue l'imite, qui, nous l'avons dit, essaie
d'abord de regarder les êtres vivants, puis les astres, et
enfin le soleil lui-même. Ainsi lorsqu'un homme essaie, par
la dialectique, sans l'aide d'aucun sens, mais au moyen de
la raison, d'atteindre à l'essence de chaque chose, et qu'il
ne s'arrête point avant d'avoir saisi par la seule intelligence
l'essence du bien, il parvient au terme (532b) de l'intelligible,
comme l'autre, tout à l'heure, parvenait au terme du visible.
Assurément.
Mais quoi? n'est-ce pas là ce que tu appelles la marche
dialectique?
Sans doute.
Rappelle-toi, poursuivis-je, l'homme de la caverne : sa
délivrance des chaînes, sa conversion des ombres vers les
figures artificielles et la clarté qui les projette, sa montée
du souterrain vers le soleil, et là, l'impuissance où il est
encore de regarder les animaux, les plantes et la lumière
du soleil, qui l'oblige à contempler dans les eaux leurs
images divines et les ombres des êtres (532c) réels, mais
non plus les ombres projetées par une lumière qui,
comparée avec le soleil, n'est elle-même qu'une image -
voilà précisément les effets de l'étude des sciences que
nous venons de parcourir : elle élève la partie la plus noble
de l'âme jusqu'à la contemplation du plus excellent de tous
les êtres, comme tout à l'heure nous venons de voir le plus
perçant des organes du corps s'élever à la contemplation de
ce qu'il y a de plus lumineux dans le monde matériel et visible.
(532d) Je l'admets ainsi, dit-il, quoique assurément ce me
semble difficile à admettre; mais, d'un autre côté, ce me
semble, aussi, difficile à rejeter. Cependant - comme il
s'agit de choses dont nous n'avons pas à nous entretenir
aujourd'hui seulement, mais sur lesquelles il nous faudra
revenir plusieurs fois - supposons qu'il en est comme tu dis,
passons à l'air lui-même, et étudions-le de la même façon
que le prélude. Dis-nous donc quel est le caractère (532e) de
la puissance dialectique, en combien d'espèces elle se
divise, et quels sont les chemins qu'elle suit ; car ces
chemins conduisent, apparemment, à un point où le
voyageur trouve le repos des fatigues de la route et le
terme de sa course.
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