HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre IX

Page 860

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[9,860] (Ἀθηναῖος) οὐκοῦν καὶ πάθος ὅπερ ἂν δικαίου κοινωνῇ, κατὰ (860a) τοσοῦτον γίγνεσθαι καλὸν ὁμολογούμενον, οὐκ ἂν διαφωνοῦντα παρέχοι τὸν λόγον; (Κλεινίας) ἀληθῆ. (Ἀθηναῖος) ἐὰν δέ γε δίκαιον μὲν ὁμολογῶμεν, αἰσχρὸν δὲ εἶναι πάθος, διαφωνήσει τό τε δίκαιον καὶ τὸ καλόν, λεχθέντων τῶν δικαίων αἰσχίστων εἶναι. (Κλεινίας) πῶς τοῦτο εἴρηκας; (Ἀθηναῖος) οὐδὲν χαλεπὸν ἐννοεῖν· οἱ γὰρ ὀλίγῳ πρόσθεν τεθέντες ἡμῖν νόμοι πάντων ἐναντιώτατα παραγγέλλειν δόξειαν ἂν τοῖς νῦν λεγομένοις. (Κλεινίας) ποίοις; (860b) (Ἀθηναῖος) τὸν ἱερόσυλόν που ἐτίθεμεν δικαίως ἂν ἀποθνῄσκειν καὶ τὸν τῶν εὖ κειμένων νόμων πολέμιον, καὶ μέλλοντες δὴ νόμιμα τοιαῦτα τιθέναι πάμπολλα ἐπέσχομεν, ἰδόντες ὡς ταῦτα ἐστὶν μὲν ἄπειρα παθήματα πλήθει καὶ μεγέθεσιν, δικαιότατα δὲ πάντων παθημάτων καὶ συμπάντων αἴσχιστα. μῶν οὐχ οὕτως ἡμῖν τά τε δίκαια καὶ τὰ καλὰ τοτὲ μὲν ὡς ταὐτὰ σύμπαντα, τοτὲ δὲ ὡς ἐναντιώτατα φανεῖται; (Κλεινίας) κινδυνεύει. (860c) (Ἀθηναῖος) τοῖς μὲν τοίνυν πολλοῖς οὕτω περὶ τὰ τοιαῦτα ἀσυμφώνως τὰ καλὰ καὶ τὰ δίκαια διερριμμένα προσαγορεύεται. (Κλεινίας) φαίνεται γοῦν, ξένε. (Ἀθηναῖος) τὸ τοίνυν ἡμέτερον, Κλεινία, πάλιν ἴδωμεν πῶς αὖ περὶ αὐτὰ ταῦτα ἔχει τῆς συμφωνίας. (Κλεινίας) ποίας δὴ πρὸς ποίαν; (Ἀθηναῖος) ἐν τοῖς ἔμπροσθεν λόγοις οἶμαι διαρρήδην ἐμὲ εἰρηκέναι πως, εἰ δ' οὖν μὴ πρότερον, ἀλλὰ νῦν ὡς λέγοντα τίθετε— (Κλεινίας) τὸ ποῖον; (860d) (Ἀθηναῖος) ὡς οἱ κακοὶ πάντες εἰς πάντα εἰσὶν ἄκοντες κακοί· τούτου δὲ οὕτως ἔχοντος, ἀνάγκη που τούτῳ συνέπεσθαι τὸν ἑξῆς λόγον. (Κλεινίας) τίνα λέγεις; (Ἀθηναῖος) ὡς μὲν ἄδικός που κακός, δὲ κακὸς ἄκων τοιοῦτος. ἀκουσίως δὲ ἑκούσιον οὐκ ἔχει πράττεσθαί ποτε λόγον· ἄκων οὖν ἐκείνῳ φαίνοιτ' ἂν ἀδικεῖν ἀδικῶν τῷ τὴν ἀδικίαν ἀκούσιον τιθεμένῳ, καὶ δὴ καὶ νῦν ὁμολογητέον ἐμοί· σύμφημι γὰρ ἄκοντας ἀδικεῖν πάντας - εἰ καί τις φιλονικίας (860e) φιλοτιμίας ἕνεκα ἄκοντας μὲν ἀδίκους εἶναί φησιν, ἀδικεῖν μὴν ἑκόντας πολλούς, γ' ἐμὸς λόγος ἐκεῖνος ἀλλ' οὐχ οὗτος - τίνα οὖν αὖ τρόπον ἔγωγε συμφωνοίην ἂν τοῖς ἐμαυτοῦ λόγοις; εἴ με, Κλεινία καὶ Μέγιλλε, ἐρωτῷτε· “εἰ δὴ ταῦτα οὕτως ἔχοντά ἐστιν, ξένε, τί συμβουλεύεις ἡμῖν περὶ τῆς νομοθεσίας τῇ τῶν Μαγνήτων πόλει; πότερον νομοθετεῖν μή;” “πῶς γὰρ οὔ;” φήσω. “διοριεῖς οὖν αὐτοῖς ἀκούσιά τε καὶ ἑκούσια ἀδικήματα, καὶ τῶν μὲν ἑκουσίων ἁμαρτημάτων τε καὶ ἀδικημάτων [9,860] L'ATHÉNIEN : Il n'y a donc pas de contradiction à soutenir que, si la chose qu'on souffre est juste, elle est belle dans la même proportion. CLINIAS : C'est vrai. L'ATHÉNIEN : Mais si nous convenons que ce qu'on souffre est juste, mais laid, le juste différera du laid, puisque nous disons que le juste est très laid. CLINIAS : Comment dis-tu cela ? L'ATHÉNIEN : Ce n'est pas difficile à concevoir : les lois que nous avons portées tout à l'heure paraissent faire entendre tout le contraire de ce qui vient d'être dit. CLINIAS : Comment ? L'ATHÉNIEN : Nous avons posé en loi qu'il serait juste de punir de mort le sacrilège et l'ennemi des justes lois, et, au moment de poser un très grand nombre de lois semblables, nous nous sommes arrêtés, en considérant qu'il y avait là des peines infinies en nombre et en grandeur, qui sont à la fois les plus justes et les plus laides de toutes. Or, à ce compte, n'est-ce pas admettre que le juste et le beau sont, tantôt entièrement identiques, et tantôt aussi contraires que possible ? CLINIAS : Il y a apparence. L'ATHÉNIEN : C'est ainsi que la plupart des hommes, en séparant ici le beau du juste, sont en désaccord avec eux-mêmes. CLINIAS : C'est en effet ce qu'ils me paraissent faire. L'ATHÉNIEN : De notre côté, Clinias, voyons donc encore une fois ce qu'il en est de ce désaccord. CLINIAS : Quel désaccord et relativement à quoi ? L'ATHÉNIEN : Je pense que je m'en suis nettement expliqué dans les discours précédents. CLINIAS : Comment ? L'ATHÉNIEN : Si je ne l'ai pas encore fait, prenez que je le dois à présent. CLINIAS : Quoi ? L'ATHÉNIEN : Que les méchants sont tous et en tout méchants involontairement. Ce principe posé, voici la conséquence qui s'ensuit forcément. CLINIAS : Quelle conséquence ? L'ATHÉNIEN : Que l'homme injuste est méchant sans doute, mais que le méchant est tel malgré lui. Or il est absurde de croire que ce qu'on fait malgré soi soit volontaire. Donc celui qui juge que l'injustice est involontaire trouvera que l'homme injuste l'est involontairement. Je suis forcé de le reconnaître ici moi-même et j'affirme avec les autres que tous les hommes injustes le sont involontairement. Si quelqu'un, par esprit de dispute ou pour se distinguer, admet qu'on est injuste involontairement, mais que néanmoins beaucoup le sont volontairement, je m'en tiens à ce que j'ai dit et je rejette leur assertion. Si donc vous me demandiez, Clinias et Mégillos, comment mes discours s'accordent avec eux-mêmes, et si vous me disiez : Si les choses sont ainsi, étranger, que nous conseilles-tu sur les lois à donner à l'État des Magnètes ? Leur en donnerons-nous ou non ? Sans doute, répondrais-je. Cela étant, distingueras-tu chez eux les injustices involontaires des injustices volontaires,


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Dernière mise à jour : 12/04/2007