[9,869] (869a) τῷ τῆς περὶ ταῦτα ἀσεβείας εἰρημένῳ νόμῳ
ὑπόδικος ὀρθῶς ἂν γίγνοιτο μετὰ δίκης. ἐὰν δ' ἄρα τις εἰς
τοσοῦτον ἀκρατὴς θυμοῦ γίγνηται πρὸς τοὺς γεννήσαντας,
ὥστε μανίαις ὀργῆς τῶν γεννητόρων τολμῆσαι κτεῖναί τινα,
ἐὰν μὲν ὁ τελευτήσας πρὶν τελευτῆσαι τὸν δράσαντα φόνου
ἀφιῇ ἑκών, καθάπερ οἱ τὸν ἀκούσιον φόνον ἐξεργασάμενοι
καθαρθείς, καὶ τἆλλα ὅσαπερ ἐκεῖνοι πράξας, καθαρὸς ἔστω,
ἐὰν δὲ μὴ (869b) ἀφῇ, πολλοῖς ἔνοχος ἔστω νόμοις ὁ δράσας τι
τοιοῦτον· καὶ γὰρ αἰκίας δίκαις ταῖς ἐσχάταις ἔνοχος ἂν
γίγνοιτο καὶ ἀσεβείας ὡσαύτως καὶ ἱεροσυλίας, τὴν τοῦ
γεννητοῦ ψυχὴν συλήσας, ὥστ' εἴπερ οἷόν τ' ἦν τὸ πολλάκις
ἀποθνῄσκειν τὸν αὐτόν, καὶ τὸν πατροφόνον ἢ μητροκτόνον,
ἐξεργασάμενον θυμῷ τοῦτο, δικαιότατον θανάτων πολλῶν ἦν
τυγχάνειν. ᾧ γὰρ μόνῳ οὐδ' ἀμυνομένῳ θάνατον, μέλλοντι ὑπὸ
(869c) τῶν γονέων τελευτήσεσθαι, παρέξει νόμος οὐδεὶς κτεῖναι
τὸν πατέρα ἢ μητέρα, τοὺς εἰς φῶς τὴν ἐκείνου φύσιν
ἀγαγόντας, ἀλλ' ὑπομείναντα τὰ πάντα πάσχειν πρίν τι δρᾶν
τοιοῦτον νομοθετήσει, πῶς τούτῳ δίκης γε ἄλλως προσῆκον
τυγχάνειν ἂν γίγνοιτο ἐν νόμῳ; κείσθω δὴ τῷ πατέρα ἢ μητέρα
ἀποκτείναντι θυμῷ θάνατος ἡ ζημία. ἀδελφὸς δὲ ἂν ἀδελφὸν
κτείνῃ ἐν στάσεσι μάχης γενομένης ἤ τινι τρόπῳ τοιούτῳ,
(869d) ἀμυνόμενος ἄρχοντα χειρῶν πρότερον, καθάπερ
πολέμιον ἀποκτείνας ἔστω καθαρός, καὶ ἐὰν πολίτης πολίτην,
ὡσαύτως, ἢ ξένος ξένον. ἐὰν δὲ ἀστὸς ξένον ἢ ξένος ἀστὸν
ἀμυνόμενος κτείνῃ, κατὰ ταὐτὰ ἔστω τοῦ καθαρὸς εἶναι. καὶ
ἐὰν δοῦλος δοῦλον, ὡσαύτως· ἐὰν δὲ αὖ δοῦλος ἐλεύθερον
ἀμυνόμενος ἀποκτείνῃ, καθάπερ ὁ κτείνας πατέρα, τοῖς αὐτοῖς
ἔνοχος ἔστω νόμοις. ὃ δὲ περὶ τῆς ἀφέσεως εἴρηται φόνου
πατρί, ταὐτὸν τοῦτο ἔστω περὶ ἁπάσης τῶν (869e) τοιούτων
ἀφέσεως, ἐὰν ὁστισοῦν ὁτῳοῦν ἀφιῇ τοῦτο ἑκών, ὡς ἀκουσίου
γεγονότος τοῦ φόνου, οἵ τε καθαρμοὶ γιγνέσθωσαν τῷ
δράσαντι καὶ ἐνιαυτὸς εἷς ἔστω τῆς ἐκδημίας ἐν νόμῳ. καὶ τὰ
μὲν δὴ βίαιά τε καὶ ἀκούσια καὶ κατὰ τὸν θυμὸν γιγνόμενα
περὶ φόνους μετρίως εἰρήσθω· τὰ δὲ περὶ τὰ ἑκούσια καὶ κατ'
ἀδικίαν πᾶσαν γιγνόμενα τούτων πέρι καὶ ἐπιβουλῆς δι' ἥττας
ἡδονῶν τε καὶ ἐπιθυμιῶν καὶ φθόνων, ταῦτα μετ' ἐκεῖνα ἡμῖν λεκτέον.
(Κλεινίας) ὀρθῶς λέγεις.
| [9,869] rien ne sera plus juste que de les traduire en justice
pour impiété, conformément à la loi que nous avons édictée en ces matières.
Si quelqu'un est assez peu maître de sa colère à l'égard de ses père et
mère qu'il ose, emporté par la fureur, tuer l'un d'entre eux, et si
celui-ci, avant de mourir, l'absout volontairement du meurtre, quand il se
sera purifié comme ceux qui ont commis un homicide involontaire et qu'il
aura accompli les mêmes pratiques, il sera déclaré pur. Mais si sa victime
ne lui pardonne pas le crime qu'il a commis, il sera asservi à beaucoup de
lois ; il sera exposé aux peines les plus sévères dont on punit les voies
de fait, l'impiété et le sacrilège qui lui a fait ôter la vie à qui la lui
a donnée, en sorte que s'il était possible de faire mourir plusieurs fois
le même homme, celui qui a tué son père ou sa mère mériterait fort
justement de subir plusieurs fois la mort ; car de quelle autre manière la
loi pourrait-elle infliger le châtiment qu'il mérite au seul homme à qui
elle ne permet pas, même pour défendre sa vie menacée par ses parents, de
tuer le père ou la mère qui lui ont donné le jour, et qui doit tout
souffrir avant que d'en venir à cette extrémité ? En conséquence, nous
décidons que celui qui aura tué son père ou sa mère dans un mouvement de
colère sera puni de mort.
Si, dans un combat occasionné par une sédition ou dans quelque autre
rencontre semblable, un frère tue son frère pour se défendre contre son
attaque, il sera regardé comme pur, tout comme s'il avait tué un ennemi ;
et il en sera de même, si un citoyen tue un citoyen, ou un étranger un
étranger. Si un citoyen tue un étranger ou un étranger un citoyen, il sera
de même déclaré innocent, et il en sera de même, si un esclave tue un
esclave. Mais si un esclave tue un homme libre pour se défendre, il sera
soumis aux mêmes lois que celui qui a tué son père. Et ce que nous avons
dit du cas où le père pardonne le meurtre, s'appliquera également à tous
les cas précédents, si la victime pardonne volontairement au meurtrier,
quels qu'ils soient l'un et l'autre : le meurtre sera alors considéré
comme involontaire, et celui qui l'a commis s'en purifiera et s'exilera
pour un an, selon la loi. J'en ai assez dit sur les homicides qui sont à
la fois violents, involontaires et dus à un mouvement de colère. Il me
faut parler à présent de ceux qui sont volontaires, où le crime est sans
excuse et prémédité, parce qu'on a cédé au plaisir, à la passion, à l'envie.
CLINIAS : Fort bien.
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