[274] (274a) ἀπομιμούμενα καὶ συνακολουθοῦντα τῷ
τοῦ παντὸς παθήματι, καὶ δὴ καὶ τὸ τῆς κυήσεως καὶ
γεννήσεως καὶ τροφῆς μίμημα συνείπετο τοῖς πᾶσιν ὑπ'
ἀνάγκης, οὐ γὰρ ἐξῆν ἔτ' ἐν γῇ δι' ἑτέρων συνιστάντων
φύεσθαι ζῷον, ἀλλὰ καθάπερ τῷ κόσμῳ προσετέτακτο
αὐτοκράτορα εἶναι τῆς αὑτοῦ πορείας, οὕτω δὴ κατὰ ταὐτὰ
καὶ τοῖς μέρεσιν αὐτοῖς δι' αὑτῶν, καθ' ὅσον οἷόν τ' ἦν,
φύειν τε καὶ γεννᾶν καὶ τρέφειν προσετάττετο ὑπὸ τῆς
(274b) ὁμοίας ἀγωγῆς.
οὗ δὲ ἕνεκα ὁ λόγος ὥρμηκε πᾶς, ἐπ' αὐτῷ νῦν ἐσμὲν ἤδη.
περὶ μὲν γὰρ τῶν ἄλλων θηρίων πολλὰ
ἂν καὶ μακρὰ διεξελθεῖν γίγνοιτο, ἐξ ὧν ἕκαστα καὶ δι' ἃς
αἰτίας μεταβέβληκε, περὶ δὲ ἀνθρώπων βραχύτερα καὶ
μᾶλλον προσήκοντα. τῆς γὰρ τοῦ κεκτημένου καὶ νέμοντος
ἡμᾶς δαίμονος ἀπερημωθέντες ἐπιμελείας, τῶν πολλῶν αὖ
θηρίων, ὅσα χαλεπὰ τὰς φύσεις ἦν, ἀπαγριωθέντων, αὐτοὶ δὲ
ἀσθενεῖς ἄνθρωποι καὶ ἀφύλακτοι γεγονότες διηρπάζοντο
ὑπ' (274c) αὐτῶν, καὶ ἔτ' ἀμήχανοι καὶ ἄτεχνοι κατὰ τοὺς
πρώτους ἦσαν χρόνους, ἅτε τῆς μὲν αὐτομάτης τροφῆς
ἐπιλελοιπυίας, πορίζεσθαι δὲ οὐκ ἐπιστάμενοί πω διὰ τὸ
μηδεμίαν αὐτοὺς χρείαν πρότερον ἀναγκάζειν. ἐκ τούτων
πάντων ἐν μεγάλαις ἀπορίαις ἦσαν. ὅθεν δὴ τὰ πάλαι
λεχθέντα παρὰ θεῶν δῶρα ἡμῖν δεδώρηται μετ' ἀναγκαίας
διδαχῆς καὶ παιδεύσεως, πῦρ μὲν παρὰ Προμηθέως, τέχναι
δὲ παρ' Ἡφαίστου (274d) καὶ τῆς συντέχνου, σπέρματα δὲ αὖ
καὶ φυτὰ παρ' ἄλλων, καὶ πάνθ' ὁπόσα τὸν ἀνθρώπινον βίον
συγκατεσκεύακεν ἐκ τούτων γέγονεν, ἐπειδὴ τὸ μὲν ἐκ
θεῶν, ὅπερ ἐρρήθη νυνδή, τῆς ἐπιμελείας ἐπέλιπεν
ἀνθρώπους, δι' ἑαυτῶν τε ἔδει τήν τε διαγωγὴν καὶ τὴν
ἐπιμέλειαν αὐτοὺς αὑτῶν ἔχειν καθάπερ ὅλος ὁ κόσμος, ᾧ
συμμιμούμενοι καὶ συνεπόμενοι τὸν ἀεὶ χρόνον νῦν μὲν
οὕτως, τοτὲ δὲ ἐκείνως ζῶμέν (274e) τε καὶ φυόμεθα. καὶ τὸ
μὲν δὴ τοῦ μύθου τέλος ἐχέτω, χρήσιμον δὲ αὐτὸν
ποιησόμεθα πρὸς τὸ κατιδεῖν ὅσον ἡμάρτομεν
ἀποφηνάμενοι τὸν βασιλικόν τε καὶ πολιτικὸν ἐν τῷ - - -.
299. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς οὖν καὶ πόσον ἁμάρτημα φῂς εἶναι γεγονὸς ἡμῖν;
300. (Ξένος)
τῇ μὲν βραχύτερον, τῇ δὲ μάλα γενναῖον καὶ πολλῷ μεῖζον
καὶ πλέον ἢ τότε.
301. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς;
| [274] imitant et suivant la modification de l’univers, et, en particulier, la conception,
l’enfantement et le nourrissage imitèrent et suivirent nécessairement la révolution
générale. Il n’était plus possible, en effet, que l’animal naquit dans le sein de la terre
d’une combinaison d’éléments étrangers ; mais, de même qu’il avait été prescrit
au monde de diriger lui-même sa marche, de même ses parties elles-mêmes durent
concevoir, enfanter et nourrir par elles-mêmes, autant qu’elles pourraient, en
se soumettant à la même direction.
Nous voici maintenant au point où tendait tout ce discours. En ce qui concerne
les autres animaux, il y aurait beaucoup à dire et il serait long d’expliquer
quel était l’état de chacun et par quelles causes il s’est modifié ; mais sur
les hommes, il y a moins à dire et c’est plus à propos. Privés des soins du
démon qui nous avait en sa possession et en sa garde, entourés d’animaux dont la
plupart, naturellement sauvages, étaient devenus féroces, tandis qu’eux-mêmes
étaient devenus faibles et sans protecteurs, les hommes étaient déchirés par ces
bêtes, et, dans les premiers temps, ils n’avaient encore ni industrie ni art ;
car la nourriture qui s’offrait d’elle-même étant venue à leur manquer, ils ne
savaient pas encore se la procurer, parce qu’aucune nécessité ne les y avait
contraints jusqu’alors. Pour toutes ces raisons, ils étaient dans une grande
détresse. Et c’est pourquoi ces présents dont parlent les anciennes traditions
nous furent apportés par les dieux avec l’instruction et les enseignements
nécessaires, le feu par Prométhée, les arts par Héphaïstos et la compagne de ses
travaux, et les semences et les plantes par d’autres divinités. De
là sont sorties toutes les inventions qui ont contribué à l’organisation de la
vie humaine, lorsque la protection divine, comme je l’ai dit tout à l’heure,
vint à manquer aux hommes et qu’ils durent se conduire par eux-mêmes et prendre
soin d’eux-mêmes, tout comme l’univers entier que nous imitons et suivons,
vivant et naissant, tantôt comme nous faisons aujourd’hui, tantôt comme à
l’époque précédente. Terminons ici notre récit, et qu’il nous serve à
reconnaître à quel point nous nous sommes mépris en définissant le roi et la
politique dans notre discours précédent.
(SOCRATE LE JEUNE)
XVII. — Mépris en quoi, et quelle est la gravité de cette méprise dont tu parles ?
(L’ÉTRANGER)
Elle est légère en un sens, mais en un autre très grave, et beaucoup plus grande
et plus importante que celle de tout à l’heure.
(SOCRATE LE JEUNE)
Comment cela ?
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