[11,932] τούτων (932a) οὖν οὕτω φύσει διατεταγμένων, τοῖς μὲν
ἀγαθοῖς ἕρμαιον πρόγονοι γηραιοί, ζῶντες μέχρι τῶν ἐσχάτων τοῦ
βίου, καὶ ἀπιόντες νέοι σφόδρα ποθεινοί, τοῖς δὲ κακοῖς εὖ μάλα
φοβεροί. πᾶς δὴ τιμάτω πάσαις τιμαῖς ταῖς ἐννόμοις τοὺς αὑτοῦ
γεννήτορας τοῖς νῦν πεισθεὶς λόγοις· εἰ δ' οὖν τινα κατέχοι φήμη
κωφὴ τῶν τοιούτων προοιμίων, νόμος ὅδε ἐπὶ τούτοις ὀρθῶς κείμενος
ἂν εἴη· ἐάν τις ἐν τῇδε τῇ πόλει γονέων ἀμελέστερον ἔχῃ τοῦ
δέοντος, καὶ μὴ τῶν ὑέων καὶ (932b) πάντων τῶν ἐκγόνων
αὑτοῦ καὶ ἑαυτοῦ μειζόνως εἰς ἅπαντα ἐπιτρέπων καὶ
ἀποπληρῶν ᾖ τὰς βουλήσεις, ἐξαγγελλέτω μὲν ὁ πάσχων τι
τοιοῦτον, εἴτε αὐτὸς εἴτε τινὰ πέμπων, πρὸς τρεῖς μὲν τῶν
νομοφυλάκων τοὺς πρεσβυτάτους, τρεῖς δ' αὖ τῶν περὶ γάμους
γυναικῶν ἐπιμελουμένων· οἱ δ' ἐπιμελείσθωσαν, κολάζοντες
τοὺς ἀδικοῦντας νέους μὲν ὄντας ἔτι πληγαῖς καὶ δεσμοῖς,
μέχριπερ ἂν ἐτῶν ἄνδρες μὲν (932c) τυγχάνωσιν ὄντες
τριάκοντα, γυναῖκες δὲ δέκα πλείοσιν ἔτεσιν κολαζέσθωσαν
ταῖς αὐταῖς κολάσεσιν. ἐὰν δὲ πορρωτέρω τούτων τῶν ἐτῶν
ὄντες τῶν αὐτῶν ἀμελειῶν περὶ γονέας μὴ ἀφιστῶνται, κακῶσι
δέ τινάς τινες, εἰς δικαστήριον εἰσαγόντων αὐτοὺς εἰς ἕνα καὶ
ἑκατὸν τῶν πολιτῶν, οἵτινες ἂν ὦσι πρεσβύτατοι ἁπάντων· ἂν
δέ τις ὄφλῃ, τιμάτω τὸ δικαστήριον ὅτι χρὴ τίνειν ἢ πάσχειν,
ἀπόρρητον μηδὲν ποιούμενοι ὅσων δυνατὸς ἄνθρωπος πάσχειν
ἢ τίνειν. (932d) ἐὰν δέ τις ἀδυνατῇ κακούμενος φράζειν, ὁ
πυθόμενος τῶν ἐλευθέρων ἐξαγγελλέτω τοῖς ἄρχουσιν ἢ κακὸς
ἔστω καὶ ὑπόδικος τῷ ἐθέλοντι βλάβης. ἐὰν δὲ δοῦλος μηνύσῃ,
ἐλεύθερος ἔστω, καὶ ἐὰν μὲν τῶν κακούντων ἢ κακουμένων
δοῦλος, ὑπὸ τῆς ἀρχῆς ἀφείσθω, ἐὰν δέ τινος ἄλλου τῶν
πολιτῶν, τὸ δημόσιον ὑπὲρ αὐτοῦ τιμὴν τῷ κεκτημένῳ
καταβαλλέτω· τοῖς ἄρχουσιν δὲ ἐπιμελὲς ἔστω μή τις ἀδικῇ τὸν
τοιοῦτον τιμωρούμενος τῆς μηνύσεως ἕνεκα.
CHAPITRE XII.
(932e) ὅσα τις ἄλλος ἄλλον πημαίνει φαρμάκοις, τὰ μὲν
θανάσιμα αὐτῶν διείρηται, τῶν δ' ἄλλων πέρι βλάψεων, εἴτε τις
ἄρα πώμασιν ἢ καὶ βρώμασιν ἢ ἀλείμμασιν ἑκὼν ἐκ προνοίας
πημαίνει, τούτων οὐδέν πω διερρήθη. διτταὶ γὰρ δὴ φαρμακεῖαι
κατὰ τὸ τῶν ἀνθρώπων οὖσαι γένος ἐπίσχουσιν τὴν διάρρησιν.
| [11,932] Et puisque tel est l'ordre naturel des choses, c'est pour les gens
de bien une véritable aubaine que des aïeux âgés qui vivent jusqu'à
l'extrême vieillesse, et qui sont vivement regrettés, lorsqu'ils partent
jeunes, tandis qu'au contraire les méchants ont tout à craindre de leur
part. Que tous les citoyens, suivant nos recommandations, rendent à leurs
père et mère tous les honneurs commandés par les lois. Mais si quelqu'un
reste sourd à nos leçons, il est juste de porter contre lui la loi
suivante. Si un citoyen de notre État néglige par trop ses père et mère,
s'il ne leur témoigne pas en tout plus de confiance et plus de soumission
à leurs volontés qu'à celles de ses enfants de tous ses descendants et aux
siennes propres, celui qui subira un tel traitement ira le dénoncer
lui-même, ou par un messager aux trois gardiens des lois les plus âgés,
et, si c'est une femme, à trois des femmes chargées de veiller sur les
mariages. Celles-ci, comme ceux-là, auront soin de punir par le fouet et
la prison les coupables, s'ils sont encore jeunes, c'est-à-dire jusqu'à
l'âge de trente ans pour les hommes, et de quarante ans pour les femmes,
à qui on infligera les mêmes châtiments. S'ils continuent, passé cet âge,
à négliger leurs père et mère et vont même jusqu'à les maltraiter, on les
traduira devant un tribunal composé de cent un citoyens, choisis parmi les
plus vieux de tous. S'ils sont convaincus, le tribunal estimera ce qu'ils
auront à payer ou à souffrir, et ne leur épargnera aucune des peines qu'un
homme peut souffrir dans sa personne ou dans ses biens. Si un vieillard
maltraité est hors d'état d'aller porter sa plainte, que celui des hommes
libres qui sera au fait de ce qui se passe, aille la porter aux
magistrats, sous peine d'être déclaré méchant et d'être poursuivi par le
premier venu comme nuisible à l'État. Si c'est un esclave qui le dénonce,
qu'il soit libre ; s'il appartient à l'auteur ou à la victime du mauvais
traitement, les magistrats l'affranchiront ; s'il appartient à quelque
autre citoyen, l'État en payera le prix à son maître, et les magistrats
veilleront à ce qu'on ne lui fasse aucun mal pour se venger de sa dénonciation.
CHAPITRE XII.
Pour ce qui est du dommage que les hommes se causent les uns aux autres
par l'emploi de certaines drogues, nous avons déjà traité en détail de
celles qui sont mortelles. Quant aux dommages que l'on cause
volontairement et avec préméditation par des breuvages, des aliments ou
des parfums, nous n'en avons encore rien dit. Il y a en effet parmi les
hommes deux espèces de maléfices qui n'ont pas encore été distinguées avec
précision.
|