[164] ἤδη γὰρ ἂν τούτου (164a) μετέχον (ὄντος) οὐσίας μετέχοι.
Δῆλον.
Οὔτε ἄρα μέγεθος οὔτε σμικρότης οὔτε ἰσότης αὐτῷ ἔστιν.
Οὐ γάρ.
Οὐδὲ μὴν ὁμοιότης γε οὐδὲ ἑτεροιότης οὔτε πρὸς αὑτὸ οὔτε πρὸς τἆλλα εἴη ἂν
αὐτῷ.
Οὐ φαίνεται.
Τί δέ; Τἆλλα ἔσθ' ὅπως ἂν εἴη αὐτῷ, εἰ μηδὲν αὐτῷ δεῖ εἶναι;
Οὐκ ἔστιν.
Οὔτε ἄρα ὅμοια οὔτε ἀνόμοια οὔτε ταὐτὰ οὔθ' ἕτερά ἐστιν αὐτῷ τὰ ἄλλα.
Οὐ γάρ.
Τί δέ; Τὸ ἐκείνου ἢ τὸ ἐκείνῳ ἢ τὸ τὶ ἢ τὸ τοῦτο ἢ τὸ τούτου ἢ ἄλλου ἢ
ἄλλῳ ἢ ποτὲ ἢ (164b) ἔπειτα ἢ νῦν ἢ ἐπιστήμη ἢ δόξα ἢ αἴσθησις ἢ λόγος ἢ
ὄνομα ἢ ἄλλο ὁτιοῦν τῶν ὄντων περὶ τὸ μὴ ὂν ἔσται;
Οὐκ ἔσται.
Οὕτω δὴ ἓν οὐκ ὂν οὐκ ἔχει πως οὐδαμῇ.
Οὔκουν δὴ ἔοικέν γε οὐδαμῇ ἔχειν.
Ἔτι δὴ λέγωμεν, ἓν εἰ μὴ ἔστι, τἆλλα τί χρὴ πεπονθέναι.
Λέγωμεν γάρ.
Ἄλλα μέν που δεῖ αὐτὰ εἶναι· εἰ γὰρ μηδὲ ἄλλα ἐστίν, οὐκ ἂν περὶ τῶν ἄλλων
λέγοιτο.
Οὕτω.
Εἰ δὲ περὶ τῶν ἄλλων ὁ λόγος, τά γε ἄλλα ἕτερά ἐστιν. Ἢ οὐκ ἐπὶ τῷ αὐτῷ
καλεῖς τό τε ἄλλο καὶ τὸ (164c) ἕτερον;
Ἔγωγε.
Ἕτερον δέ γέ πού φαμεν τὸ ἕτερον εἶναι ἑτέρου, καὶ τὸ ἄλλο δὴ ἄλλο εἶναι
ἄλλου;
Ναί.
Καὶ τοῖς ἄλλοις ἄρα, εἰ μέλλει ἄλλα εἶναι, ἔστι τι οὗ ἄλλα ἔσται.
Ἀνάγκη.
Τί δὴ οὖν ἂν εἴη; Τοῦ μὲν γὰρ ἑνὸς οὐκ ἔσται ἄλλα, μὴ ὄντος γε.
Οὐ γάρ.
Ἀλλήλων ἄρα ἐστί· τοῦτο γὰρ αὐτοῖς ἔτι λείπεται, ἢ μηδενὸς εἶναι ἄλλοις.
Ὀρθῶς.
Κατὰ πλήθη ἄρα ἕκαστα ἀλλήλων ἄλλα ἐστί· κατὰ ἓν γὰρ οὐκ ἂν οἷά τε εἴη, μὴ
ὄντος ἑνός. ἀλλ' ἕκαστος, ὡς (164d) ἔοικεν, ὁ ὄγκος αὐτῶν ἄπειρός ἐστι
πλήθει, κἂν τὸ σμικρότατον δοκοῦν εἶναι λάβῃ τις, ὥσπερ ὄναρ ἐν ὕπνῳ
φαίνεται ἐξαίφνης ἀντὶ ἑνὸς δόξαντος εἶναι πολλὰ καὶ ἀντὶ σμικροτάτου
παμμέγεθες πρὸς τὰ κερματιζόμενα ἐξ αὐτοῦ.
Ὀρθότατα.
Τοιούτων δὴ ὄγκων ἄλλα ἀλλήλων ἂν εἴη τἆλλα, εἰ ἑνὸς μὴ ὄντος ἄλλα ἐστίν.
Κομιδῇ μὲν οὖν.
Οὐκοῦν πολλοὶ ὄγκοι ἔσονται, εἷς ἕκαστος φαινόμενος, ὢν δὲ οὔ, εἴπερ ἓν μὴ
ἔσται;
Οὕτω.
Καὶ ἀριθμὸς δὲ εἶναι αὐτῶν (164e) δόξει, εἴπερ καὶ ἓν ἕκαστον, πολλῶν
ὄντων.
Πάνυ γε.
Καὶ τὰ μὲν δὴ ἄρτια, τὰ δὲ περιττὰ ἐν αὐτοῖς ὄντα οὐκ ἀληθῶς φαίνεται,
εἴπερ ἓν μὴ ἔσται.
Οὐ γὰρ οὖν.
| [164] car s'il participait (164a) de quelque chose qui fût,
il participerait de l'être. — C'est évident. — Donc il n'a ni grandeur, ni
petitesse, ni égalité. — Non. — Ni ressemblance, ni différence, soit par
rapport à lui-même, soit par rapport aux autres choses. — Évidemment. —
Mais quoi! les autres choses peuvent-elles lui être quelque chose, s'il
n'y a rien qui puisse lui rien être ? — Non. — Les autres choses ne lui
sont donc ni semblables ni dissemblables, et elles ne sont ni les mêmes ni
autres que lui. — Non. — Mais quoi ! ces différents termes : de celui-là,
à celui-là, quelque chose, cela, de cela, d'autre chose, à autre chose,
autrefois, (164b) après, maintenant, science, opinion, sensation,
définition, nom, en un mot, rien de ce qui est peut-il être rapporté à ce
qui n'est pas ? — Non. — Alors l'un n'étant pas n'a absolument aucune
manière d'être. — Aucune, à ce qu'il paraît.
Disons encore ce qui arrivera aux autres choses, si l'un n'est pas. —
Disons-le.— D'abord, il faut que les autres choses soient de quelque
manière; car s'il n'y avait pas d'autres choses, on ne pourrait pas parler
d'autres choses. — En effet. — Et quand on parle des autres choses, on
entend par-là les choses qui sont différentes, ou bien les mots autre et
différent (164c) ne signifient-ils pas la même chose? — La même chose. —
Ne disons-nous pas que ce qui est différent est différent de quelque chose
de différent, et ce qui est autre autre que quelque chose d'autre? — Oui.
— Si donc les autres choses sont autres, il y a quelque chose relativement
à quoi elles sont autres. — Nécessairement. — Que sera-ce donc ? car elles
ne sont pas autres par rapport à l'un, si l'un n'est pas. — Non. — Elles
sont donc autres les unes que les autres ; car il ne leur reste que cela,
à moins de n'être autres que rien. — C'est juste. — C'est donc par la
pluralité qu'elles sont autres les unes que les autres, car ce ne peut
être par l'un, si l'un n'est pas. (164d) Apparemment la masse de chacune
renferme une pluralité infinie, et lorsqu'on croit avoir pris la chose du
monde la plus petite, on verra tout à coup, comme dans un rêve, au lieu de
l'unité qu'on croyait tenir, une multitude, au lieu d'une petite chose,
une chose immense, eu égard aux dimensions dont elle est susceptible. —
C'est très juste. — Ainsi ce serait par leurs masses que les autres
choses seraient autres, en étant autres les unes que les autres, si elles
sont autres et que l'un ne soit pas. — Sans doute. — Si donc l'un n'est
pas, il y a plusieurs de ces masses dont chacune semblera être une, et ne
le sera pas en effet. — Oui. — Et ces masses (164e) auront l'air de former
un certain nombre, si chacune d'elles est une et qu'elles soient
plusieurs. — Assurément. — Elles paraîtront les unes paires, les autres
impaires, quoique faussement, si l'un n'est pas. — Sans contredit.
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