HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Premier Alcibiade

Page 132

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[132] (132a) καὶ νῦν γε ἂν μὴ διαφθαρῇς ὑπὸ τοῦ Ἀθηναίων δήμου καὶ αἰσχίων γένῃ, οὐ μή σε ἀπολίπω. τοῦτο γὰρ δὴ μάλιστα ἐγὼ φοβοῦμαι, μὴ δημεραστὴς ἡμῖν γενόμενος διαφθαρῇς· πολλοὶ γὰρ ἤδη καὶ ἀγαθοὶ αὐτὸ πεπόνθασιν Ἀθηναίων. εὐπρόσωπος γὰρ τοῦ μεγαλήτορος δῆμος Ἐρεχθέως· ἀλλ´ ἀποδύντα χρὴ αὐτὸν θεάσασθαι. εὐλαβοῦ οὖν τὴν εὐλάβειαν ἣν ἐγὼ λέγω. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Τίνα; (132b) (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Γύμνασαι πρῶτον, μακάριε, καὶ μάθε δεῖ μαθόντα ἰέναι ἐπὶ τὰ τῆς πόλεως, πρότερον δὲ μή, ἵν´ ἀλεξιφάρμακα ἔχων ἴῃς καὶ μηδὲν πάθῃς δεινόν. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Εὖ μοι δοκεῖς λέγειν, Σώκρατες· ἀλλὰ πειρῶ ἐξηγεῖσθαι ὅντιν´ ἂν τρόπον ἐπιμεληθεῖμεν ἡμῶν αὐτῶν. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκοῦν τοσοῦτον μὲν ἡμῖν εἰς τὸ πρόσθεν πεπέρανται - γὰρ ἐσμέν, ἐπιεικῶς ὡμολόγηται - ἐφοβούμεθα δὲ μὴ τούτου σφαλέντες λάθωμεν ἑτέρου τινὸς ἐπιμελόμενοι ἀλλ´ οὐχ ἡμῶν. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἔστι ταῦτα. (132c) (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Καὶ μετὰ τοῦτο δὴ ὅτι ψυχῆς ἐπιμελητέον καὶ εἰς τοῦτο βλεπτέον. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Δῆλον. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Σωμάτων δὲ καὶ χρημάτων τὴν ἐπιμέλειαν ἑτέροις παραδοτέον. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Τί μήν; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Τίν´ οὖν ἂν τρόπον γνοῖμεν αὐτὸ ἐναργέστατα; ἐπειδὴ τοῦτο γνόντες, ὡς ἔοικεν, καὶ ἡμᾶς αὐτοὺς γνωσόμεθα. ἆρα πρὸς θεῶν εὖ λέγοντος οὗ νυνδὴ ἐμνήσθημεν τοῦ Δελφικοῦ γράμματος οὐ συνίεμεν; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Τὸ ποῖόν τι διανοούμενος λέγεις, Σώκρατες; (132d) (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἐγώ σοι φράσω, γε ὑποπτεύω λέγειν καὶ συμβουλεύειν ἡμῖν τοῦτο τὸ γράμμα. κινδυνεύει γὰρ οὐδὲ πολλαχοῦ εἶναι παράδειγμα αὐτοῦ, ἀλλὰ κατὰ τὴν ὄψιν μόνον. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Πῶς τοῦτο λέγεις; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Σκόπει καὶ σύ. εἰ ἡμῶν τῷ ὄμματι ὥσπερ ἀνθρώπῳ συμβουλεῦον εἶπεν "ἰδὲ σαυτόν," πῶς ἂν ὑπελάβομεν τί παραινεῖν; ἆρα οὐχὶ εἰς τοῦτο βλέπειν, εἰς βλέπων ὀφθαλμὸς ἔμελλεν αὑτὸν ἰδεῖν; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Δῆλον. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἐννοῶμεν δὴ εἰς τί βλέποντες τῶν ὄντων ἐκεῖνό (132e) τε ὁρῷμεν ἅμα ἂν καὶ ἡμᾶς αὐτούς; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Δῆλον δή, Σώκρατες, ὅτι εἰς κάτοπτρά τε καὶ τὰ τοιαῦτα. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ὀρθῶς λέγεις. οὐκοῦν καὶ τῷ ὀφθαλμῷ ὁρῶμεν ἔνεστί τι τῶν τοιούτων; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Πάνυ γε. [132] Et maintenant, si tu ne te laisses pas gâter par le peuple d’Athènes et si tu n’enlaidis pas, il n’y a pas de risque que je t’abandonne. Ce que je crains en effet le plus, c’est que, devenu amoureux du peuple, tu ne te gâtes. C’est ce qui est arrivé déjà à beaucoup d’Athéniens de valeur ; car « le peuple du magnanime Erechthée » a belle apparence, mais il faut le voir nu. Prends donc les précautions que je te conseille. (ALCIBIADE) Lesquelles ? (SOCRATE) Exerce-toi d’abord, bienheureux Alcibiade, et apprends ce qu’il faut savoir pour aborder la politique, et attends d’en être instruit, si tu veux l’aborder avec les contrepoisons voulus pour qu’il ne t’arrive rien de fâcheux. (ALCIBIADE) Il me semble que tu as raison, Socrate. Et maintenant essaye de m’expliquer de quelle façon nous pourrions prendre soin de nous-mêmes. (SOCRATE) Nous avons déjà fait un pas en avant, quand nous avons à peu près reconnu ensemble ce que nous sommes, tandis que nous avions peur que, venant à nous tromper sur ce point, nous ne nous occupions à notre insu d’autre chose que de nous-mêmes. (ALCIBIADE) C’est exact. (SOCRATE) Nous sommes convenus ensuite que c’est de l’âme qu’il faut prendre soin et que c’est cela qu’il faut avoir en vue. (ALCIBIADE) Evidemment. (SOCRATE) Et que pour le corps et les richesses, il faut en laisser le soin à d’autres. (ALCIBIADE) C’est incontestable. (SOCRATE) Comment faire pour nous en rendre compte le plus clairement ? Nous avons reconnu en effet que, si nous connaissons cela, nous nous connaîtrons aussi nous-mêmes. Au nom des dieux, cette sage inscription de Delphes, que nous avons mentionnée tout à l’heure, la comprenons-nous bien ? (ALCIBIADE) Que veux-tu dire par là, Socrate ? (SOCRATE) Je vais t’expliquer ce que je soupçonne que signifie et recommande cette inscription. Je ne vois guère d’exemples propres à l’éclaircir, en dehors de la vue. (ALCIBIADE) Comment dis-tu cela ? (SOCRATE) CHAPITRE XXVIII. — Réfléchis avec moi. Si ce précepte s’adressait à notre oeil comme à un homme et lui disait : « Vois-toi toi-même », comment interpréterions-nous ce conseil ? Ne serait-ce pas de regarder un objet où l’oeil se verrait lui-même ? (ALCIBIADE) Evidemment. (SOCRATE) Cherchons donc parmi les objets celui qu’il faut regarder pour voir en même temps cet objet et nous-mêmes ? (ALCIBIADE) C’est évidemment, Socrate, un miroir ou un objet semblable. (SOCRATE) C’est juste. Et dans l’oeil par lequel nous voyons, n’y a-t-il pas aussi quelque chose de cette sorte ? (ALCIBIADE) Assurément.


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Dernière mise à jour : 19/04/2007