[9,878] ἔπειτα (878a) συνελθόντας, καθάπερ εἴπομεν νυνδή, τοὺς οἰκείους
ἅμα νομοφύλαξιν σκέψασθαι γένος ὅτιπερ ἂν ᾖ τῶν ἐν τῇ πόλει
εὐδοκιμώτατον πρὸς ἀρετὴν καὶ ἅμα εὐτυχές, ἐν ᾧ ἂν παῖδες
γεγονότες ὦσιν πλείους· ὅθεν ἕνα τῷ τοῦ τελευτήσαντος πατρὶ
καὶ τοῖς ἄνω τοῦ γένους ὑὸν ὡς ἐκείνων εἰσποιοῦντας, φήμης
ἕνεκα ἐπονομάζοντας, γεννήτορά τε αὑτοῖς καὶ ἑστιοῦχον καὶ
θεραπευτὴν ὁσίων τε καὶ ἱερῶν ἐπ' ἀμείνοσι τύχαις γίγνεσθαι
τοῦ πατρός, τούτῳ τῷ τρόπῳ ἐπευξαμένους, αὐτὸν κληρονόμον
(878b) καταστῆσαι κατὰ νόμον, τὸν δ' ἐξαμαρτόντα ἀνώνυμον
ἐᾶν καὶ ἄπαιδα καὶ ἄμοιρον κεῖσθαι, ὁπόταν αὐτὸν
καταλάβωσιν αἱ τοιαῦται συμφοραί.
CHAPITRE XV.
ἔστιν δὲ οὐ πάντων, ὡς ἔοικε, τῶν ὄντων ὅρος ὅρῳ
προσμειγνύς, ἀλλ' οἷς ἔστιν μεθόριον, τοῦτο ἐν μέσῳ ὅρων
πρότερον ἑκατέρῳ προσβάλλον γίγνοιτ' ἂν ἀμφοῖν μεταξύ· καὶ
δὴ καὶ τῶν ἀκουσίων τε καὶ ἑκουσίων τὸ θυμῷ γιγνόμενον
ἔφαμεν εἶναι τοιοῦτον. τραυμάτων οὖν ἔστω τῶν ὀργῇ (878c)
γενομένων· ἐὰν ὄφλῃ τις, πρῶτον μὲν τίνειν τοῦ βλάβους τὴν
διπλασίαν, ἂν τὸ τραῦμα ἰάσιμον ἀποβῇ, τῶν δὲ ἀνιάτων τὴν
τετραπλασίαν· ἐὰν δὲ ἰάσιμον μέν, αἰσχύνην δὲ μεγάλην τινὰ
προσβάλλῃ τῷ τρωθέντι καὶ ἐπονείδιστον, τὴν τετραπλασίαν
ἐκτίνειν. ὅσα δέ τις τρώσας τινὰ μὴ μόνον βλάπτῃ τὸν παθόντα
ἀλλὰ καὶ τὴν πόλιν, ποιήσας ἀδύνατον τῇ πατρίδι πρὸς
πολεμίους βοηθεῖν, τοῦτον δὲ μετὰ τῶν ἄλλων ζημιῶν ἐκτίνειν
καὶ τῇ πόλει τὴν βλάβην· πρὸς γὰρ ταῖς (878d) αὑτοῦ στρατείαις
καὶ ὑπὲρ τοῦ ἀδυνατοῦντος στρατευέσθω καὶ τὰς ὑπὲρ ἐκείνου
πολεμικὰς ταττέσθω τάξεις, ἢ μὴ δρῶν ταῦτα ὑπόδικος τῷ
ἐθέλοντι τῆς ἀστρατείας γιγνέσθω κατὰ νόμον. τὴν δὲ δὴ τῆς
βλάβης ἀξίαν, εἴτε διπλῆν εἴτε τριπλῆν εἴτε καὶ τετραπλασίαν,
οἱ καταψηφισάμενοι δικασταὶ ταττόντων. ἐὰν δὲ ὁμόγονος
ὁμόγονον τὸν αὐτὸν τρόπον τούτῳ τρώσῃ, τοὺς γεννήτας καὶ
τοὺς συγγενεῖς μέχρι ἀνεψιῶν παίδων πρὸς γυναικῶν καὶ
ἀνδρῶν, γυναῖκάς τε (878e) καὶ ἄνδρας συνελθόντας, κρίναντας
παραδιδόναι τιμᾶν τοῖς γεννήσασι κατὰ φύσιν· ἐὰν δὲ
ἀμφισβητήσιμος ἡ τίμησις γίγνηται, τοὺς πρὸς ἀνδρῶν εἶναι
τιμῶντας κυρίους, ἐὰν δὲ ἀδυνατῶσιν αὐτοί, τοῖς νομοφύλαξιν
τελευτῶντας ἐπιτρέπειν. ἐκγόνοις δὲ πρὸς γονέας εἶναι τῶν
τοιούτων τραυμάτων δικαστὰς μὲν τοὺς ὑπὲρ ἑξήκοντα ἔτη
γεγονότας ἐπάναγκες, οἷς ἂν παῖδες μὴ ποιητοί, ἀληθινοὶ δέ,
ὦσιν, ἂν δέ τις ὄφλῃ, τιμᾶν εἰ τεθνάναι χρὴ τὸν τοιοῦτον εἴτε τι
μεῖζον ἕτερον τούτου πάσχειν ἢ καὶ μὴ πολλῷ σμικρότερον·
| [9,878] qu'ensuite ses parents s'assemblent, comme nous venons de le dire,
et qu'ils recherchent avec les gardiens des lois la famille qui est dans la
cité à la fois la plus renommée pour la vertu et la plus heureuse et où il
y a le plus grand nombre d'enfants ; puis qu'ils en fassent entrer un
comme fils adoptif dans la maison du mort et des ancêtres de sa famille,
puis que, pour débuter sous d'heureux auspices, ils lui donnent le nom de
père, de gardien du foyer, d'observateur du culte et des cérémonies
sacrées, en lui souhaitant d'être plus heureux que son père adoptif, et
qu'après avoir prié les dieux, ils l'instituent héritier légitime,
laissant le coupable sans nom, sans postérité, sans héritage, quand il
aura eu le malheur de commettre de pareils crimes.
CHAPITRE XV.
Il n'arrive pas toujours, semble-t-il, que les limites des objets se
touchent ; mais quand il y a entre elles un espace intermédiaire, cet
espace, qui touche de part et d'autre à chacune des limites, se trouve
exactement entre deux. C'est ce qui a lieu, avons-nous dit, entre les
actes involontaires et les actes volontaires produits par la colère. Si
donc un homme est convaincu d'avoir blessé quelqu'un dans un mouvement
de colère, il paiera le double du dommage, si la blessure est guérissable, et
le quadruple, si elle est inguérissable. Si elle est guérissable, mais
défigure gravement le blessé et l'expose aux outrages, il paiera le
quadruple. Toutes les fois que l'auteur de la blessure aura lésé non
seulement sa victime, mais encore la république, en mettant le blessé hors
d'état de servir sa patrie contre l'ennemi, il paiera d'abord les autres
amendes, ensuite le dommage fait à l'État : outre son service personnel
comme soldat, il fera aussi celui de l'homme qu'il a mis dans l'incapacité
de faire le sien, et il prendra sa place à la guerre. S'il ne le fait pas,
le premier venu pourra le poursuivre conformément à la loi pour refus de
service. Les juges qui l'auront condamné évalueront aussi la peine et
décideront si elle doit être double, triple ou quadruple.
Si un membre de la famille blesse de même un autre membre de la famille,
ses père et mère et ses proches du côté paternel et maternel, hommes et
femmes, jusqu'aux enfants des cousins s'assembleront et, après l'avoir
jugé, s'en remettront au père et à la mère pour évaluer la peine. S'ils ne
s'accordent point dans cette évaluation, l'avis des parents du côté du
père l'emportera. Si ces derniers eux-mêmes ne peuvent s'entendre, ils
s'en remettront finalement aux gardiens des lois. Ceux qui jugeront ces
sortes de blessures faites aux parents par leurs descendants devront avoir
dépassé soixante ans et avoir des enfants, non pas adoptifs, mais
légitimes. En cas de condamnation, ils décideront si le coupable doit
mourir ou souffrir quelque autre peine supérieure ou un peu inférieure.
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