HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre IX

Page 864

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[9,864] (864a) πάντως ἀδικίαν προσαγορεύω· τὴν δὲ τοῦ ἀρίστου δόξαν, ὅπῃπερ ἂν ἔσεσθαι τούτων ἡγήσωνται πόλις εἴτε ἰδιῶταί τινες, ἐὰν αὕτη κρατοῦσα ἐν ψυχαῖς διακοσμῇ πάντα ἄνδρα, κἂν σφάλληταί τι, δίκαιον μὲν πᾶν εἶναι φατέον τὸ ταύτῃ πραχθὲν καὶ τὸ τῆς τοιαύτης ἀρχῆς γιγνόμενον ὑπήκοον ἑκάστων, καὶ ἐπὶ τὸν ἅπαντα ἀνθρώπων βίον ἄριστον, δοξάζεσθαι δὲ ὑπὸ πολλῶν ἀκούσιον ἀδικίαν εἶναι τὴν τοιαύτην βλάβην. ἡμῖν δὲ οὐκ ἔστιν τὰ νῦν ὀνομάτων πέρι δύσερις (864b) λόγος, ἀλλ' ἐπειδὴ τῶν ἁμαρτανομένων τρία εἴδη δεδήλωται γιγνόμενα, ταῦτα εἰς μνήμην πρῶτον ἔτι μᾶλλον ἀναληπτέον. λύπης μὲν οὖν, ἣν θυμὸν καὶ φόβον ἐπονομάζομεν, ἓν εἶδος ἡμῖν ἐστιν. (Κλεινίας) πάνυ μὲν οὖν. (Ἀθηναῖος) ἡδονῆς δ' αὖ καὶ ἐπιθυμιῶν δεύτερον, ἐλπίδων δὲ καὶ δόξης τῆς ἀληθοῦς περὶ τὸ ἄριστον ἔφεσις τρίτον ἕτερον. τούτου δὲ αὐτοῦ τρία διχῇ τμηθέντος πέντε εἴδη γέγονεν, ὡς (864c) νῦν φαμεν· οἷς νόμους διαφέροντας ἀλλήλων πέντε εἴδεσιν θετέον ἐν δυοῖν γένεσιν. (Κλεινίας) τίσιν τούτοις; (Ἀθηναῖος) τὸ μὲν διὰ βιαίων καὶ συμφανῶν πράξεων πραττόμενον ἑκάστοτε, τὸ δὲ μετὰ σκότους καὶ ἀπάτης λαθραίως γιγνόμενον, ἔστιν δ' ὅτε καὶ δι' ἀμφοῖν τούτοιν πραχθέν· δὴ καὶ νόμοι τραχύτατοι γίγνοιντο ἄν, εἰ τὸ προσῆκον μέρος ἔχοιεν. (Κλεινίας) εἰκὸς γοῦν. CHAPITRE VIII. (Ἀθηναῖος) ἴωμεν δὴ τὰ μετὰ ταῦτα ἐκεῖσε ὁπόθεν ἐξέβημεν δεῦρο, περαίνοντες τὴν θέσιν τῶν νόμων. ἦν δὲ ἡμῖν (864d) κείμενα περί τε τῶν συλώντων, οἶμαι, τοὺς θεοὺς καὶ τὰ περὶ προδοτῶν, ἔτι δὲ τῶν τοὺς νόμους διαφθειρόντων ἐπὶ καταλύσει τῆς παρούσης πολιτείας. τούτων δή τις ἂν ἴσως πράξειέν τι μανείς, νόσοις γήρᾳ ὑπερμέτρῳ συνεχόμενος, παιδίᾳ χρώμενος, οὐδέν πω τῶν τοιούτων διαφέρων· ὧν ἂν γίγνηταί τι φανερὸν τοῖς ἐκλεχθεῖσιν ἑκάστοτε δικασταῖς, ἀναφέροντος τοῦ δράσαντος τοῦ σκηπτομένου ὑπὲρ τοῦ (864e) ποιήσαντος, κριθῇ δὲ οὕτω διατεθεὶς παρανομῆσαι, τὴν μὲν βλάβην ἣν ἄν τινα καταβλάψῃ πάντως ἁπλῆν ἀποτινέτω, τῶν δὲ ἄλλων δικαιωμάτων ἀφείσθω, πλὴν ἂν ἄρα τινὰ ἀποκτείνας μὴ καθαρὸς τὰς χεῖρας φόνου· οὕτω δ' εἰς ἄλλην χώραν καὶ τόπον ἀπελθὼν οἰκείτω τὸν ἐνιαυτὸν ἐκδημῶν, πρότερον δὲ ἐλθὼν τοῦ χρόνου ὃν νόμος ὥρισεν, καὶ πάσης ἐπιβὰς τῆς οἰκείας χώρας, ἐν δημοσίῳ δεσμῷ δεθεὶς ὑπὸ τῶν νομοφυλάκων δύο ἐνιαυτούς, οὕτως ἀπαλλαττέσθω τῶν δεσμῶν. [9,864] et quelle que soit l'idée que l'État ou des particuliers se forment du bien, si cette idée domine dans les âmes et règle tout l'homme, je dis que, même s'il lui échappe quelque erreur, il faut appeler juste toute action faite en conformité avec cette idée, ainsi que la soumission à ses ordres en vue de la meilleure direction de toute la vie humaine. Je sais bien que beaucoup de gens regardent les torts de ce genre comme des injustices involontaires, mais je n'ai pas à discuter sur les mots en ce moment, et, puisque nous avons reconnu trois espèces de fautes, il vaut mieux, avant d'aller plus loin, nous les remettre en mémoire. La première espèce est le chagrin, que nous appelons colère et crainte. CLINIAS : Fort bien. L'ATHÉNIEN : La seconde est celle qui regarde le plaisir et les désirs, la troisième est l'aberration de nos espérances et de nos opinions relativement au bien véritable. Celle-ci en comprend sous elle deux autres, ce qui fait que nous trouvons maintenant cinq espèces, pour lesquelles il faut édicter des lois différentes, en les réduisant à deux genres. CLINIAS : Lesquels ? L'ATHÉNIEN : L'un est celui des crimes qui s'exécutent par des voies violentes et ouvertes ; l'autre, celui des crimes commis dans l'ombre par des voies secrètes et frauduleuses, et quelquefois même par cette double voie, et c'est alors que les lois, pour être justes, doivent être les plus rigoureuses. CLINIAS : C'est naturel en effet. CHAPITRE VIII. L'ATHÉNIEN : Revenons maintenant au point d'où nous sommes partis pour en venir ici et achevons notre législation. Nous étions en train, je crois, d'édicter les lois qui concernent les pillards de temples, les traîtres et aussi ceux qui tournent les lois pour renverser le gouvernement établi. Or il peut arriver que l'on commette quelqu'un de ces crimes dans un accès de folie, ou par l'effet de quelque maladie ou d'une vieillesse extrême, ou d'un enfantillage qui ne diffère en rien de ces deux états. Si ceux qui auront été choisis pour juges en ont connaissance par le rapport du coupable ou de celui qui le défend, et qu'ils jugent qu'il était dans un de ces états, lorsqu'il a enfreint la loi, ils le condamneront tout simplement à payer le dommage qu'il aura pu causer et le tiendront quitte de toute autre punition, excepté pourtant s'il a tué quelqu'un et n'a pas les mains pures du sang qu'il a versé. En ce cas, qu'il s'en aille habiter une autre patrie et un autre lieu et s'expatrie pour un an. S'il revient avant le temps fixé par la loi, ou même s'il met le pied sur un point de son propre pays, que les gardiens des lois le gardent dans la prison publique pendant deux ans, après qu'il sera délivré de ses fers.


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Dernière mise à jour : 12/04/2007