HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IV

Page 444

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[444] ἄδικον δὲ (444a) πρᾶξιν ἂν ἀεὶ ταύτην λύῃ, ἀμαθίαν δὲ τὴν ταύτῃ αὖ ἐπιστατοῦσαν δόξαν. Παντάπασιν, δὅς, Σώκρατες, ἀληθῆ λέγεις. Εἶεν, ἦν δἐγώ· τὸν μὲν δίκαιον καὶ ἄνδρα καὶ πόλιν καὶ δικαιοσύνην, τυγχάνει ἐν αὐτοῖς ὄν, εἰ φαῖμεν ηὑρηκέναι, οὐκ ἂν πάνυ τι οἶμαι δόξαιμεν ψεύδεσθαι. Μὰ Δία οὐ μέντοι, ἔφη. Φῶμεν ἄρα; Φῶμεν. ῎Εστω δή, ἦν δἐγώ· μετὰ γὰρ τοῦτο σκεπτέον οἶμαι ἀδικίαν. Δῆλον. (444b) Οὐκοῦν στάσιν τινὰ αὖ τριῶν ὄντων τούτων δεῖ αὐτὴν εἶναι καὶ πολυπραγμοσύνην καὶ ἀλλοτριοπραγμοσύνην καὶ ἐπανάστασιν μέρους τινὸς τῷ ὅλῳ τῆς ψυχῆς, ἵνἄρχῃ ἐν αὐτῇ οὐ προσῆκον, ἀλλὰ τοιούτου ὄντος φύσει οἵου πρέπειν αὐτῷ δουλεύειν, τῷ δοὐ δουλεύειν ἀρχικοῦ γένους ὄντι; τοιαῦτἄττα οἶμαι φήσομεν καὶ τὴν τούτων ταραχὴν καὶ πλάνην εἶναι τήν τε ἀδικίαν καὶ ἀκολασίαν καὶ δειλίαν καὶ ἀμαθίαν καὶ συλλήβδην πᾶσαν κακίαν. Αὐτὰ μὲν οὖν ταῦτα, ἔφη. (444c) Οὐκοῦν, ἦν δἐγώ, καὶ τὸ ἄδικα πράττειν καὶ τὸ ἀδικεῖν καὶ αὖ τὸ δίκαια ποιεῖν, ταῦτα πάντα τυγχάνει ὄντα κατάδηλα ἤδη σαφῶς, εἴπερ καὶ ἀδικία τε καὶ δικαιοσύνη; Πῶς δή; ῞Οτι, ἦν δἐγώ, τυγχάνει οὐδὲν διαφέροντα τῶν ὑγιεινῶν τε καὶ νοσωδῶν, ὡς ἐκεῖνα ἐν σώματι, ταῦτα ἐν ψυχῇ. Πῇ; ἔφη. Τὰ μέν που ὑγιεινὰ ὑγίειαν ἐμποιεῖ, τὰ δὲ νοσώδη νόσον. Ναί. Οὐκοῦν καὶ τὸ μὲν δίκαια πράττειν δικαιοσύνην ἐμποιεῖ, (444d) τὸ δἄδικα ἀδικίαν; ᾿Ανάγκη. ῎Εστι δὲ τὸ μὲν ὑγίειαν ποιεῖν τὰ ἐν τῷ σώματι κατὰ φύσιν καθιστάναι κρατεῖν τε καὶ κρατεῖσθαι ὑπἀλλήλων, τὸ δὲ νόσον παρὰ φύσιν ἄρχειν τε καὶ ἄρχεσθαι ἄλλο ὑπἄλλου. ῎Εστι γάρ. Οὐκοῦν αὖ, ἔφην, τὸ δικαιοσύνην ἐμποιεῖν τὰ ἐν τῇ ψυχῇ κατὰ φύσιν καθιστάναι κρατεῖν τε καὶ κρατεῖσθαι ὑπἀλλήλων, τὸ δὲ ἀδικίαν παρὰ φύσιν ἄρχειν τε καὶ ἄρχεσθαι ἄλλο ὑπἄλλου; Κομιδῇ, ἔφη. ᾿Αρετὴ μὲν ἄρα, ὡς ἔοικεν, ὑγίειά τέ τις ἂν εἴη καὶ (444e) κάλλος καὶ εὐεξία ψυχῆς, κακία δὲ νόσος τε καὶ αἶσχος καὶ ἀσθένεια. ῎Εστιν οὕτω. ῏Αροὖν οὐ καὶ τὰ μὲν καλὰ ἐπιτηδεύματα εἰς ἀρετῆς κτῆσιν φέρει, τὰ δαἰσχρὰ εἰς κακίας; ᾿Ανάγκη. [444] qu'au contraire il nomme injuste l'action qui détruit cet ordre, et ignorance (444a) l'opinion qui préside à cette dernière action. C'est tout à fait vrai, Socrate. Soit, repris-je; maintenant si nous disions que nous avons trouvé ce qu'est l'homme juste, la cité juste, et en quoi consiste la justice dans l'un et dans l'autre, nous ne passerions pas, je pense, pour nous tromper beaucoup. Non, certes. Disons-le donc? Disons-le. Bien. Après cela il faut, je crois, examiner l'injustice. Evidemment. Or peut-elle être autre chose qu'une sorte de sédition entre les trois éléments de l'âme, une confusion, une (444b) usurpation de leurs tâches respectives - la révolte d'une partie contre le tout pour se donner une autorité à laquelle elle n'a point droit, parce que sa nature la destine à subir une servitude que ne doit point subir ce qui est de race royale? C'est de là, dirons-nous, de ce trouble et de ce désordre, que naissent l'injustice, l'incontinence, la lâcheté, l'ignorance, et tous les vices en un mot. (444c) Certainement. Mais, poursuivis-je, puisque nous connaissons la nature de l'injustice et de la justice, nous voyons déjà clairement en quoi consistent l'action injuste et l'action juste. Comment donc? Elles ne diffèrent point, répondis-je, des choses saines et des choses malsaines; ce que ces dernières sont pour le corps, elles le sont pour l'âme. De quelle façon? Les choses saines engendrent la santé, et les malsaines la maladie. Oui. De même les actions justes n'engendrent-elles pas (444d) la justice, et les injustes l'injustice? Si, nécessairement. Or, engendrer la santé c'est établir selon la nature les rapports de domination et de sujétion entre les divers éléments du corps; engendrer la maladie c'est leur permettre de gouverner ou d'être gouvernés l'un par l'autre contre nature. C'est cela. Donc, engendrer la justice n'est-ce pas établir selon la nature les rapports de domination et de sujétion entre les divers éléments de l'âme? et engendrer l'injustice n'est-ce pas leur permettre de gouverner ou d'être gouvernés l'un par l'autre contre nature? Sans doute. Par suite, la vertu est, ce semble, santé, beauté, (444e) bonne disposition de l'âme, et le vice maladie, laideur et faiblesse. Il en est ainsi. Mais les belles actions ne portent-elles pas à l'acquisition de la vertu, et les honteuses à celle du vice? Il y a nécessité.


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Dernière mise à jour : 1/03/2006