HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VII

Page 523

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[7,523] (523a) Κινδυνεύει τῶν πρὸς τὴν νόησιν ἀγόντων φύσει εἶναι ὧν ζητοῦμεν, χρῆσθαι δοὐδεὶς αὐτῷ ὀρθῶς, ἑλκτικῷ ὄντι παντάπασι πρὸς οὐσίαν. Πῶς, ἔφη, λέγεις; ᾿Εγὼ πειράσομαι, ἦν δἐγώ, τό γἐμοὶ δοκοῦν δηλῶσαι. γὰρ διαιροῦμαι παρἐμαυτῷ ἀγωγά τε εἶναι οἷ λέγομεν καὶ μή, συνθεατὴς γενόμενος σύμφαθι ἄπειπε, ἵνα καὶ τοῦτο σαφέστερον ἴδωμεν εἰ ἔστιν οἷον μαντεύομαι. Δείκνυ’, ἔφη. Δείκνυμι δή, εἶπον, εἰ καθορᾷς, τὰ μὲν ἐν ταῖς (523b) αἰσθήσεσιν οὐ παρακαλοῦντα τὴν νόησιν εἰς ἐπίσκεψιν, ὡς ἱκανῶς ὑπὸ τῆς αἰσθήσεως κρινόμενα, τὰ δὲ παντάπασι διακελευόμενα ἐκείνην ἐπισκέψασθαι, ὡς τῆς αἰσθήσεως οὐδὲν ὑγιὲς ποιούσης. Τὰ πόρρωθεν, ἔφη, φαινόμενα δῆλον ὅτι λέγεις καὶ τὰ ἐσκιαγραφημένα. Οὐ πάνυ, ἦν δἐγώ, ἔτυχες οὗ λέγω. Ποῖα μήν, ἔφη, λέγεις; Τὰ μὲν οὐ παρακαλοῦντα, ἦν δἐγώ, ὅσα μὴ ἐκβαίνει (523c) εἰς ἐναντίαν αἴσθησιν ἅμα· τὰ δἐκβαίνοντα ὡς παρακαλοῦντα τίθημι, ἐπειδὰν αἴσθησις μηδὲν μᾶλλον τοῦτο τὸ ἐναντίον δηλοῖ, εἴτἐγγύθεν προσπίπτουσα εἴτε πόρρωθεν. ὧδε δὲ λέγω σαφέστερον εἴσῃ. οὗτοί φαμεν τρεῖς ἂν εἶεν δάκτυλοι, τε σμικρότατος καὶ δεύτερος καὶ μέσος. Πάνυ γ’, ἔφη. ῾Ως ἐγγύθεν τοίνυν ὁρωμένους λέγοντός μου διανοοῦ. ἀλλά μοι περὶ αὐτῶν τόδε σκόπει. Τὸ ποῖον; Δάκτυλος μέν που αὐτῶν φαίνεται ὁμοίως ἕκαστος, καὶ (523d) ταύτῃ γε οὐδὲν διαφέρει, ἐάντε ἐν μέσῳ ὁρᾶται ἐάντἐπἐσχάτῳ, ἐάντε λευκὸς ἐάντε μέλας, ἐάντε παχὺς ἐάντε λεπτός, καὶ πᾶν ὅτι τοιοῦτον. ἐν πᾶσι γὰρ τούτοις οὐκ ἀναγκάζεται τῶν πολλῶν ψυχὴ τὴν νόησιν ἐπερέσθαι τί ποτἐστὶ δάκτυλος· οὐδαμοῦ γὰρ ὄψις αὐτῇ ἅμα ἐσήμηνεν τὸ δάκτυλον τοὐναντίον δάκτυλον εἶναι. Οὐ γὰρ οὖν, ἔφη. Οὐκοῦν, ἦν δἐγώ, εἰκότως τό γε τοιοῦτον νοήσεως οὐκ (523e) ἂν παρακλητικὸν οὐδἐγερτικὸν εἴη. Εἰκότως. Τί δὲ δή; τὸ μέγεθος αὐτῶν καὶ τὴν σμικρότητα ὄψις ἆρα ἱκανῶς ὁρᾷ, καὶ οὐδὲν αὐτῇ διαφέρει ἐν μέσῳ τινὰ αὐτῶν κεῖσθαι ἐπἐσχάτῳ; καὶ ὡσαύτως πάχος καὶ λεπτότητα μαλακότητα καὶ σκληρότητα ἁφή; καὶ αἱ ἄλλαι αἰσθήσεις ἆροὐκ ἐνδεῶς τὰ τοιαῦτα δηλοῦσιν; [7,523] (523a) Quelle pourrait bien être une de ces sciences que nous
cherchons et qui conduisent naturellement à la pure
intelligence; mais personne n'en use comme il faudrait,
quoiqu'elle soit parfaitement propre à élever jusqu'à l'être.
Que veux-tu dire?
Je vais t'expliquer ma pensée; ce que je distinguerai
comme propre ou non à mener au but dont nous parlons,
considère-le avec moi, puis donne ou refuse ton
assentiment, afin que nous puissions voir plus clairement si
la chose est telle que je l'imagine.
Montre ce dont il s'agit.
Je te montrerai donc, si tu veux bien regarder, que (523b)
parmi les objets de la sensation les uns n'invitent point
l'esprit à l'examen, parce que les sens suffisent à en juger,
tandis que les autres l'y invitent instamment, parce que la
sensation, à leur sujet, ne donne rien de sain.
Tu parles sans doute des objets vus dans le lointain et des
dessins en perspective.
Tu n'as pas du tout compris ce que je veux dire.
De quoi donc veux-tu parler? demanda-t-il.
Par objets ne provoquant point l'examen, répondis-je,
j'entends ceux qui ne donnent pas lieu, en même temps, à
deux sensations opposées; et je considère ceux qui y (523c)
donnent lieu comme provoquant l'examen, puisque, qu'on
les perçoive de près ou de loin, les sens n'indiquent pas
qu'ils soient ceci plutôt que le contraire. Mais tu
comprendras plus clairement ce que je veux dire de la
manière suivante : voici trois doigts, le pouce, l'index et le majeur.
Fort bien, dit-il.
Conçois que je les suppose vus de près; maintenant, fais
avec moi cette observation.
Laquelle?
Chacun d'eux nous paraît également un doigt; peu (523d)
importe à cet égard qu'on le voie au milieu ou à l'extrémité,
blanc ou noir, gros ou mince, et ainsi du reste. Dans tous
ces cas, l'âme de la plupart des hommes n'est pas obligée
de demander à l'entendement ce que c'est qu'un doigt, car
la vue ne lui a jamais témoigné en même temps qu'un
doigt fût autre chose qu'un doigt.
Certes bon, dit-il.
Il est donc naturel, repris-je, qu'une pareille sensation
n'excite ni ne réveille l'entendement. (523e)
C'est naturel.
Mais quoi? la vue discerne-t-elle bien la grandeur et la
petitesse des doigts, et à cet égard lui est-il indifférent que
l'un d'eux soit au milieu ou à l'extrémité? et n'en est-il pas
de même pour le toucher à l'égard de l'épaisseur et de la
minceur, de la mollesse et de la dureté? et les données des
autres sens ne sont-elles pas pareillement défectueuses?


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Dernière mise à jour : 17/05/2006