HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre VIII

Page 839

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[8,839] (839a) οὗ μήποτε φύσιν τὴν αὑτοῦ ῥιζωθὲν λήψεται γόνιμον, ἀπεχομένους δὲ ἀρούρας θηλείας πάσης ἐν μὴ βούλοιο ἄν σοι φύεσθαι τὸ σπαρέν. δὴ νόμος οὗτος διηνεκὴς μὲν γενόμενος ἅμα καὶ κρατήσας, καθάπερ νῦν περὶ τὰς τῶν γονέων συμμείξεις κρατεῖ, ἐὰν καὶ περὶ τὰς ἄλλας νικήσῃ δικαίως, μυρία ἀγαθὰ ἔχει. κατὰ φύσιν μὲν γὰρ πρῶτον κεῖται, λύττης δὲ ἐρωτικῆς καὶ μανίας καὶ μοιχειῶν πασῶν καὶ πωμάτων καὶ σίτων εἴργεσθαι ποιεῖ τῶν ἀμέτρων (839b) πάντων, γυναιξί τε αὑτῶν οἰκείους εἶναι φίλους· ἄλλα τε πάμπολλα ἀγαθὰ γίγνοιτ' ἄν, εἰ τοῦ νόμου τις τούτου δύναιτο ἐγκρατὴς εἶναι. τάχα δ' ἂν ἡμῖν τις παραστὰς ἀνὴρ σφοδρὸς καὶ νέος, πολλοῦ σπέρματος μεστός, ἀκούων τιθεμένου τοῦ νόμου λοιδορήσειεν ἂν ὡς ἀνόητα καὶ ἀδύνατα τιθέντων νόμιμα, καὶ βοῆς πάντα ἐμπλήσειε· πρὸς δὴ καὶ βλέψας ἐγὼ τοῦτο εἶπον τὸ ῥῆμα, ὥς τινα τέχνην κεκτῄμην, (839c) τῇ μὲν ῥᾴστην ἁπασῶν, τῇ δὲ χαλεπωτάτην, πρὸς τὸ τοῦτον τεθέντα ἐμμεῖναι τὸν νόμον. νοῆσαι μὲν γὰρ δὴ ῥᾷστον ὡς δυνατόν τέ ἐστιν καὶ ὅπῃ--φαμὲν γὰρ δὴ καθιερωθὲν τοῦτο ἱκανῶς τὸ νόμιμον πᾶσαν ψυχὴν δουλώσεσθαι καὶ παντάπασιν μετὰ φόβου ποιήσειν πείθεσθαι τοῖς τεθεῖσιν νόμοις--ἀλλὰ γὰρ εἰς τοῦτο προβέβηκε νῦν, ὥστ' οὐδ' ἂν τότε γενέσθαι δοκεῖ, καθάπερ τὸ τῶν συσσιτίων ἐπιτήδευμα ἀπιστεῖται μὴ δυνατὸν εἶναι δύνασθαι διὰ βίου πόλιν ὅλην (839d) ζῆν πράττουσαν τοῦτο, ἐλεγχθὲν δ' ἔργῳ καὶ γενόμενον παρ' ὑμῖν, ὅμως ἔτι τό γε γυναικῶν οὐδὲ ἐν ταῖς ὑμετέραις πόλεσιν δοκεῖ φύσιν ἔχειν γίγνεσθαι. ταύτῃ δ' αὖ, διὰ τὴν τῆς ἀπιστίας ῥώμην, εἴρηκα ἀμφότερα ταῦτα εἶναι παγχάλεπα μεῖναι κατὰ νόμον. (Μέγιλλος) ὀρθῶς γε σὺ λέγων. (Ἀθηναῖος) ὡς δ' οὖν οὐκ ἔστιν ὑπὲρ ἄνθρωπον, οἷόν τε δὲ γενέσθαι, βούλεσθε ὑμῖν πειραθῶ τινα λόγον ἐχόμενον πιθανότητος εἰπεῖν τινος; (Κλεινίας) πῶς γὰρ οὔ; (839e) (Ἀθηναῖος) πότερον οὖν τις ἀφροδισίων ῥᾷον ἂν ἀπέχοιτο, καὶ τὸ ταχθὲν ἐθέλοι περὶ αὐτὰ μετρίως ποιεῖν, εὖ τὸ σῶμα ἔχων καὶ μὴ ἰδιωτικῶς, φαύλως; (Κλεινίας) πολύ που μᾶλλον μὴ ἰδιωτικῶς. [8,839] qui ne peut y prendre racine et y fructifier conformément à sa nature, à s'abstenir enfin dans ses rapports avec la femme de jeter sa semence à un endroit où elle refuserait de pousser. Si cette loi s'imposait à perpétuité, comme elle s'impose à présent dans les relations des parents entre eux, et qu'elle prévalût dans les autres commerces amoureux comme le veut la justice, elle produirait une infinité de bons effets. Elle est en premier lieu conforme à la nature ; ensuite elle délivre les hommes de la rage amoureuse, de la folie, s'oppose à tous les adultères, et à tous les excès du manger et du boire, rend les maris dévoués et attachés à leur femme, et produirait encore mille autres biens, si l'on pouvait être assez maître de soi pour s'y conformer. Mais il se pourrait qu'un homme jeune et violent, et d'un tempérament de feu, entendant proposer cette loi, se présentât devant nous et nous reprochât insolemment de faire des lois insensées et impossibles à observer, et qu'il remplît tout de ses clameurs. C'est dans la prévision de ces reproches que j'ai dit que j'avais un moyen, d'un côté facile entre tous, mais, de l'autre, très difficile pour faire adopter cette loi et la rendre stable. Il est, en effet, très facile de concevoir que la chose est possible et comment. Je prétends que la loi, une fois suffisamment consacrée, subjuguera tous les coeurs et qu'avec la crainte elle leur inspirera une entière soumission aux lois établies. Mais aujourd'hui les choses en sont venues à ce point qu'on tient ce règlement pour impraticable, de même qu'on ne croit pas qu'un État entier puisse vivre en pratiquant constamment les repas en commun. Pourtant les faits ont démontré le contraire, puisque ces repas sont en usage chez vous, et, malgré cela, même dans vos deux États, on ne croit pas que la nature des femmes s'y prête. C'est cette force du préjugé contraire qui m'a fait dire que les lois sur ces deux articles auraient beaucoup de peine à se maintenir. MÉGILLOS Et tu ne te trompes pas en le disant. L'ATHÉNIEN Quoi qu'il en soit, voulez-vous que j'essaye de vous prouver par un argument persuasif que la chose n'est pas au-dessus des forces humaines et qu'elle est possible ? MÉGILLOS Bien certainement. L'ATHÉNIEN Quel est celui qui s'abstiendra plus facilement des plaisirs de l'amour et consentira à observer modestement le règlement, d'un homme qui a le corps sain et bien exercé, ou d'un homme mal constitué ? CLINIAS C'est de beaucoup celui qui l'a bien exercé.


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Dernière mise à jour : 5/04/2007