[275] 302. (Ξένος)
ὅτι μὲν ἐρωτώμενοι τὸν ἐκ τῆς νῦν περιφορᾶς καὶ γενέσεως βασιλέα
καὶ πολιτικὸν τὸν ἐκ τῆς ἐναντίας περιόδου (275a) ποιμένα τῆς
τότε ἀνθρωπίνης ἀγέλης εἴπομεν, καὶ ταῦτα θεὸν ἀντὶ θνητοῦ, ταύτῃ
μὲν πάμπολυ παρηνέχθημεν, ὅτι δὲ συμπάσης τῆς πόλεως ἄρχοντα
αὐτὸν ἀπεφήναμεν, ὅντινα δὲ τρόπον οὐ διείπομεν, ταύτῃ δὲ αὖ τὸ
μὲν λεχθὲν ἀληθές, οὐ μὴν ὅλον γε οὐδὲ σαφὲς ἐρρήθη, διὸ
καὶ βραχύτερον ἢ κατ' ἐκεῖνο ἡμαρτήκαμεν.
303. (Νεώτερος Σωκράτης)
ἀληθῆ.
304. (Ξένος)
δεῖ τοίνυν τὸν τρόπον, ὡς ἔοικε, διορίσαντας τῆς ἀρχῆς
τῆς πόλεως οὕτω τελέως τὸν πολιτικὸν ἡμῖν εἰρῆσθαι
προσδοκᾶν.
305. (Νεώτερος Σωκράτης)
καλῶς. (275b)
306. (Ξένος)
διὰ ταῦτα μὴν καὶ τὸν μῦθον παρεθέμεθα, ἵνα ἐνδείξαιτο
περὶ τῆς ἀγελαιοτροφίας μὴ μόνον ὡς πάντες αὐτῆς
ἀμφισβητοῦσι τῷ ζητουμένῳ τὰ νῦν, ἀλλὰ κἀκεῖνον αὐτὸν
ἐναργέστερον ἴδοιμεν, ὃν προσήκει μόνον κατὰ τὸ
παράδειγμα ποιμένων τε καὶ βουκόλων τῆς ἀνθρωπίνης
ἐπιμέλειαν ἔχοντα τροφῆς τούτου μόνον ἀξιωθῆναι τοῦ
προσρήματος.
307. (Νεώτερος Σωκράτης)
ὀρθῶς.
308. (Ξένος)
οἶμαι δέ γ', ὦ Σώκρατες, τοῦτο μὲν ἔτι μεῖζον ἢ (275c) κατὰ
βασιλέα εἶναι τὸ σχῆμα τὸ τοῦ θείου νομέως, τοὺς δ' ἐνθάδε
νῦν ὄντας πολιτικοὺς τοῖς ἀρχομένοις ὁμοίους τε εἶναι
μᾶλλον πολὺ τὰς φύσεις καὶ παραπλησιαίτερον παιδείας
μετειληφέναι καὶ τροφῆς.
309. (Νεώτερος Σωκράτης)
πάντως που.
310. (Ξένος)
ζητητέοι γε μὴν οὐδὲν ἂν εἴησαν οὔθ' ἧττον οὔτε μᾶλλον,
εἴθ' οὕτως εἴτ' ἐκείνως πεφύκασιν.
311. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς γὰρ οὔ;
312. (Ξένος)
τῇδε δὴ πάλιν ἐπανέλθωμεν. ἣν γὰρ ἔφαμεν
αὐτεπιτακτικὴν μὲν εἶναι τέχνην ἐπὶ ζῴοις, οὐ μὴν ἰδίᾳ γε
ἀλλὰ (275d) κοινῇ τὴν ἐπιμέλειαν ἔχουσαν, καὶ
προσείπομεν δὴ τότε εὐθὺς ἀγελαιοτροφικήν - μέμνησαι
γάρ;
313. (Νεώτερος Σωκράτης)
ναί.
314. (Ξένος)
ταύτης τοίνυν πῃ διημαρτάνομεν. τὸν γὰρ πολιτικὸν
οὐδαμοῦ συνελάβομεν οὐδ' ὠνομάσαμεν, ἀλλ' ἡμᾶς ἔλαθεν
κατὰ τὴν ὀνομασίαν ἐκφυγών.
315. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς;
316. (Ξένος)
τοῦ τὰς ἀγέλας ἑκάστας τρέφειν τοῖς μὲν ἄλλοις που πᾶσι
μέτεστι νομεῦσι, τῷ πολιτικῷ δὲ οὐ μετὸν ἐπηνέγκαμεν
(275e) τοὔνομα, δέον τῶν κοινῶν ἐπενεγκεῖν τι σύμπασιν.
317. (Νεώτερος Σωκράτης)
ἀληθῆ λέγεις, εἴπερ ἐτύγχανέ γε ὄν.
318. (Ξένος)
πῶς δ' οὐκ ἦν τό γε θεραπεύειν που πᾶσι κοινόν, μηδὲν
διορισθείσης τροφῆς μηδέ τινος ἄλλης πραγματείας; ἀλλ'
ἤ τινα ἀγελαιοκομικὴν ἢ θεραπευτικὴν ἢ καί τινα
ἐπιμελητικὴν αὐτὴν ὀνομάσασιν ὡς κατὰ πάντων ἐξῆν
περικαλύπτειν καὶ τὸν πολιτικὸν ἅμα τοῖς ἄλλοις,
| [275] (L’ÉTRANGER)
C’est que, interrogés sur le roi et le politique de la période actuelle du
mouvement et de la génération, nous sommes allés chercher dans la période
opposée le berger qui paissait le troupeau humain d’alors, un dieu au lieu d’un
mortel, en quoi nous nous sommes gravement fourvoyés. D’autre part, en déclarant
qu’il est le chef de la cité tout entière, sans expliquer de quelle façon, nous
avons bien dit la vérité, mais pas complètement ni clairement, et voilà pourquoi
notre erreur est ici moins grave que l’autre.
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est vrai.
(L’ÉTRANGER)
Ce n’est donc que lorsque nous aurons expliqué la manière dont se gouverne
l’Etat que nous pourrons nous flatter d’avoir donné du politique une définition
complète.
(SOCRATE LE JEUNE)
Bien.
(L’ÉTRANGER)
C’est pour cela que nous avons introduit notre mythe nous voulions non seulement
montrer que tout le monde dispute à celui que nous cherchons en ce moment le
titre de nourricier du troupeau, mais aussi voir sous un jour plus clair celui
qui se chargeant seul, à l’exemple des bergers et des bouviers, de nourrir le
troupeau humain, doit être seul jugé digne de ce titre.
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est juste.
(L’ÉTRANGER)
Mais je suis d’avis, Socrate, que cette figure du pasteur divin est encore trop
haute pour un roi et que nos politiques d’aujourd’hui sont, par leur nature,
beaucoup plus semblables à ceux qu’ils commandent et s’en rapprochent aussi
davantage par l’instruction et l’éducation qu’ils reçoivent.
(SOCRATE LE JEUNE)
Certainement.
(L’ÉTRANGER)
Mais qu’ils soient pareils à leurs sujets ou aux dieux, il n’en faut ni plus ni
moins chercher à les définir.
(SOCRATE LE JEUNE)
Sans doute.
(L’ÉTRANGER)
Revenons donc en arrière comme je vais dire. L’art que nous avons dit être l’art
de commander soi-même aux animaux et qui prend soin, non des individus, mais de
la communauté, nous l’avons appelé sans hésiter l’art de nourrir les troupeaux,
tu t’en souviens ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Oui.
(L’ÉTRANGER)
Eh bien, c’est là que nous avons commis quelque erreur. Car nous n’y avons nulle
part inclus ni nommé le politique : il a échappé à notre insu à notre
nomenclature.
(SOCRATE LE JEUNE)
Comment ?
(L’ÉTRANGER)
Nourrir leurs troupeaux respectifs est, je pense, un devoir commun à tous les
autres pasteurs, mais qui ne regarde pas le politique, à qui nous avons imposé
un nom auquel il n’a pas droit, tandis qu’il fallait lui imposer un nom qui fût
commun à tous.
(SOCRATE LE JEUNE)
Tu dis vrai, à supposer qu’il y en eût un.
(L’ÉTRANGER)
Or le soin des troupeaux, n’est-ce pas une chose commune à tous, si l’on ne
spécifie pas le nourrissage ni aucun autre soin particulier ? En l’appelant art
de garder les troupeaux, ou de les soigner, ou de veiller sur eux, expression
qui s’applique à tous, nous pouvions envelopper le politique avec les autres,
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