[9,877] οὕτως οὐκ ἄξιον (877a) ἐλεεῖν, οὐδὲ
αἰδούμενον ἄλλως ἢ καθάπερ ἀποκτείναντα ὑπέχειν τὴν δίκην
φόνου ἀναγκάζειν· τὴν δὲ οὐ παντάπασι κακὴν τύχην αὐτοῦ
σεβόμενον καὶ τὸν δαίμονα, ὃς αὐτὸν καὶ τὸν τρωθέντα
ἐλεήσας ἀπότροπος αὐτοῖς ἐγένετο μὴ τῷ μὲν ἀνίατον ἕλκος
γενέσθαι, τῷ δὲ ἐπάρατον τύχην καὶ συμφοράν, τούτῳ δὴ χάριν
τῷ δαίμονι διδόντα καὶ μὴ ἐναντιούμενον, τὸν μὲν θάνατον
ἀφελεῖν τοῦ τρώσαντος, μετάστασιν (877b) δὲ εἰς τὴν γείτονα
πόλιν αὐτῷ γίγνεσθαι διὰ βίου, καρπούμενον ἅπασαν τὴν
αὑτοῦ κτῆσιν. βλάβος δέ, εἰ κατέβλαψεν τὸν τρωθέντα, ἐκτίνειν
τῷ βλαφθέντι, τιμᾶν δὲ τὸ δικαστήριον ὅπερ ἂν τὴν δίκην
κρίνῃ, κρίνειν δὲ οἵπερ ἂν τοῦ φόνου ἐδίκασαν εἰ ἐτελεύτησεν
ἐκ τῆς πληγῆς τοῦ τραύματος. γονέας δ' ἂν παῖς ἢ δοῦλος
δεσπότην ὡσαύτως ἐκ προνοίας τρώσῃ, θάνατον εἶναι τὴν
ζημίαν· καὶ ἐὰν ἀδελφὸς ἀδελφὸν ἢ ἀδελφὴν ἢ ἀδελφὴ
ἀδελφὸν ἢ ἀδελφὴν ὡσαύτως τρώσῃ, (877c) καὶ ὄφλῃ
τραύματος ἐκ προνοίας, θάνατον εἶναι τὴν ζημίαν. γυνὴ δὲ
ἄνδρα ἑαυτῆς ἐξ ἐπιβουλῆς τοῦ ἀποκτεῖναι τρώσασα, ἢ ἀνὴρ
τὴν ἑαυτοῦ γυναῖκα, φευγέτω ἀειφυγίαν· τὴν δὲ κτῆσιν, ἐὰν
μὲν ὑεῖς ἢ θυγατέρες αὐτοῖς ὦσιν παῖδες ἔτι, τοὺς ἐπιτρόπους
ἐπιτροπεύειν καὶ ὡς ὀρφανῶν τῶν παίδων ἐπιμελεῖσθαι· ἐὰν δὲ
ἄνδρες, μὴ ἐπάναγκες ἔστω τρέφεσθαι τὸν φεύγοντα ὑπὸ τῶν
ἐκγόνων, τὴν δὲ οὐσίαν αὐτοὺς κεκτῆσθαι. ἄπαις δὲ ὅστις ἂν
τοιαύταις συμφοραῖς περιπέσῃ, (877d) τοὺς συγγενεῖς
συνελθόντας μέχρι ἀνεψιῶν παίδων τοῦ πεφευγότος
ἀμφοτέρωθεν, πρός τε ἀνδρῶν καὶ πρὸς γυναικῶν, κληρονόμον
εἰς τὸν οἶκον τοῦτον τῇ πόλει
τετταρακοντα και πεντακισχιλιοστὸν καταστῆσαι
βουλευομένους μετὰ νομοφυλάκων καὶ ἱερέων, διανοηθέντας
τρόπῳ καὶ λόγῳ τοιῷδε, ὡς οὐδεὶς οἶκος τῶν τετταράκοντα καὶ
πεντακισχιλίων τοῦ ἐνοικοῦντός ἐστιν οὐδὲ σύμπαντος τοῦ
γένους οὕτως ὡς τῆς πόλεως δημόσιός τε καὶ ἴδιος· δεῖ δὴ τήν γε
πόλιν τοὺς (877e) αὑτῆς οἴκους ὡς ὁσιωτάτους τε καὶ
εὐτυχεστάτους κεκτῆσθαι κατὰ δύναμιν. ὅταν οὖν τις ἅμα
δυστυχηθῇ καὶ ἀσεβηθῇ τῶν οἴκων, ὥστε τὸν κεκτημένον ἐν
αὐτῷ παῖδας μὲν μὴ καταλιπεῖν, ἠίθεον δὲ ἢ καὶ γεγαμηκότα
ἄπαιδα τελευτῆσαι φόνου ὀφλόντα ἑκουσίου ἤ τινος
ἁμαρτήματος ἄλλου τῶν περὶ θεοὺς ἢ πολίτας ὧν ἂν θάνατος
ἐν τῷ νόμῳ ζημία διαρρήδην ᾖ κειμένη, ἢ καὶ ἐν ἀειφυγίᾳ τις
φεύγῃ τῶν ἀνδρῶν ἄπαις, τοῦτον πρῶτον μὲν καθήρασθαι καὶ
ἀποδιοπομπήσασθαι τὸν οἶκον χρεὼν ἔστω κατὰ νόμον,
| [9,877] il ne faut pas avoir pitié d'un homme
qui en a blessé un autre de dessein formé ; il faut le traiter comme s'il
avait tué et lui imposer la peine réservée à un meurtrier. Il faut,
néanmoins, par égard pour sa fortune qui n'est pas entièrement mauvaise et
pour le démon qui, les prenant en pitié, a sauvé l'un d'une blessure
inguérissable et l'autre d'une action maudite et d'un atroce malheur, il
faut, dis-je, pour reconnaître et ne pas rejeter le bienfait du démon,
épargner la mort à l'auteur de la blessure, mais le condamner à émigrer
pour toujours dans la cité voisine, tout en lui laissant la jouissance de
son bien. Quant au dommage qu'il aura pu causer à celui qu'il a blessé, il
l'en indemnisera selon l'appréciation du tribunal appelé à juger la cause.
Ce tribunal sera le même qui aurait jugé le meurtre, si le blessé était
mort des coups qu'il a reçus.
Si un enfant blesse de même avec préméditation son père ou sa mère, ou un
esclave son maître, la peine sera la mort. La même peine de mort
s'appliquera au frère qui aura blessé son frère ou à la soeur qui aura
blessé son frère ou sa soeur, s'ils sont reconnus coupables de
préméditation. Si une femme blesse son mari ou un mari sa femme dans
l'intention de la tuer, ils seront exilés pour toujours. Quant à leur
bien, s'ils ont des fils ou des filles encore enfants, on le confiera à
des tuteurs qui s'occuperont des enfants comme s'ils étaient orphelins.
S'ils sont à l'âge d'hommes, les descendants de l'exilé ne seront pas
tenus à le nourrir et ils garderont son bien. Si celui qui est tombé dans
de tels malheurs est sans enfants, ses parents des deux côtés, paternel et
maternel, jusqu'aux enfants des cousins, se réuniront avec les gardiens
des lois et les prêtres pour délibérer et établir au nom de l'État un
héritier dans la maison du banni, l'une des cinq mille quarante. Ils
devront, penser et dire qu'aucune de ces cinq mille quarante maisons
n'appartient autant à celui qui l'habite et à toute sa parenté qu'à
l'État, dont elle est le bien propre. Or il faut que toutes les maisons de
l'État soient, autant qu'il se peut, très saintes et très heureuses. En
conséquence, lorsqu'une maison est tombée dans le malheur et l'impiété, au
point que son propriétaire n'y laisse pas d'enfants et que, célibataire ou
marié, il meurt sans héritier, condamné pour meurtre volontaire ou pour
quelque autre crime envers les dieux ou les citoyens, auquel la loi
applique en termes exprès la peine de mort ; ou bien, s'il est exilé à
perpétuité et ne laisse pas d'enfants, la loi exige qu'on commence par
purifier sa maison et à en détourner la malédiction par des conjurations ;
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