[7,530] ὡς τὴν ἀλήθειαν ἐν αὐτοῖς ληψόμενον (530a) ἴσων ἢ διπλασίων
ἢ ἄλλης τινὸς συμμετρίας. Τί δ’ οὐ μέλλει γελοῖον εἶναι; ἔφη.
Τῷ ὄντι δὴ ἀστρονομικόν, ἦν δ’ ἐγώ, ὄντα οὐκ οἴει ταὐτὸν πείσεσθαι
εἰς τὰς τῶν ἄστρων φορὰς ἀποβλέποντα; νομιεῖν μὲν ὡς οἷόν τε κάλλιστα
τὰ τοιαῦτα ἔργα συστήσασθαι, οὕτω συνεστάναι τῷ τοῦ οὐρανοῦ
δημιουργῷ αὐτόν τε καὶ τὰ ἐν αὐτῷ· τὴν δὲ νυκτὸς πρὸς ἡμέραν
συμμετρίαν καὶ τούτων πρὸς μῆνα καὶ μηνὸς πρὸς ἐνιαυτὸν καὶ τῶν
ἄλλων ἄστρων (530b) πρός τε ταῦτα καὶ πρὸς ἄλληλα, οὐκ ἄτοπον, οἴει,
ἡγήσεται τὸν νομίζοντα γίγνεσθαί τε ταῦτα ἀεὶ ὡσαύτως καὶ οὐδαμῇ
οὐδὲν παραλλάττειν, σῶμά τε ἔχοντα καὶ ὁρώμενα, καὶ ζητεῖν παντὶ
τρόπῳ τὴν ἀλήθειαν αὐτῶν λαβεῖν;
᾿Εμοὶ γοῦν δοκεῖ, ἔφη, σοῦ νῦν ἀκούοντι.
Προβλήμασιν ἄρα, ἦν δ’ ἐγώ, χρώμενοι ὥσπερ γεωμετρίαν οὕτω καὶ
ἀστρονομίαν μέτιμεν, τὰ δ’ ἐν τῷ οὐρανῷ ἐάσομεν, εἰ μέλλομεν ὄντως
ἀστρονομίας μεταλαμβάνοντες χρήσιμον (530c) τὸ φύσει φρόνιμον ἐν τῇ
ψυχῇ ἐξ ἀχρήστου ποιήσειν.
῏Η πολλαπλάσιον, ἔφη, τὸ ἔργον ἢ ὡς νῦν ἀστρονομεῖται
προστάττεις.
Οἶμαι δέ γε, εἶπον, καὶ τἆλλα κατὰ τὸν αὐτὸν τρόπον προστάξειν
ἡμᾶς, ἐάν τι ἡμῶν ὡς νομοθετῶν ὄφελος ᾖ. ἀλλὰ γάρ τι ἔχεις ὑπομνῆσαι
τῶν προσηκόντων μαθημάτων;
Οὐκ ἔχω, ἔφη, νῦν γ’ οὑτωσί.
Οὐ μὴν ἕν, ἀλλὰ πλείω, ἦν δ’ ἐγώ, εἴδη παρέχεται ἡ φορά, (530d) ὡς
ἐγᾦμαι. τὰ μὲν οὖν πάντα ἴσως ὅστις σοφὸς ἕξει εἰπεῖν· ἃ δὲ καὶ ἡμῖν
προφανῆ, δύο.
Ποῖα δή;
Πρὸς τούτῳ, ἦν δ’ ἐγώ, ἀντίστροφον αὐτοῦ.
Τὸ ποῖον;
Κινδυνεύει, ἔφην, ὡς πρὸς ἀστρονομίαν ὄμματα πέπηγεν, ὣς πρὸς
ἐναρμόνιον φορὰν ὦτα παγῆναι, καὶ αὗται ἀλλήλων ἀδελφαί τινες αἱ
ἐπιστῆμαι εἶναι, ὡς οἵ τε Πυθαγόρειοί φασι καὶ ἡμεῖς, ὦ Γλαύκων,
συγχωροῦμεν. ἢ πῶς ποιοῦμεν;
Οὕτως, ἔφη.
(530e) Οὐκοῦν, ἦν δ’ ἐγώ, ἐπειδὴ πολὺ τὸ ἔργον, ἐκείνων πευσόμεθα πῶς
λέγουσι περὶ αὐτῶν καὶ εἴ τι ἄλλο πρὸς τούτοις· ἡμεῖς δὲ παρὰ πάντα
ταῦτα φυλάξομεν τὸ ἡμέτερον.
Ποῖον;
Μή ποτ’ αὐτῶν τι ἀτελὲς ἐπιχειρῶσιν ἡμῖν μανθάνειν οὓς θρέψομεν,
καὶ οὐκ ἐξῆκον ἐκεῖσε ἀεί, οἷ πάντα δεῖ ἀφήκειν, οἷον ἄρτι περὶ τῆς
ἀστρονομίας ἐλέγομεν.
| [7,530] dans le propos d'y saisir la vérité sur les rapports des
(530a) quantités égales, doubles ou autres.
En effet, ce serait ridicule.
Et le véritable astronome, ne crois-tu pas qu'il éprouvera le
même sentiment en considérant les mouvements des
astres? Il pensera que le ciel et ce qu'il renferme ont été
disposés par leur créateur avec toute la beauté qu'on peut
mettre en de pareils ouvrages; mais quant aux rapports du
jour à la nuit, du jour et de la nuit aux mois, des mois à
l'année, et des autres astres au soleil, (530b) à la lune et à
eux-mêmes, ne trouvera-t-il pas qu'il est absurde de croire
que ces rapports soient toujours les mêmes et ne varient
jamais - alors qu'ils sont corporels et visibles - et de
chercher par tous les moyens à y saisir la vérité ?
C'est mon avis, dit-il, maintenant que je viens de t'entendre.
Donc, repris-je, nous étudierons l'astronomie comme la
géométrie, à l'aide de problèmes, et nous laisserons les
(530c) phénomènes du ciel, si nous voulons saisir vraiment
cette science, et rendre utile la partie intelligente de notre
âme, d'inutile qu'elle était auparavant.
Certes, dit-il, tu prescris là aux astronomes une tâche
maintes fois plus difficile que celle qu'ils font aujourd'hui !
Et je pense, ajoutai-je, que nous prescrirons la même
méthode pour les autres sciences, si nous sommes de bons
législateurs. Mais pourrais-tu me rappeler encore quelque
science qui convienne à notre dessein?
Non, du moins pas sur-le-champ.
Cependant le mouvement ne présente pas qu'une seule
forme : il en a plusieurs, ce me semble. Un savant pourrait
(530d) peut-être les énumérer toutes; mais il en est deux
que nous connaissons.
Lesquelles?
Outre celle que nous venons de mentionner, une autre qui
lui répond.
Quelle?
Il semble, répondis-je, que comme les yeux ont été formés
pour l'astronomie, les oreilles l'ont été pour le mouvement
harmonique, et que ces sciences sont soeurs, comme
l'affirment les Pythagoriciens, et comme nous, Glaucon,
nous l'admettons, n'est-ce pas?
Oui.
Comme l'affaire est d'importance, nous prendrons leur
(530e) opinion sur ce point et sur d'autres encore, s'il y a
lieu; mais, dans tous les cas, nous garderons notre principe.
Lequel?
Celui de veiller à ce que nos élèves n'entreprennent point
d'étude en ce genre qui resterait imparfaite, et n'aboutirait
pas au terme où doivent aboutir toutes nos connaissances,
comme nous le disions tantôt au sujet de l'astronomie.
|