[8,832] καὶ (832a) ἱεροσύλους καὶ πολεμικοὺς καὶ τυραννικοὺς ποιοῦσα,
καὶ μάλ' ἐνίοτε οὐκ ἀφυεῖς ὄντας, δυστυχοῦντάς γε μήν.
(Κλεινίας) πῶς λέγεις;
(Ἀθηναῖος)
πῶς μὲν οὖν αὐτοὺς οὐ λέγοιμ' ἂν τὸ παράπαν δυστυχεῖς, οἷς γε
ἀνάγκη διὰ βίου πεινῶσιν τὴν ψυχὴν ἀεὶ τὴν αὑτῶν διεξελθεῖν;
(Κλεινίας)
αὕτη μὲν τοίνυν μία· τὴν δὲ δὴ δευτέραν αἰτίαν τίνα λέγεις, ὦ ξένε;
(Ἀθηναῖος) καλῶς ὑπέμνησας.
(Κλεινίας)
αὕτη μὲν δή, φῂς σύ, μία, ἡ διὰ βίου ἄπληστος (832b) ζήτησις,
παρέχουσα ἄσχολον ἕκαστον, ἐμπόδιος γίγνεται τοῦ μὴ καλῶς
ἀσκεῖν τὰ περὶ τὸν πόλεμον ἑκάστους. ἔστω· τὴν δὲ δὴ δευτέραν λέγε.
(Ἀθηναῖος) μῶν οὐ λέγειν ἀλλὰ διατρίβειν δοκῶ δι' ἀπορίαν;
(Κλεινίας)
οὔκ, ἀλλὰ οἷον μισῶν δοκεῖς ἡμῖν κολάζειν τὸ τοιοῦτον ἦθος
μᾶλλον τοῦ δέοντος τῷ παραπεπτωκότι λόγῳ.
(Ἀθηναῖος)
κάλλιστα, ὦ ξένοι, ἐπεπλήξατε· καὶ τὸ μετὰ τοῦτο ἀκούοιτ' ἄν,
ὡς ἔοικε.
(Κλεινίας) λέγε μόνον.
(Ἀθηναῖος)
τὰς οὐ πολιτείας ἔγωγε αἰτίας εἶναί φημι ἃς (832c) πολλάκις
εἴρηκα ἐν τοῖς πρόσθεν λόγοις, δημοκρατίαν καὶ ὀλιγαρχίαν
καὶ τυραννίδα. τούτων γὰρ δὴ πολιτεία μὲν οὐδεμία,
στασιωτεῖαι δὲ πᾶσαι λέγοιντ' ἂν ὀρθότατα· ἑκόντων γὰρ
ἑκοῦσα οὐδεμία, ἀλλ' ἀκόντων ἑκοῦσα ἄρχει σὺν ἀεί τινι βίᾳ,
φοβούμενος δὲ ἄρχων ἀρχόμενον οὔτε καλὸν οὔτε πλούσιον
οὔτε ἰσχυρὸν οὔτ' ἀνδρεῖον οὔτε τὸ παράπαν πολεμικὸν ἑκὼν
ἐάσει γίγνεσθαί ποτε. ταῦτ' οὖν ἐστι τὰ δύο πάντων μὲν
σμικροῦ διαφερόντως αἴτια, τούτων δ' οὖν ὄντως διαφέρει. τὸ δὲ
τῆς νῦν πολιτείας, ἣν νομοθετούμενοι (832d) λέγομεν,
ἐκπέφευγεν ἀμφότερα· σχολήν τε γὰρ ἄγει που μεγίστην,
ἐλεύθεροί τε ἀπ' ἀλλήλων εἰσί, φιλοχρήματοι δὲ ἥκιστ' ἄν,
οἶμαι, γίγνοιντ' ἂν ἐκ τούτων τῶν νόμων, ὥστ' εἰκότως ἅμα καὶ
κατὰ λόγον ἡ τοιαύτη κατάστασις πολιτείας μόνη δέξαιτ' ἂν
τῶν νῦν τὴν διαπερανθεῖσαν παιδείαν τε ἅμα καὶ παιδιὰν
πολεμικήν, ἀποτελεσθεῖσαν ὀρθῶς τῷ λόγῳ.
(Κλεινίας) καλῶς.
CHAPITRE IV. (Ἀθηναῖος)
ἆρ' οὖν οὐ τούτοις ἐφεξῆς ἐστιν μνησθῆναί ποτε (832e) περὶ
ἁπάντων τῶν ἀγώνων τῶν γυμνικῶν, ὡς ὅσα μὲν αὐτῶν πρὸς
πόλεμόν ἐστιν ἀγωνίσματα ἐπιτηδευτέον καὶ θετέον ἆθλα
νικητήρια, ὅσα δὲ μή, χαίρειν ἐατέον; ἃ δ' ἔστιν, ἐξ ἀρχῆς
ἄμεινον ῥηθῆναί τε καὶ νομοθετηθῆναι. καὶ πρῶτον μὲν τὰ περὶ
δρόμον καὶ τάχος ὅλως ἆρ' οὐ θετέον;
(Κλεινίας) θετέον.
(Ἀθηναῖος)
ἔστι γοῦν πάντων πολεμικώτατον ἡ σώματος ὀξύτης πάντως, ἡ
μὲν ἀπὸ τῶν ποδῶν,
| [8,832] en pilleurs de temples, en guerriers, en tyrans, les rendant malheureux
en dépit de leur nature, qui parfois n'est pas mauvaise.
CLINIAS Que dis-tu là ?
L'ATHÉNIEN Comment ne regarderais-je pas comme extrêmement malheureux
des gens condamnés à passer leur vie avec une âme toujours affamée ?
CLINIAS Voilà donc la première cause. Dis-nous maintenant la deuxième, étranger.
L'ATHÉNIEN Tu fais bien de me le rappeler.
CLINIAS Cette première cause est, à ce que tu dis, cette insatiable
poursuite de la richesse, qui prend toute la vie, sans laisser de loisir à
personne, et qui empêche de s'appliquer comme il faut aux exercices de la
guerre. Soit. Mais quel est l'autre obstacle ?
L'ATHÉNIEN Vous croyez peut-être que je ne veux pas le dire, et que je
remets à le faire, parce que je suis embarrassé.
CLINIAS Non, mais il nous semble que c'est ton aversion pour de telles
moeurs qui, à l'occasion de ce discours, t'a dicté ces invectives outrées.
L'ATHÉNIEN C'est très bien à vous, étrangers, de me reprendre. Vous n'avez
maintenant, je crois, qu'à m'écouter.
CLINIAS Parle seulement.
L'ATHÉNIEN Je dis que cette cause, ce sont les faux gouvernements dont
j'ai souvent parlé dans mes précédents discours, à savoir la démocratie,
l'oligarchie et la tyrannie. En effet, aucun d'eux n'est un vrai
gouvernement ; le nom qui leur convient le mieux est celui de factions.
Dans aucun d'eux l'autorité n'est exercée de gré à gré ; le pouvoir seul
est volontaire et l'obéissance toujours forcée. Le chef, se défiant de ses
subordonnés, ne permettra jamais volontairement qu'ils deviennent
honnêtes, ni riches, ni forts, ni courageux, ni surtout guerriers en
aucune façon. Ce sont là, à peu de chose près, les deux principales causes
de tous les maux, et particulièrement les causes réelles de ceux dont nous
parlons. Mais l'État dont nous dressons à présent les lois échappe à ces
deux d inconvénients ; car, non seulement on y jouit du plus grand loisir
et les citoyens y sont indépendants les uns à l'égard des autres, mais ils
seront encore, j'espère, tout à fait détachés des richesses, s'ils suivent
nos lois. Aussi est-il naturel et raisonnable de croire que, de toutes les
constitutions politiques actuelles, la nôtre est la seule qui admette
l'éducation que nous avons décrite et les jeux militaires que nous avons
institués en esprit, comme il convient.
CLINIAS Fort bien.
CHAPITRE IV.
L'ATHÉNIEN Comme suite à ce que nous venons de dire, ne faut-il pas, à
propos de tous ces combats gymniques, rappeler qu'il faut pratiquer tous
ceux d'entre eux qui ont rapport à la guerre, et proposer des prix pour
les vainqueurs et laisser de côté les autres qui nous seraient inutiles
pour cette fin. Quels sont ces combats, il est bon de le dire d'abord et
de les mettre dans la loi. Pour commencer, ne faut-il pas établir ceux de
la course et de l'agilité en général ?
CLINIAS Il le faut.
L'ATHÉNIEN Il est certain en effet que rien n'est plus avantageux à la
guerre que la rapidité en général, soit des pieds,
|