[5,51] Ἀλλ´ ἐπεὶ κατὰ τὸ δυνατὸν ἡμῖν λέλεκται πρὸς τὸν
Κέλσον κατηγοροῦντα Ἰουδαίων καὶ τοῦ λόγου αὐτῶν τὰ
ἐκκείμενα, φέρε τὰ ἑξῆς ἐκθέμενοι παραστήσωμεν ὅτι οὔτε
ἀλαζονευόμεθα ἐπαγγελλόμενοι εἰδέναι τὸν μέγαν θεὸν οὔτε
γοητείᾳ, ὡς Κέλσος οἴεται, ὑπήχθημεν Μωϋσέως ἢ καὶ
αὐτοῦ τοῦ σωτῆρος ἡμῶν Ἰησοῦ, ἀλλ´ ἐπ´ ἀγαθῷ τέλει καὶ
τοῦ ἐν Μωϋσεῖ θεοῦ ἀκούομεν καὶ τὸν μαρτυρούμενον ὑπ´
αὐτοῦ θεὸν Ἰησοῦν ὡς υἱὸν θεοῦ παρεδεξάμεθα, τὰ ἄριστα
ἐλπίζοντες, ἐπὰν κατὰ τὸν λόγον αὐτοῦ βιώσωμεν.
Ἑκόντες δ´ ὑπερβησόμεθα εἰπεῖν εἰς ἃ προλαβόντες
ἐξεθέμεθα, διδάσκοντες πόθεν ἥκομεν καὶ τίνα ἀρχηγὸν
ἔχομεν, καὶ τίς ὁ ἀπὸ τούτου νόμος. Κἂν βούληταί γε ἡμᾶς
μηδὲν διαφέρειν τῶν τὸν τράγον ἢ τὸν κριὸν ἢ τὸν κροκόδειλον
ἢ τὸν βοῦν ἢ τὸν ἵππον ποτάμιον ἢ τὸν κυνοκέφαλον ἢ
αἴλουρον σεβόντων Αἰγυπτίων ὁ Κέλσος, αὐτὸς ἂν εἰδείη
καὶ εἴ τις αὐτῷ περὶ τούτου ὁμοδοξεῖ. Ἡμεῖς δὲ ὅση δύναμις
διὰ πολλῶν ἐν τοῖς πρὸ τούτων περὶ τῆς εἰς τὸν Ἰησοῦν
ἡμῶν τιμῆς ἀπελογησάμεθα, δεικνύντες ὅτι κρεῖττον
εὕρομεν· καὶ μόνοι ἡμεῖς τὸ καθαρῶς καὶ ἀμιγὲς πρὸς τὸ
ψεῦδος ἀληθὲς ἐν τῇ Ἰησοῦ Χριστοῦ διδασκαλίᾳ ἀποφαινόμενοι
εἶναι οὐχ αὑτοὺς ἀλλὰ τὸν διδάσκαλον συνίσταμεν,
ὑπὸ τοῦ ἐπὶ πᾶσι θεοῦ διὰ πλειόνων μαρτυρηθέντα καὶ τῶν
προφητικῶν ἐν Ἰουδαίοις λόγων καὶ αὐτῆς τῆς ἐναργείας·
δείκνυται γὰρ οὐκ ἀθεεὶ τὰ τηλικαῦτα δεδυνημένος.
| [5,51] Mais puisque nous avons répondu, selon notre pouvoir, à ce que Celse avait avancé contre les Juifs et contre leurs dogmes, faisons voir maintenant,
par l'examen de ce qui suit, que l'on ne doit point nous accuser de
vanité, si nous nous attribuons la connaissance du grand Dieu, et que nous
ne nous sommes point laissés prendre, comme Celse se le persuade, aux
Illusions, soit de Moïse, soit de notre propre Sauveur Jésus, mais que
pour notre bonheur que nous écoutons le Dieu qui parle par Moïse, et que,
sur le témoignage de ce Dieu même, nous recevons Jésus comme Dieu, le Fils
de Dieu, avec espérance qu'il nous accordera les plus grands biens, si
nous vivons comme il nous l'ordonne. Je passe à dessein par-dessus ce
qu'il nous demande ici : D'où nous venons, quel est le chef que nous
suivons, et quelle loi il nous a donnée? à quoi j'ai satisfait ailleurs
par avance. Si Celse prétend que nous ne différions pas des Égyptiens qui
adorent un bouc, un bélier, un crocodile, un bœuf, un hippopotame ou
cynocéphale, ou un chat, c'est à lui et à ceux qui suivent en cela son
sentiment, à voir sur quoi ils se fondent. Pour nous, nous avons amplement
justifié ci-dessus, autant que nous en avons été capables, l'honneur que
nous rendons à notre Jésus, et nous avons fait voir que le parti que nous
avons pris est le meilleur qui se pouvait prendre; qu'au reste, quand nous
nous vantons d'être les seuls qui ayons la pure vérité, sans aucun mélange
d'erreur, dans la doctrine de Jésus-Christ, et n'est pas pour notre gloire
que nous parlons, mais pour celle de notre maître, d'un maître autorisé
hautement par le témoignage du grand Dieu, par les oracles des Juifs et
par l'évidence des choses mêmes. Car il est aisé de prouver qu'il n'a pu
faire tant de merveilles, sans que la Divinité y ait eu part.
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