[163] (163a) ὅπῃ γὰρ ἄν τι κινηθῇ, κατὰ τοσοῦτον οὐκέθ' ὡσαύτως ἔχει
ὡς εἶχεν, ἀλλ' ἑτέρως.
Οὕτως.
Κινούμενον δὴ τὸ ἓν καὶ ἀλλοιοῦται.
Ναί.
Καὶ μὴν μηδαμῇ γε κινούμενον οὐδαμῇ ἂν ἀλλοιοῖτο.
Οὐ γάρ.
Ἧι μὲν ἄρα κινεῖται τὸ οὐκ ὂν ἕν, ἀλλοιοῦται· ᾗ δὲ μὴ κινεῖται, οὐκ
ἀλλοιοῦται.
Οὐ γάρ.
Τὸ ἓν ἄρα μὴ ὂν ἀλλοιοῦταί τε καὶ οὐκ ἀλλοιοῦται.
Φαίνεται.
Τὸ δ' ἀλλοιούμενον ἆρ' οὐκ ἀνάγκη γίγνεσθαι μὲν ἕτερον ἢ πρότερον,
ἀπόλλυσθαι δὲ ἐκ τῆς (163b) προτέρας ἕξεως· τὸ δὲ μὴ ἀλλοιούμενον μήτε
γίγνεσθαι μήτε ἀπόλλυσθαι;
Ἀνάγκη.
Καὶ τὸ ἓν ἄρα μὴ ὂν ἀλλοιούμενον μὲν γίγνεταί τε καὶ ἀπόλλυται, μὴ
ἀλλοιούμενον δὲ οὔτε γίγνεται οὔτε ἀπόλλυται· καὶ οὕτω τὸ ἓν μὴ ὂν
γίγνεταί τε καὶ ἀπόλλυται, καὶ οὔτε γίγνεται οὔτ' ἀπόλλυται.
Οὐ γὰρ οὖν.
Αὖθις δὴ ἐπὶ τὴν ἀρχὴν ἴωμεν πάλιν ὀψόμενοι εἰ ταὐτὰ ἡμῖν φανεῖται ἅπερ
καὶ νῦν ἢ ἕτερα.
Ἀλλὰ χρή.
Οὐκοῦν (163c) ἓν εἰ μὴ ἔστι, φαμέν, τί χρὴ περὶ αὐτοῦ συμβαίνειν;
Ναί.
Τὸ δὲ μὴ ἔστιν ὅταν λέγωμεν, ἆρα μή τι ἄλλο σημαίνει ἢ οὐσίας ἀπουσίαν
τούτῳ ᾧ ἂν φῶμεν μὴ εἶναι;
Οὐδὲν ἄλλο.
Πότερον οὖν, ὅταν φῶμεν μὴ εἶναί τι, πὼς οὐκ εἶναί φαμεν αὐτό, πὼς δὲ
εἶναι; ἢ τοῦτο τὸ μὴ ἔστι λεγόμενον ἁπλῶς σημαίνει ὅτι οὐδαμῶς οὐδαμῇ
ἔστιν οὐδέ πῃ μετέχει οὐσίας τό γε μὴ ὄν;
Ἁπλούστατα μὲν οὖν.
Οὔτε ἄρα εἶναι δύναιτο ἂν τὸ μὴ ὂν οὔτε ἄλλως οὐδαμῶς (163d) οὐσίας
μετέχειν.
Οὐ γάρ.
Τὸ δὲ γίγνεσθαι καὶ τὸ ἀπόλλυσθαι μή τι ἄλλο ἦν ἢ τὸ μὲν οὐσίας
μεταλαμβάνειν, τὸ δ' ἀπολλύναι οὐσίαν;
Οὐδὲν ἄλλο.
Ὧι δέ γε μηδὲν τούτου μέτεστιν, οὔτ' ἂν λαμβάνοι οὔτ' ἀπολλύοι αὐτό.
Πῶς γάρ;
Τῷ ἑνὶ ἄρα, ἐπειδὴ οὐδαμῇ ἔστιν, οὔτε ἑκτέον οὔτε ἀπαλλακτέον οὔτε
μεταληπτέον οὐσίας οὐδαμῶς.
Εἰκός.
Οὔτε ἄρα ἀπόλλυται τὸ μὴ ὂν ἓν οὔτε γίγνεται, ἐπείπερ οὐδαμῇ μετέχει
οὐσίας.
Οὐ φαίνεται.
Οὐδ' ἄρ' (163e) ἀλλοιοῦται οὐδαμῇ· ἤδη γὰρ ἂν γίγνοιτό τε καὶ ἀπολλύοιτο
τοῦτο πάσχον.
Ἀληθῆ.
Εἰ δὲ μὴ ἀλλοιοῦται, οὐκ ἀνάγκη μηδὲ κινεῖσθαι;
Ἀνάγκη.
Οὐδὲ μὴν ἑστάναι φήσομεν τὸ μηδαμοῦ ὄν· τὸ γὰρ ἑστὸς ἐν τῷ αὐτῷ τινι δεῖ
ἀεὶ εἶναι.
Τῷ αὐτῷ· πῶς γὰρ οὔ;
Οὕτω δὴ αὖ τὸ μὴ ὂν μήτε ποτὲ ἑστάναι μήτε κινεῖσθαι λέγωμεν.
Μὴ γὰρ οὖν.
Ἀλλὰ μὴν οὐδ' ἔστι γε αὐτῷ τι τῶν ὄντων·
| [163] (163a) car autant une chose se meut, autant elle s'éloigne de
sa première manière d'être, pour en prendre une autre. — Oui. — Ainsi, si
l'un change, il s'altère. — Oui. — Mais s'il n'était aucunement en
mouvement, il ne s'altérerait en aucune façon. — Il est vrai. — Par
conséquent, en tant que l'un n'étant pas se meut, il s'altère; et en tant
qu'il ne se meut pas, il ne s'altère pas. — Oui. — Donc, l'un n'étant pas
s'altère et ne s'altère pas. — Non. — Mais ce qui s'altère ne doit-il pas
devenir autre qu'il n'était d'abord, et périr (163b) par rapport à sa
première manière d'être ? Et ce qui ne, change pas, ne doit-il pas ne pas
naître ni ne pas périr ? — Nécessairement. — Donc, l'un n'étant pas, en
tant qu'il s'altère, naît et périt ; et il ne naît ni ne périt, en tant
qu'il ne s'altère pas. Et, de cette manière, l'un n'étant pas, naît et
périt, de même qu'il ne naît ni ne périt. — Il en faut convenir. —
Revenons encore une fois au commencement, pour voir si les choses nous
paraîtront encore telles qu'elles nous paraissent en ce moment, ou si
elles nous paraîtront autres. — Voyons. — Si l'un n'est pas, (163c)
disions-nous, qu'arrivera-t-il de l'un ? — Oui, c'est ce que nous
demandions. — Par n'est pas, voulons-nous indiquer autre chose sinon que
l'être manque à ce que nous disons ne pas être? — Pas autre chose. — Quand
nous disons qu'une chose n'est pas, voulons-nous dire qu'en un sens elle
n'est pas, et qu'elle est en un autre ; ou bien ce n'est pas exprime-t-il
sans restriction que ce qui n'est pas n'est absolument pas, et ne
participe en rien de l'être? — Oui, sans aucune restriction. — Ainsi, ce
qui n'est pas ne peut être, (163d) ni participer de l'être en aucune
manière. — En aucune manière. — Et naître et périr, est-ce autre chose que
recevoir l'être et perdre l'être? — Pas autre chose. — Or, ce qui ne
participe pas de l'être ne peut ni le recevoir ni le perdre. — D'accord.
— Donc l'un, n'étant en aucune manière ne peut aucunement posséder ni
abandonner l'être ni en participer. — Naturellement. — Donc l'un, qui
n'est pas, ne périt ni ne naît, puisqu'il ne participe aucunement de
l'être. — Évidemment. (163e) — Donc il ne s'altère aucunement, car s'il
s'altérait, il naîtrait et périrait par cela même. — C'est vrai. — Et
s'il ne s'altère pas, ne s'ensuit-il pas nécessairement qu'il ne se meut
pas ? — Nécessairement. — Nous ne dirons pas non plus que ce qui n'est en
aucune manière, soit en repos, car ce qui est en repos doit toujours être
le même dans le même lieu. — Sans contredit. — Répétons donc que ce qui
n'est pas n'est ni en repos ni en mouvement. — Oui. — Il n'aura non plus
rien de ce qui est,
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