HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VII

Page 524

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[7,524] (524a) ὧδε ποιεῖ ἑκάστη αὐτῶν· πρῶτον μὲν ἐπὶ τῷ σκληρῷ τεταγμένη αἴσθησις ἠνάγκασται καὶ ἐπὶ τῷ μαλακῷ τετάχθαι, καὶ παραγγέλλει τῇ ψυχῇ ὡς ταὐτὸν σκληρόν τε καὶ μαλακὸν αἰσθανομένη; Οὕτως, ἔφη. Οὐκοῦν, ἦν δἐγώ, ἀναγκαῖον ἔν γε τοῖς τοιούτοις αὖ τὴν ψυχὴν ἀπορεῖν τί ποτε σημαίνει αὕτη αἴσθησις τὸ σκληρόν, εἴπερ τὸ αὐτὸ καὶ μαλακὸν λέγει, καὶ τοῦ κούφου καὶ τοῦ βαρέος, τί τὸ κοῦφον καὶ βαρύ, εἰ τό τε βαρὺ κοῦφον καὶ τὸ κοῦφον βαρὺ σημαίνει; (524b) Καὶ γάρ, ἔφη, αὗταί γε ἄτοποι τῇ ψυχῇ αἱ ἑρμηνεῖαι καὶ ἐπισκέψεως δεόμεναι. Εἰκότως ἄρα, ἦν δἐγώ, ἐν τοῖς τοιούτοις πρῶτον μὲν πειρᾶται λογισμόν τε καὶ νόησιν ψυχὴ παρακαλοῦσα ἐπισκοπεῖν εἴτε ἓν εἴτε δύο ἐστὶν ἕκαστα τῶν εἰσαγγελλομένων. Πῶς δοὔ; Οὐκοῦν ἐὰν δύο φαίνηται, ἕτερόν τε καὶ ἓν ἑκάτερον φαίνεται; Ναί. Εἰ ἄρα ἓν ἑκάτερον, ἀμφότερα δὲ δύο, τά γε δύο (524c) κεχωρισμένα νοήσει· οὐ γὰρ ἂν ἀχώριστά γε δύο ἐνόει, ἀλλἕν. ᾿Ορθῶς. Μέγα μὴν καὶ ὄψις καὶ σμικρὸν ἑώρα, φαμέν, ἀλλοὐ κεχωρισμένον ἀλλὰ συγκεχυμένον τι. γάρ; Ναί. Διὰ δὲ τὴν τούτου σαφήνειαν μέγα αὖ καὶ σμικρὸν νόησις ἠναγκάσθη ἰδεῖν, οὐ συγκεχυμένα ἀλλὰ διωρισμένα, τοὐναντίον κείνη. ᾿Αληθῆ. Οὐκοῦν ἐντεῦθέν ποθεν πρῶτον ἐπέρχεται ἐρέσθαι ἡμῖν τί οὖν ποτἐστὶ τὸ μέγα αὖ καὶ τὸ σμικρόν; Παντάπασι μὲν οὖν. Καὶ οὕτω δὴ τὸ μὲν νοητόν, τὸ δὁρατὸν ἐκαλέσαμεν. (524d) ᾿Ορθότατ’, ἔφη. Ταῦτα τοίνυν καὶ ἄρτι ἐπεχείρουν λέγειν, ὡς τὰ μὲν παρακλητικὰ τῆς διανοίας ἐστί, τὰ δοὔ, μὲν εἰς τὴν αἴσθησιν ἅμα τοῖς ἐναντίοις ἑαυτοῖς ἐμπίπτει, παρακλητικὰ ὁριζόμενος, ὅσα δὲ μή, οὐκ ἐγερτικὰ τῆς νοήσεως. Μανθάνω τοίνυν ἤδη, ἔφη, καὶ δοκεῖ μοι οὕτω. Τί οὖν; ἀριθμός τε καὶ τὸ ἓν ποτέρων δοκεῖ εἶναι; Οὐ συννοῶ, ἔφη. ᾿Αλλἐκ τῶν προειρημένων, ἔφην, ἀναλογίζου. εἰ μὲν γὰρ ἱκανῶς αὐτὸ καθαὑτὸ ὁρᾶται ἄλλῃ τινὶ αἰσθήσει (524e) λαμβάνεται τὸ ἕν, οὐκ ἂν ὁλκὸν εἴη ἐπὶ τὴν οὐσίαν, ὥσπερ ἐπὶ τοῦ δακτύλου ἐλέγομεν· εἰ δἀεί τι αὐτῷ ἅμα ὁρᾶται ἐναντίωμα, ὥστε μηδὲν μᾶλλον ἓν καὶ τοὐναντίον φαίνεσθαι, τοῦ ἐπικρινοῦντος δὴ δέοι ἂν ἤδη καὶ ἀναγκάζοιτἂν ἐν αὐτῷ ψυχὴ ἀπορεῖν καὶ ζητεῖν, κινοῦσα ἐν ἑαυτῇ τὴν ἔννοιαν, καὶ ἀνερωτᾶν τί ποτέ ἐστιν αὐτὸ τὸ ἕν, [7,524] N'est-ce pas ainsi que chacun d'eux procède? D'abord le
sens préposé à la perception de ce (524a) qui est dur a charge
de percevoir aussi ce qui est mou, et il rapporte à l'âme
que le même objet lui donne une sensation de dureté et de mollesse.
Il en est ainsi.
Or, n'est-il pas inévitable qu'en de tels cas l'âme soit
embarrassée et se demande ce que signifie une sensation
qui lui présente une même chose comme dure et comme
molle? De même dans la sensation de la légèreté et dans
celle de la lourdeur, que doit-elle entendre par léger
et par lourd si l'une lui signale que le lourd est léger, et
l'autre que le léger est lourd?
(524b) En effet, dit-il, ce sont là d'étranges témoignages
pour l'âme et qui réclament l'examen.
Il est donc naturel, repris-je, que l'âme appelant alors à son
secours le raisonnement et l'intelligence tâche de se rendre
compte si chacun de ces témoignages porte sur une chose
ou sur deux.
Sans doute.
Et si elle juge que ce sont deux choses, chacune d'elles lui
paraît une et distincte de l'autre.
Oui.
Si donc chacune lui paraît une, et l'une et l'autre deux, elle
les concevra comme séparées; car si elles n'étaient pas
séparées elle ne les concevrait pas comme étant deux (524c)
mais une.
C'est exact.
La vue a perçu, disons-nous; la grandeur et la petitesse
non point séparées, mais confondues ensemble, n'est-ce pas?
Oui.
Et pour éclaircir cette confusion, l'entendement est forcé de
voir la grandeur et la petitesse non plus confondues, mais
séparées, contrairement à ce que faisait la vue.
C'est vrai.
Or, n'est-ce pas de là que nous vient d'abord la pensée de
nous demander ce que peuvent être la grandeur et la petitesse ?
Si fait.
Et c'est de la sorte que nous avons défini l'intelligible et le visible.
(524d) Précisément.
Voilà donc ce que je voulais faire entendre tout à l'heure,
quand je disais que certains objets invitent l'âme à la
réflexion, et que d'autres ne l'y invitent point, distinguant
comme propres à l'y inviter ceux qui donnent lieu
simultanément à deux sensations contraires, et ceux qui
n'y donnent point lieu comme impropres à éveiller l'intelligence.
Je comprends maintenant, dit-il, et je suis de ton avis. Et le
nombre et l'unité, dans quelle classe les ranges-tu? Je ne
sais, répondit-il.
Eh bien ! juges-en d'après ce que nous venons de dire. Si
l'unité est perçue en elle-même, de façon satisfaisante, par
la vue ou par quelque autre sens, elle n'attirera pas (524e)
notre âme vers l'essence, non plus que le doigt dont nous
parlions tout à l'heure; mais si la vue de l'unité offre
toujours quelque contradiction, de sorte qu'elle ne paraisse
pas plus unité que multiplicité, alors il faudra un juge pour
décider; l'âme est forcément embarrassée, et, réveillant en
elle l'entendement, elle est contrainte de faire des
recherches et de se demander ce que peut être l'unité en soi;


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Dernière mise à jour : 17/05/2006