[7,525] καὶ οὕτω τῶν (525a) ἀγωγῶν ἂν εἴη καὶ μεταστρεπτικῶν ἐπὶ τὴν
τοῦ ὄντος θέαν ἡ περὶ τὸ ἓν μάθησις.
᾿Αλλὰ μέντοι, ἔφη, τοῦτό γ’ ἔχει οὐχ ἥκιστα ἡ περὶ αὐτὸ ὄψις· ἅμα
γὰρ ταὐτὸν ὡς ἕν τε ὁρῶμεν καὶ ὡς ἄπειρα τὸ πλῆθος.
Οὐκοῦν εἴπερ τὸ ἕν, ἦν δ’ ἐγώ, καὶ σύμπας ἀριθμὸς ταὐτὸν πέπονθε
τοῦτο;
Πῶς δ’ οὔ;
᾿Αλλὰ μὴν λογιστική τε καὶ ἀριθμητικὴ περὶ ἀριθμὸν πᾶσα.
Καὶ μάλα.
(525b) Ταῦτα δέ γε φαίνεται ἀγωγὰ πρὸς ἀλήθειαν.
῾Υπερφυῶς μὲν οὖν.
῟Ων ζητοῦμεν ἄρα, ὡς ἔοικε, μαθημάτων ἂν εἴη· πολεμικῷ μὲν γὰρ
διὰ τὰς τάξεις ἀναγκαῖον μαθεῖν ταῦτα, φιλοσόφῳ δὲ διὰ τὸ τῆς οὐσίας
ἁπτέον εἶναι γενέσεως ἐξαναδύντι, ἢ μηδέποτε λογιστικῷ γενέσθαι.
῎Εστι ταῦτ’, ἔφη.
῾Ο δέ γε ἡμέτερος φύλαξ πολεμικός τε καὶ φιλόσοφος τυγχάνει ὤν.
Τί μήν;
Προσῆκον δὴ τὸ μάθημα ἂν εἴη, ὦ Γλαύκων, νομοθετῆσαι καὶ πείθειν
τοὺς μέλλοντας ἐν τῇ πόλει τῶν μεγίστων (525c) μεθέξειν ἐπὶ λογιστικὴν
ἰέναι καὶ ἀνθάπτεσθαι αὐτῆς μὴ ἰδιωτικῶς, ἀλλ’ ἕως ἂν ἐπὶ θέαν τῆς τῶν
ἀριθμῶν φύσεως ἀφίκωνται τῇ νοήσει αὐτῇ, οὐκ ὠνῆς οὐδὲ πράσεως
χάριν ὡς ἐμπόρους ἢ καπήλους μελετῶντας, ἀλλ’ ἕνεκα πολέμου τε καὶ
αὐτῆς τῆς ψυχῆς ῥᾳστώνης μεταστροφῆς ἀπὸ γενέσεως ἐπ’ ἀλήθειάν τε
καὶ οὐσίαν.
Κάλλιστ’, ἔφη, λέγεις.
Καὶ μήν, ἦν δ’ ἐγώ, νῦν καὶ ἐννοῶ, ῥηθέντος τοῦ περὶ (525d) τοὺς
λογισμοὺς μαθήματος, ὡς κομψόν ἐστι καὶ πολλαχῇ χρήσιμον ἡμῖν πρὸς ὃ
βουλόμεθα, ἐὰν τοῦ γνωρίζειν ἕνεκά τις αὐτὸ ἐπιτηδεύῃ ἀλλὰ μὴ τοῦ
καπηλεύειν.
Πῇ δή; ἔφη.
Τοῦτό γε, ὃ νυνδὴ ἐλέγομεν, ὡς σφόδρα ἄνω ποι ἄγει τὴν ψυχὴν καὶ
περὶ αὐτῶν τῶν ἀριθμῶν ἀναγκάζει διαλέγεσθαι, οὐδαμῇ ἀποδεχόμενον
ἐάν τις αὐτῇ ὁρατὰ ἢ ἁπτὰ σώματα ἔχοντας ἀριθμοὺς προτεινόμενος
διαλέγηται. οἶσθα γάρ που τοὺς περὶ ταῦτα δεινοὺς αὖ ὡς, ἐάν τις αὐτὸ τὸ
(525e) ἓν ἐπιχειρῇ τῷ λόγῳ τέμνειν, καταγελῶσί τε καὶ οὐκ ἀποδέχονται,
ἀλλ’ ἐὰν σὺ κερματίζῃς αὐτό, ἐκεῖνοι πολλαπλασιοῦσιν, εὐλαβούμενοι μή
ποτε φανῇ τὸ ἓν μὴ ἓν ἀλλὰ πολλὰ μόρια.
᾿Αληθέστατα, ἔφη, λέγεις.
| [7,525] c'est ainsi que la perception de l'unité est de celles qui
conduisent et tournent l'âme vers la conemplation (525a) de l'être.
Certes, dit-il, la vue de l'unité possède ce pouvoir à un très
haut degré, car nous voyons la même chose à la fois une et
multiple jusqu'à l'infini.
Et s'il en est ainsi de l'unité, poursuivis-je, il en est de
même de tout nombre?
Sans doute.
Or, la logistique et l'arithmétique portent tout entières sur
le nombre?
Certainement.
Ce sont par conséquent des sciences propres à conduire
(525b) à la vérité.
Oui, éminemment propres.
Elles sont donc, semble-t-il, de celles que nous cherchons,
car l'étude en est nécessaire au guerrier pour ranger une
armée, et au philosophe pour sortir de la sphère du devenir
et atteindre l'essence, sans quoi il ne serait jamais arithméticien.
C'est vrai dit-il.
Mais notre gardien est à la fois guerrier et philosophe?
Sans doute.
Il conviendrait donc, Glaucon, de prescrire cette étude par
une loi, et de persuader à ceux qui doivent remplir (525c) les
plus hautes fonctions publiques de se livrer à la science du
calcul, non pas superficiellement, mais jusqu'à ce qu'ils
arrivent, par la pure intelligence, à connaître la nature des
nombres; et de cultiver cette science non pas pour la faire
servir aux ventes et aux achats, comme les négociants et
les marchands, mais pour l'appliquer à la guerre, et
pour faciliter la conversion de l'âme du monde de la
génération vers la vérité et l'essence.
Très bien dit.
Et j'aperçois maintenant, après avoir parlé de la (525d)
science des nombres, combien elle est belle et utile, sous
bien des rapports, à notre dessein, à condition qu'on
l'étudie pour connaître et non pour trafiquer.
Qu'admires-tu donc si fort en elle?
Ce pouvoir, dont je viens de parler, de donner à l'âme un
vigoureux élan vers la région supérieure, et de l'obliger à
raisonner sur les nombres en eux-mêmes, sans jamais
souffrir qu'on introduise dans ses raisonnements des
nombres visibles et palpables. Tu sais en effet ce que
(525e) font les gens habiles en cette science : si l'on essaie,
au cours d'une discussion, de diviser l'unité proprement
dite, ils se moquent et n'écoutent pas. Si tu la divises, ils la
multiplient d'autant, dans la crainte qu'elle n'apparaisse
plus comme une, mais comme un assemblage de parties.
C'est très vrai, dit-il.
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