[11,913] NOMOI ΙΑ.
(913a) (Ἀθηναῖος)
τὸ δὴ μετὰ ταῦτ' εἴη συμβολαίων ἂν πρὸς ἀλλήλους ἡμῖν
δεόμενα προσηκούσης τάξεως. ἁπλοῦν δέ γέ ἐστίν που τό γε
τοιοῦτον· μήτε οὖν τις τῶν ἐμῶν χρημάτων ἅπτοιτο εἰς δύναμιν,
μηδ' αὖ κινήσειεν μηδὲ τὸ βραχύτατον ἐμὲ μηδαμῇ μηδαμῶς
πείθων· κατὰ ταὐτὰ δὲ ταῦτα καὶ περὶ τὰ τῶν ἄλλων ἐγὼ
δρῴην, νοῦν ἔχων ἔμφρονα. θησαυρὸν δὴ λέγωμεν πρῶτον τῶν
τοιούτων ὅν τις αὑτῷ καὶ τοῖς αὑτοῦ κειμήλιον ἔθετο, μὴ τῶν
ἐμῶν ὢν πατέρων· μήθ' (913b) εὑρεῖν ποτε θεοῖς εὐξαίμην μήθ'
εὑρὼν κινήσαιμι, μηδ' αὖ τοῖς λεγομένοις μάντεσιν
ἀνακοινώσαιμι τοῖς ἁμῶς γέ πώς μοι συμβουλεύουσιν ἀνελεῖν
τὴν γῇ παρακαταθήκην. οὐ γάρ ποτε τοσοῦτον εἰς χρημάτων
ὠφεληθείην ἂν κτῆσιν ἀνελών, ὅσον εἰς ὄγκον πρὸς ἀρετὴν
ψυχῆς καὶ τὸ δίκαιον ἐπιδιδοίην μὴ ἀνελόμενος, κτῆμα ἀντὶ
κτήματος ἄμεινον ἐν ἀμείνονι κτησάμενος, δίκην ἐν τῇ ψυχῇ
πλούτου προτιμήσας ἐν οὐσίᾳ κεκτῆσθαι πρότερον· ἐπὶ πολλοῖς
γὰρ δὴ λεγόμενον εὖ τὸ μὴ κινεῖν τὰ ἀκίνητα καὶ περὶ τούτου
(913c) λέγοιτ' ἂν ὡς ἑνὸς ἐκείνων ὄντος. πείθεσθαι δὲ χρὴ καὶ
τοῖς περὶ ταῦτα λεγομένοις μύθοις, ὡς εἰς παίδων γενεὰν οὐ
σύμφορα τὰ τοιαῦτα· ὃς δ' ἂν παίδων τε ἀκηδὴς γένηται καί,
τοῦ θέντος τὸν νόμον ἀμελήσας, ἃ μήτε αὐτὸς κατέθετο μήτε
αὖ πατέρων τις πατήρ, μὴ πείσας τὸν θέμενον ἀνέληται,
κάλλιστον νόμων διαφθείρων, ἁπλούστατον καὶ οὐδαμῇ
ἀγεννοῦς ἀνδρὸς νομοθέτημα, ὃς εἶπεν· ἃ μὴ κατέθου, (913d)
μὴ ἀνέλῃ - τούτοιν τοῖν δυοῖν νομοθέταιν καταφρονήσαντα καὶ
ἀνελόμενον, οὔτι σμικρόν, ὃ μὴ κατέθετο αὐτός, πλῆθος δ'
ἔστιν ὅτε θησαυροῦ παμμέγεθες, τί χρὴ πάσχειν; ὑπὸ μὲν δὴ
θεῶν, ὁ θεὸς οἶδεν· ὁ δὲ κατιδὼν πρῶτος ἀγγελλέτω, ἐὰν μὲν ἐν
ἄστει γίγνηται τὸ τοιοῦτον, τοῖς ἀστυνόμοις, ἐὰν δὲ τῆς πόλεως
ἐν ἀγορᾷ που, τοῖσιν ἀγορανόμοις,
| [11,913] LIVRE XI.
CHAPITRE I.
(L'ATHÉNIEN) Il nous faut à présent faire des règlements convenables au
sujet des contrats que les citoyens font ensemble. Voici une règle simple :
que personne ne touche, autant qu'il dépend de lui, à ce qui
m'appartient, et qu'il ne déplace rien, pas même le moindre objet, sans
avoir obtenu mon agrément ; et moi, je ferai de même, si j'ai du bon sens,
à l'égard du bien d'autrui.
Parlons d'abord à ce propos des trésors. Si un homme qui n'est pas un de
mes ancêtres en a mis un en réserve pour lui et pour les siens, je ne
ferai jamais de voeux aux dieux pour le découvrir, et, si je le découvre,
pour l'enlever, à moins que ce ne soit un dépôt de mes ancêtres.
Je ne consulterai pas non plus ceux qu'on appelle devins, qui me
conseilleraient, sous un prétexte ou sous un autre, de prendre le dépôt
confié à la terre, car je ne gagnerai pas autant à m'enrichir en
l'enlevant que je profiterai du côté de la vertu et de la justice en n'y
touchant pas ; et, au lieu d'un bien inférieur, j'en aurai acquis un
supérieur dans une meilleure partie de moi-même, en préférant la justice
dans mon âme à l'accroissement des richesses dans mes coffres.
L'excellente maxime qu'il ne faut pas toucher à ce qui doit être immuable
s'étend à bien des cas et en particulier à celui-ci. Il faut aussi ajouter
foi à ce qu'on dit communément, que de telles fautes ne favorisent pas la
génération des enfants. Mais si quelqu'un, sans souci de ses enfants et
sans respect pour la loi du législateur, enlève, sans l'aveu du déposant,
ce que ni lui ni aucun de ses ancêtres n'a déposé, et viole ainsi la plus
belle et la plus simple des lois et le précepte d'un homme vraiment noble,
qui a dit : "Ne touche pas à ce que tu n'as pas déposé", si, au
mépris de ces deux législateurs, il s'approprie, non pas une petite somme
qu'il n'a pas déposée, mais, comme il peut arriver, un trésor d'une valeur
immense, à quelle peine doit-il s'attendre de la part des dieux, la
divinité seule le sait. Quant à nous, que le premier qui l'aura vu le
dénonce aux astynomes, si le fait a eu lieu dans la ville ; aux
agoranomes, si c'est en quelque endroit de la place publique ;
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