HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VII

Page 531

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[7,531] οὐκ οἶσθὅτι (531a) καὶ περὶ ἁρμονίας ἕτερον τοιοῦτον ποιοῦσι; τὰς γὰρ ἀκουομένας αὖ συμφωνίας καὶ φθόγγους ἀλλήλοις ἀναμετροῦντες ἀνήνυτα, ὥσπερ οἱ ἀστρονόμοι, πονοῦσιν. Νὴ τοὺς θεούς, ἔφη, καὶ γελοίως γε, πυκνώματἄττα ὀνομάζοντες καὶ παραβάλλοντες τὰ ὦτα, οἷον ἐκ γειτόνων φωνὴν θηρευόμενοι, οἱ μέν φασιν ἔτι κατακούειν ἐν μέσῳ τινὰ ἠχὴν καὶ σμικρότατον εἶναι τοῦτο διάστημα, μετρητέον, οἱ δὲ ἀμφισβητοῦντες ὡς ὅμοιον ἤδη φθεγγομένων, ἀμφότεροι (531b) ὦτα τοῦ νοῦ προστησάμενοι. Σὺ μέν, ἦν δἐγώ, τοὺς χρηστοὺς λέγεις τοὺς ταῖς χορδαῖς πράγματα παρέχοντας καὶ βασανίζοντας, ἐπὶ τῶν κολλόπων στρεβλοῦντας· ἵνα δὲ μὴ μακροτέρα εἰκὼν γίγνηται πλήκτρῳ τε πληγῶν γιγνομένων καὶ κατηγορίας πέρι καὶ ἐξαρνήσεως καὶ ἀλαζονείας χορδῶν, παύομαι τῆς εἰκόνος καὶ οὔ φημι τούτους λέγειν, ἀλλἐκείνους οὓς ἔφαμεν νυνδὴ περὶ ἁρμονίας ἐρήσεσθαι. ταὐτὸν γὰρ ποιοῦσι τοῖς ἐν τῇ (531c) ἀστρονομίᾳ· τοὺς γὰρ ἐν ταύταις ταῖς συμφωνίαις ταῖς ἀκουομέναις ἀριθμοὺς ζητοῦσιν, ἀλλοὐκ εἰς προβλήματα ἀνίασιν, ἐπισκοπεῖν τίνες σύμφωνοι ἀριθμοὶ καὶ τίνες οὔ, καὶ διὰ τί ἑκάτεροι. Δαιμόνιον γάρ, ἔφη, πρᾶγμα λέγεις. Χρήσιμον μὲν οὖν, ἦν δἐγώ, πρὸς τὴν τοῦ καλοῦ τε καὶ ἀγαθοῦ ζήτησιν, ἄλλως δὲ μεταδιωκόμενον ἄχρηστον. Εἰκός γ’, ἔφη. Οἶμαι δέ γε, ἦν δἐγώ, καὶ τούτων πάντων ὧν (531d) διεληλύθαμεν μέθοδος ἐὰν μὲν ἐπὶ τὴν ἀλλήλων κοινωνίαν ἀφίκηται καὶ συγγένειαν, καὶ συλλογισθῇ ταῦτα ἐστὶν ἀλλήλοις οἰκεῖα, φέρειν τι αὐτῶν εἰς βουλόμεθα τὴν πραγματείαν καὶ οὐκ ἀνόνητα πονεῖσθαι, εἰ δὲ μή, ἀνόνητα. Καὶ ἐγώ, ἔφη, οὕτω μαντεύομαι. ἀλλὰ πάμπολυ ἔργον λέγεις, Σώκρατες. Τοῦ προοιμίου, ἦν δἐγώ, τίνος λέγεις; οὐκ ἴσμεν ὅτι πάντα ταῦτα προοίμιά ἐστιν αὐτοῦ τοῦ νόμου ὃν δεῖ μαθεῖν; οὐ γάρ που δοκοῦσί γέ σοι οἱ ταῦτα δεινοὶ διαλεκτικοὶ (531e) εἶναι. Οὐ μὰ τὸν Δί’, ἔφη, εἰ μὴ μάλα γέ τινες ὀλίγοι ὧν ἐγὼ ἐντετύχηκα. ᾿Αλλὰ δή, εἶπον, μὴ δυνατοὶ οἵτινες δοῦναί τε καὶ ἀποδέξασθαι λόγον εἴσεσθαί ποτέ τι ὧν φαμεν δεῖν εἰδέναι; Οὐδαὖ, ἔφη, τοῦτό γε. [7,531] Ne sais-tu pas que les musiciens ne traitent pas mieux
l'harmonie? S'appliquant à mesurer les accords (531a) et les
tons perçus par l'oreille, ils font, comme les astronomes, un
travail inutile.
Et par les dieux! s'écria-t-il, c'est de façon ridicule qu'ils
parlent de « fréquences » et tendent l'oreille comme
s'ils pourchassaient un son dans le voisinage; les uns
prétendent qu'entre deux notes ils en perçoivent une
intermédiaire, que c'est le plus petit intervalle et qu'il faut
le prendre comme mesure; les autres soutiennent au
contraire qu'il est semblable aux sons précédents; (531b)
mais les uns et les autres font passer l'oreille avant l'esprit.
Tu parles, dis-je, de ces braves musiciens qui persécutent
et torturent les cordes en les tordant sur les chevilles. Je
pourrais pousser plus loin la description, et parler des coups
d'archet qu'ils leur donnent, des accusations dont ils les
chargent, des dénégations et de la jactance des cordes;
mais je la laisse et je déclare que ce n'est pas d'eux
que je veux parler, mais de ceux que nous nous proposions
tout à l'heure d'interroger sur l'harmonie; car ils font la
même chose que les astronomes (531c) : ils cherchent des
nombres dans les accords perçus par l'oreille, mais ils ne
s'élèvent pas jusqu'aux problèmes, qui consistent à se
demander quels sont les nombres harmoniques et ceux qui
ne le sont pas, et d'où vient entre eux cette différence.
Tu parles là, dit-il, d'une recherche sublime.
Elle est utile en tout cas pour découvrir le beau et le bien;
mais poursuivie dans un autre but, elle est inutile.
Il le semble, approuva-t-il.
Je pense, repris-je, que si l'étude de toutes les sciences
(531d) que nous venons de parcourir aboutit à la
découverte des rapports et de la parenté qu'elles ont entre
elles, et montre la nature du lien qui les unit, cette étude
nous aidera à atteindre le but que nous nous proposons, et
notre peine ne sera point perdue; sinon, nous aurons peiné
sans profit.
J'en augure de même; mais tu parles là d'un bien long
travail, Socrate.
Veux-tu dire le travail du prélude, ou quel autre? Ne
savons-nous que toutes ces études ne sont que le prélude
de l'air même qu'il faut apprendre? Car certes, les habiles (531e)
en ces sciences ne sont pas, à ton avis, des dialecticiens.
Non, par Zeus! dit-il, à l'exception d'un très petit nombre
parmi ceux que j'ai rencontrés.
Mais, demandai-je, crois-tu que des gens qui ne sont pas
capables de donner ou d'entendre raison puissent jamais
connaître ce que nous disons qu'il faut savoir?
Je ne le crois pas non plus, répondit-il.


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Dernière mise à jour : 17/05/2006