HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre VIII

Page 837

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[8,837] τὴν τῆς φιλίας τε καὶ (837a) ἐπιθυμίας ἅμα καὶ τῶν λεγομένων ἐρώτων φύσιν ἰδεῖν ἀναγκαῖον, εἰ μέλλει τις ταῦτα ὀρθῶς διανοηθήσεσθαι· δύο γὰρ ὄντα αὐτά, καὶ ἐξ ἀμφοῖν τρίτον ἄλλο εἶδος, ἓν ὄνομα περιλαβὸν πᾶσαν ἀπορίαν καὶ σκότον ἀπεργάζεται. (Κλεινίας) πῶς; CHAPITRE VI. (Ἀθηναῖος) φίλον μέν που καλοῦμεν ὅμοιον ὁμοίῳ κατ' ἀρετὴν καὶ ἴσον ἴσῳ, φίλον δ' αὖ καὶ τὸ δεόμενον τοῦ πεπλουτηκότος, ἐναντίον ὂν τῷ γένει· ὅταν δὲ ἑκάτερον γίγνηται σφοδρόν, ἔρωτα ἐπονομάζομεν. (837b) (Κλεινίας) ὀρθῶς. (Ἀθηναῖος) φιλία τοίνυν μὲν ἀπὸ ἐναντίων δεινὴ καὶ ἀγρία καὶ τὸ κοινὸν οὐ πολλάκις ἔχουσα ἐν ἡμῖν, δ' ἐκ τῶν ὁμοίων ἥμερός τε καὶ κοινὴ διὰ βίου· μεικτὴ δὲ ἐκ τούτων γενομένη πρῶτον μὲν καταμαθεῖν οὐ ῥᾳδία, τί ποτε βούλοιτ' ἂν αὑτῷ γενέσθαι τὸν τρίτον ἔρωτά τις ἔχων τοῦτον, ἔπειτα εἰς τοὐναντίον ὑπ' ἀμφοῖν ἑλκόμενος ἀπορεῖ, τοῦ μὲν κελεύοντος τῆς ὥρας ἅπτεσθαι, τοῦ δὲ ἀπαγορεύοντος. μὲν (837c) γὰρ τοῦ σώματος ἐρῶν, καὶ τῆς ὥρας καθάπερ ὀπώρας πεινῶν, ἐμπλησθῆναι παρακελεύεται ἑαυτῷ, τιμὴν οὐδεμίαν ἀπονέμων τῷ τῆς ψυχῆς ἤθει τοῦ ἐρωμένου· δὲ πάρεργον μὲν τὴν τοῦ σώματος ἐπιθυμίαν ἔχων, ὁρῶν δὲ μᾶλλον ἐρῶν, τῇ ψυχῇ δὲ ὄντως τῆς ψυχῆς ἐπιτεθυμηκώς, ὕβριν ἥγηται τὴν περὶ τὸ σῶμα τοῦ σώματος πλησμονήν, τὸ σῶφρον δὲ καὶ ἀνδρεῖον καὶ μεγαλοπρεπὲς καὶ τὸ φρόνιμον αἰδούμενος ἅμα καὶ σεβόμενος, ἁγνεύειν ἀεὶ μεθ' ἁγνεύοντος (837d) τοῦ ἐρωμένου βούλοιτ' ἄν· δὲ μειχθεὶς ἐξ ἀμφοῖν τρίτος ἔρως οὗτός ἐσθ' ὃν νῦν διεληλύθαμεν ὡς τρίτον. ὄντων δὲ τούτων τοσούτων, πότερον ἅπαντας δεῖ κωλύειν τὸν νόμον, ἀπείργοντα μὴ γίγνεσθαι ἐν ἡμῖν, δῆλον ὅτι τὸν μὲν ἀρετῆς ὄντα καὶ τὸν νέον ἐπιθυμοῦντα ὡς ἄριστον γίγνεσθαι βουλοίμεθ' ἂν ἡμῖν ἐν τῇ πόλει ἐνεῖναι, τοὺς δὲ δύο, εἰ δυνατὸν εἴη, κωλύοιμεν ἄν; πῶς λέγομεν, φίλε Μέγιλλε; (Μέγιλλος) πάντῃ τοι καλῶς, ξένε, περὶ αὐτῶν τούτων (837e) εἴρηκας τὰ νῦν. (Ἀθηναῖος) ἔοικά γε, ὅπερ καὶ ἐτόπαζον, τυχεῖν τῆς σῆς, φίλε, συνῳδίας· τὸν δὲ νόμον ὑμῶν, ὅτι νοεῖ περὶ τὰ τοιαῦτα, οὐδέν με ἐξετάζειν δεῖ, δέχεσθαι δὲ τὴν τῷ λόγῳ συγχώρησιν. Κλεινίᾳ δὲ μετὰ ταῦτα καὶ εἰς αὖθις περὶ αὐτῶν τούτων πειράσομαι ἐπᾴδων πείθειν. τὸ δέ μοι δεδομένον ὑπὸ σφῷν ἴτω, καὶ διεξέλθωμεν πάντως τοὺς νόμους. (Μέγιλλος) ὀρθότατα λέγεις. [8,837] Il est nécessaire de bien connaître la nature de l'amitié, de la passion et de ce qu'on appelle amour, si l'on veut se faire une idée juste de ces choses. Comme il y a deux espèces d'affection et une troisième née des deux autres, qui sont comprises sous un même nom, cela cause tout l'embarras et l'obscurité de cette matière. CLINIAS. Comment cela ? CHAPITRE VI. L'ATHÉNIEN Nous appelons amis deux êtres qui se ressemblent pour la vertu ou qui sont égaux entre eux. Nous disons aussi que l'indigence est amie de la richesse, bien que ce soient des genres opposés, et, lorsque l'une ou l'autre de ces amitiés devient violente, nous l'appelons amour. CLINIAS Fort bien. L'ATHÉNIEN L'amitié qui naît des contraires est terrible, sauvage et rarement réciproque. Celle qui résulte de la ressemblance, au contraire, est douce et unit les hommes pendant la vie. Pour celle qui est mêlée de ces deux-là, il n'est pas aisé de deviner ce que veut l'homme qui est possédé de cette troisième sorte d'amour. Tiraillé en sens contraire par les deux premières, il est perplexe entre l'une qui le porte à jouir de la beauté, et l'autre, qui le lui défend. Car celui qui n'aime que le corps et qui est affamé de sa beauté comme d'un fruit s'excite à s'en rassasier et n'a aucun égard à l'âme et aux moeurs de l'objet aimé. Mais celui qui accorde peu d'attention à l'amour du corps, qui en regarde la beauté plutôt qu'il ne la désire et dont l'âme est vraiment éprise de l'âme de son ami, croirait lui faire insulte en assouvissant sur son corps une passion brutale. Plein de respect et de vénération pour la tempérance, la force, la grandeur d'âme et la sagesse, il voudrait rester toujours pur avec son ami également pur. L'amour mêlé des deux autres est celui que nous avons compté pour le troisième. Ayant à compter avec ces trois amours, la loi doit-elle les défendre tous et nous empêcher de leur donner accès dans notre coeur, ou plutôt n'est-il pas évident que nous admettrions volontiers dans notre république l'amour fondé sur la vertu, qui aspire à rendre le jeune homme aussi parfait que possible, et que, si nous le pouvions, nous interdirions les deux autres ? Qu'en penses-tu, cher Mégillos ? MÉGILLOS Ce que tu viens de dire sur ce sujet, étranger, me paraît fort bien dit. L'ATHÉNIEN Je vois que, comme je l'escomptais, j'ai ton assentiment. Quant à votre loi, pas n'est besoin d'examiner ce qu'elle veut : il me suffit d'avoir ton aveu. Pour Clinias, j'essayerai dans la suite de le persuader en le prenant par la raison. Je m'en tiens à ce que vous m'accordez l'un et l'autre. Maintenant continuons résolument l'exposé de nos lois. MÉGILLOS Tu as tout à fait raison.


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Dernière mise à jour : 5/04/2007