[9,879] καὶ τῶν (879a) συγγενῶν τοῦ δράσαντος μηδένα δικάζειν,
μηδ' ἐὰν γεγονὼς ᾖ τὸν χρόνον ὅσον ὁ νόμος εἴρηκεν. δοῦλος δ' ἐάν τις
ἐλεύθερον ὀργῇ τρώσῃ, παραδότω τὸν δοῦλον ὁ κεκτημένος τῷ
τρωθέντι χρῆσθαι ὅτι ἂν ἐθέλῃ· ἐὰν δὲ μὴ παραδιδῷ, αὐτὸς τὴν
βλάβην ἐξιάσθω. ἐὰν δὲ ἐκ συνθήκης αἰτιᾶται τοῦ δούλου καὶ
τοῦ τρωθέντος μηχανὴν εἶναί τις τὸ γεγονός, ἀμφισβητησάτω·
ἐὰν δὲ μὴ ἕλῃ, τριπλασίαν ἐκτεισάτω τὴν βλάβην, ἑλὼν δέ,
ἀνδραποδισμοῦ ὑπόδικον ἐχέτω τὸν τεχνάζοντα (879b) μετὰ
τοῦ δούλου. ὃς δ' ἂν ἄκων ἄλλος ἄλλον τρώσῃ, τὸ βλάβος
ἁπλοῦν ἀποτινέτω - τύχης γὰρ νομοθέτης οὐδεὶς ἱκανὸς ἄρχειν-
-δικασταὶ δὲ ὄντων οἵπερ τοῖς ἐκγόνοις πρὸς τοὺς γεννήτορας
ἐρρήθησαν, καὶ τιμώντων τὴν ἀξίαν τῆς βλάβης.
CHAPITRE XVI.
βίαια μὲν δὴ πάνθ' ἡμῖν τὰ προειρημένα πάθη, βίαιον δὲ καὶ τὸ
τῆς αἰκίας πᾶν γένος. ὧδε οὖν χρὴ περὶ τῶν τοιούτων πάντα
ἄνδρα καὶ παῖδα καὶ γυναῖκα ἀεὶ διανοεῖσθαι, τὸ πρεσβύτερον
ὡς οὐ σμικρῷ τοῦ νεωτέρου ἐστὶ πρεσβευόμενον
(879c) ἔν τε θεοῖσι καὶ ἐν ἀνθρώποις τοῖς μέλλουσι σῴζεσθαι
καὶ εὐδαιμονεῖν. αἰκίαν οὖν περὶ πρεσβύτερον ἐν πόλει
γενομένην ὑπὸ νεωτέρου ἰδεῖν αἰσχρὸν καὶ θεομισές· ἔοικεν δὲ
νέῳ παντὶ ὑπὸ γέροντος πληγέντι ῥᾳθύμως ὀργὴν ὑποφέρειν,
αὑτῷ τιθεμένῳ τιμὴν ταύτην εἰς γῆρας. ὧδε οὖν ἔστω· πᾶς ἡμῖν
αἰδείσθω τὸν ἑαυτοῦ πρεσβύτερον ἔργῳ τε καὶ ἔπει· τὸν δὲ
προέχοντα εἴκοσιν ἡλικίας ἔτεσιν, ἄρρενα ἢ θῆλυν, νομίζων ὡς
πατέρα ἢ μητέρα διευλαβείσθω, καὶ (879d) πάσης τῆς δυνατῆς
ἡλικίας αὐτὸν φιτῦσαι καὶ τεκεῖν ἀπέχοιτο ἀεὶ θεῶν γενεθλίων
χάριν. ὡς δ' αὕτως καὶ ξένου ἀπείργοιτο εἴτε πάλαι ἐνοικοῦντος
εἴτε νεήλυδος ἀφιγμένου· μήτε γὰρ ὑπάρχων μήτε ἀμυνόμενος
τὸ παράπαν τολμάτω πληγαῖς τὸν τοιοῦτον νουθετεῖν. ξένον δὲ
ἂν ἀσελγαίνοντα καὶ θρασυνόμενον ἑαυτὸν τύπτοντα οἴηται
δεῖν κολασθῆναι, λαβὼν πρὸς τὴν ἀρχὴν τῶν ἀστυνόμων
ἀπαγέτω, τοῦ τύπτειν δὲ εἰργέσθω, ἵνα πόρρω γίγνηται τοῦ τὸν
ἐπιχώριον ἂν τολμῆσαί (879e) ποτε πατάξαι. οἱ δ' ἀστυνόμοι
παραλαβόντες τε καὶ ἀνακρίναντες, τὸν ξενικὸν αὖ θεὸν
εὐλαβούμενοι, ἐὰν ἄρα ἀδίκως δοκῇ ὁ ξένος τὸν ἐπιχώριον
τύπτειν, τῇ μάστιγι τὸν ξένον ὅσας ἂν αὐτὸς πατάξῃ τοσαύτας
δόντες, τῆς θρασυξενίας παυόντων· ἐὰν δὲ μὴ ἀδικῇ, ἀπειλήσαντές
τε καὶ ὀνειδίσαντες τῷ ἀπαγαγόντι μεθιέντων ἄμφω.
| [9,879] Aucun des parents du coupable ne pourra le juger, même s'il est à
l'âge voulu par la loi.
Si un esclave blesse par colère une personne libre, son maître le livrera
au blessé pour en faire ce qu'il voudra. S'il ne le livre pas, il
remédiera lui-même au dommage. S'il se plaint que c'est une feinte
convenue entre l'esclave et le blessé, qu'il porte l'affaire en justice.
S'il ne gagne pas sa cause, il paiera le triple du dommage ; s'il la
gagne, il pourra poursuivre celui qui s'est entendu avec l'esclave pour
avoir voulu s'approprier un esclave.
Quiconque aura blessé quelqu'un sans le vouloir, paiera simplement le
dommage ; car aucun législateur ne peut commander le hasard. Quant aux
juges, ils seront les mêmes qui ont été désignés pour juger les blessures
faites aux parents par leurs descendants, et ils estimeront la valeur du
dommage.
CHAPITRE XVI.
Tous les cas dont nous avons parlé jusqu'ici sont, dans la classe des
actions violentes ; il faut ranger dans la même classe tous les genres de
mauvais traitements. Il faut donc à ce propos que tous, hommes, enfants et
femmes, aient toujours présent à l'esprit cette idée que la vieillesse est
beaucoup plus respectée que la jeunesse chez les dieux et chez les hommes
qui veulent pourvoir à leur sûreté et à leur bonheur, que c'est en
conséquence un spectacle vilain et odieux aux dieux que la vue d'un
vieillard maltraité par un jeune homme. Au contraire, il paraît séant
qu'un jeune homme frappé par un vieillard supporte patiemment les effets
de sa colère, se réservant la même déférence pour sa vieillesse. Faisons
donc les lois suivantes : que tous honorent en actions et en paroles les
gens plus âgés qu'eux, qu'ils regardent et révèrent comme un père ou une
mère ceux ou celles qui les dépassent de vingt ans, et que, par respect
pour les dieux qui président à la naissance, ils ne touchent pas à tous
ceux qui pourraient les avoir engendrés et enfantés. Qu'ils ne
touchent pas non plus à l'étranger, soit qu'il habite chez nous depuis
longtemps, soit qu'il y soit venu depuis peu. Qu'ils ne soient jamais si
hardis que de le châtier par des coups, soit en l'attaquant, soit en se
défendant. S'ils croient devoir punir un étranger assez insolent et hardi
pour les frapper, qu'ils l'arrêtent et le conduisent au tribunal des
astynomes, mais qu'ils s'abstiennent de le frapper, afin de lui ôter à
jamais l'audace de frapper un indigène. Les astynomes, s'étant emparés de
lui, l'interrogeront avec les égards dus au dieu protecteur des étrangers,
et, s'ils jugent qu'il a frappé injustement l'indigène, ils lui feront
donner autant de coups de fouet qu'il en a donné, afin de mettre un terme
à la hardiesse des étrangers. Si l'étranger est sans tort, après avoir
menacé et réprimandé celui qui l'a traduit à leur tribunal, ils les
renverront tous les deux.
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