HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre IX

Page 859

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[9,859] τὰ δὲ τῶν ἄλλων κατ' ἐκεῖνα (859a) συνεπόμενα, διαφωνοῦντα αὐτοῖς εἶναι καταγέλαστα; οὕτω διανοώμεθα περὶ νόμων δεῖν γραφῆς γίγνεσθαι ταῖς πόλεσιν, ἐν πατρός τε καὶ μητρὸς σχήμασι φιλούντων τε καὶ νοῦν ἐχόντων φαίνεσθαι τὰ γεγραμμένα, κατὰ τύραννον καὶ δεσπότην τάξαντα καὶ ἀπειλήσαντα γράψαντα ἐν τοίχοις ἀπηλλάχθαι; σκοπῶμεν οὖν δὴ καὶ τὰ νῦν ἡμεῖς πότερα ταύτῃ πειρώμεθα λέγειν διανοηθέντες περὶ νόμων, εἴτ' οὖν (859b) δυνάμεθα εἴτε μή, ἀλλ' οὖν τό γε πρόθυμον παρεχόμενοι· καὶ κατὰ ταύτην τὴν ὁδὸν ἰόντες, ἂν ἄρα τι καὶ δέῃ πάσχειν, πάσχωμεν. ἀγαθὸν δ' εἴη τε, καὶ ἂν θεὸς ἐθέλῃ, γίγνοιτ' ἂν ταύτῃ. (Κλεινίας) καλῶς εἴρηκας, ποιῶμέν τε ὡς λέγεις. CHAPITRE V. (Ἀθηναῖος) διασκεπτέον ἄρα πρῶτον, ὥσπερ ἐπεχειρήσαμεν, ἀκριβῶς τὸν περὶ τῶν τε ἱεροσυλούντων καὶ κλοπῆς πάσης πέρι καὶ ἀδικημάτων συμπάντων, καὶ οὐ δυσχεραντέον εἰ (859c) μεταξὺ νομοθετοῦντες τὰ μὲν ἔθεμεν, τῶν δ' ἔτι διασκοποῦμεν πέρι· νομοθέται γὰρ γιγνόμεθα ἀλλ' οὐκ ἐσμέν πω, τάχα δὲ ἴσως ἂν γενοίμεθα. εἰ δὴ δοκεῖ περὶ ὧν εἴρηκα ὡς εἴρηκα σκοπεῖσθαι, σκοπώμεθα. (Κλεινίας) παντάπασι μὲν οὖν. (Ἀθηναῖος) περὶ δὴ καλῶν καὶ δικαίων συμπάντων πειρώμεθα κατιδεῖν τὸ τοιόνδε, ὅπῃ ποτὲ ὁμολογοῦμεν νῦν καὶ ὅπῃ διαφερόμεθα ἡμεῖς τε ἡμῖν αὐτοῖς, οἳ δὴ φαῖμεν ἂν προθυμεῖσθαί γε, εἰ μηδὲν ἄλλο, διαφέρειν τῶν πλείστων, οἱ πολλοί (859d) τε αὐτοὶ πρὸς αὑτοὺς αὖ. (Κλεινίας) τὰς ποίας δὲ δὴ διαφορὰς ἡμῶν ἐννοηθεὶς λέγεις; (Ἀθηναῖος) ἐγὼ πειράσομαι φράζειν. περὶ δικαιοσύνης ὅλως καὶ τῶν δικαίων ἀνθρώπων τε καὶ πραγμάτων καὶ πράξεων πάντες πως συνομολογοῦμεν πάντα εἶναι ταῦτα καλά, ὥστε οὐδ' εἴ τις διισχυρίζοιτο εἶναι τοὺς δικαίους ἀνθρώπους, ἂν καὶ τυγχάνωσιν ὄντες αἰσχροὶ τὰ σώματα, κατ' αὐτό γε τὸ δικαιότατον ἦθος ταύτῃ παγκάλους εἶναι, σχεδὸν οὐδεὶς ἂν (859e) λέγων οὕτω πλημμελῶς δόξειε λέγειν. (Κλεινίας) οὐκοῦν ὀρθῶς; (Ἀθηναῖος) ἴσως· ἴδωμεν δὲ ὡς, εἰ πάντ' ἐστὶν καλὰ ὅσα δικαιοσύνης ἔχεται, τῶν πάντων τοι καὶ τὰ παθήματα ἡμῖν ἐστιν, σχεδὸν τοῖς ποιήμασιν ἴσα. (Κλεινίας) τί οὖν δή; (Ἀθηναῖος) ποίημα μέν, ὅπερ ἂν δίκαιον, σχεδὸν ὅσονπερ ἂν τοῦ δικαίου κοινωνῇ, κατὰ τοσοῦτον καὶ τοῦ καλοῦ μετέχον ἐστί. (Κλεινίας) τί μήν; [9,859] et que les autres ou soient conformes à ceux-là, ou que, s'ils sont en désaccord avec eux, ils lui soient objet de risée ? Mettons-nous donc dans l'esprit que le législateur, en écrivant ses lois doit se montrer sous les traits d'un père et d'une mère pleins d'affection et de bon sens, ou sous la figure d'un tyran et d'un despote, qui ordonne et menace et se croit quitte, quand il a affiché ses lois sur les murs. Examinons donc à présent, nous aussi, si nous essayerons d'entrer dans ces sentiments en composant nos lois ; peut-être le pourrons-nous, peut-être non ; en tout cas, nous y mettrons tout notre zèle et, si, engagés dans cette voie, il nous faut supporter quelque déception, nous la supporterons. Mais, si Dieu le veut, la chose tournera bien. CLINIAS : C'est bien dit. Faisons comme tu dis. CHAPITRE V. L'ATHÉNIEN : Il faut donc distinguer avec précision les lois sur les sacrilèges, sur toutes les espèces de vol et toutes les espèces de crimes. Et ne nous impatientons pas, si, au cours de notre besogne de législateurs, nous avons déjà adopté certaines lois, mais sommes encore en balance sur certaines autres ; car nous nous formons au métier de législateur, mais nous ne le sommes pas encore ; peut-être le deviendrons-nous. Si vous voulez examiner suivant ma méthode ce que j'ai dit, examinons-le. CLINIAS : Il n'y a pas à hésiter. L'ATHÉNIEN : Essayons de nous rendre compte en quoi nous sommes à présent d'accord avec nous-mêmes sur la nature du beau et du juste, et en quoi nous différons d'avis, nous qui prétendons, sinon l'emporter sur les autres, au moins y tâcher de tout notre zèle, et en quoi le vulgaire ne s'accorde pas avec lui-même. CLINIAS : A quoi penses-tu, quand tu dis que nous sommes en désaccord entre nous ? L'ATHÉNIEN : Je vais essayer de vous l'expliquer. Sur la justice en général et tout ce qui est juste chez les hommes, dans les affaires et les actions, nous sommes à peu près tous d'accord que tout cela est beau, en sorte que, si quelqu'un soutenait que les hommes justes, fussent-ils laids de corps, sont beaux par leur parfait esprit de justice, en parlant ainsi, il ne paraîtrait pas mal parler. CLINIAS : Et n'aurait-il pas raison ? L'ATHÉNIEN : Sans doute ; mais si tout ce qui tient à la justice est beau, il faut se dire qu'il faut y comprendre aussi bien ce qu'on souffre que ce qu'on fait. CLINIAS : Sans doute. L'ATHÉNIEN : Mais une action juste participe à la beauté dans la mesure où elle participe à la justice. CLINIAS : Sans contredit.


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Dernière mise à jour : 12/04/2007