[4,55] Οὔπω δὲ λέγω ὅτι, εἴπερ ὑπέμεινε καὶ ἠνέσχετο
ἐπακοῦσαι τῶν, ὥς φησι, συγγραμμάτων Μωϋσέως καὶ τῶν
προφητῶν, ἐπέστησεν ἄν, τί δήποτε τὸ μὲν «ἐποίησεν ὁ
θεὸς» ἐπ´ οὐρανοῦ καὶ γῆς τέτακται καὶ τοῦ καλουμένου
στερεώματος ἔτι δὲ καὶ φωστήρων καὶ ἀστέρων καὶ μετὰ
ταῦτα ἐπὶ κητῶν μεγάλων καὶ πάσης ψυχῆς «ζῴων ἑρπετῶν,
ἃ ἐξήγαγε τὰ ὕδατα κατὰ γένη αὐτῶν», καὶ παντὸς πετεινοῦ
πτερωτοῦ «κατὰ γένος» καὶ ἑξῆς τούτοις ἐπὶ τῶν θηρίων
«τῆς γῆς κατὰ γένος» καὶ τῶν κτηνῶν «κατὰ γένος» καὶ
πάντων τῶν ἑρπετῶν «τῆς γῆς κατὰ γένος» αὐτῶν καὶ
τελευταῖον ἐπὶ τοῦ ἀνθρώπου, μὴ εἰρημένου δὲ τοῦ «ἐποίησε»
περὶ ἑτέρων, ἀρκεῖται ὁ λόγος περὶ φωτὸς μὲν τῷ «Ἐγένετο
φῶς» ἐπὶ δὲ συναγωγῆς μιᾶς παντὸς ὕδατος τοῦ ὑποκάτω
παντὸς τοῦ οὐρανοῦ τῷ «Ἐγένετο οὕτως», ὁμοίως δὲ καὶ
ἐπὶ τῶν βλαστησάντων ἀπὸ γῆς, ὅτ´ «ἐξήνεγκεν ἡ γῆ
βοτάνην χόρτου σπεῖρον σπέρμα κατὰ γένος καὶ καθ´
ὁμοιότητα καὶ ξύλον κάρπιμον ποιοῦν καρπόν, οὗ τὸ σπέρμα
αὐτοῦ ἐν αὐτῷ κατὰ γένος ἐπὶ τῆς γῆς». Καὶ ἐζήτησεν ἄν,
αἱ γεγραμμέναι προστάξεις τοῦ θεοῦ περὶ τοῦ γενέσθαι
ἕκαστον τοῦ κόσμου μέρος τίνι ἢ τίσιν εἴρηνται, καὶ οὐκ ἂν
εὐχερῶς κατηγόρησεν ὡς ἀδιανοήτων καὶ μηδεμίαν σύνεσιν
ἀπόρρητον ἐχόντων τῶν ἢ ὑπὸ Μωϋσέως ἐν τούτοις γεγραμμένων
ἤ, ὡς ἡμεῖς εἴποιμεν ἄν, ὑπὸ τοῦ ἐν Μωϋσεῖ θείου
πνεύματος, ἀφ´ οὗ καὶ ἐπροφήτευσεν· ἐπεὶ μᾶλλον
ᾔδει τά τ´ ἐόντα τά τ´ ἐσσόμενα πρό τ´ ἐόντα
τῶν λεγομένων παρὰ τοῖς ποιηταῖς μάντεων ταῦτ´ ἐγνωκέναι.
| [4,55] Je puis dire que s'il avait eu le courage
et la patience, comme il parle, de lire les livres de Moïse
et des prophètes, il aurait fait ces réflexions : D'où vient que ces mots
: Dieu fit ou Dieu créa (Gen.,1, 1,7; XVI, 21, 25), sont employés à
l'égard du ciel et de la terre ; à l'égard de ce qui est nommé le
firmament ; à l'égard des deux grands astres et des étoiles ; à l'égard
des grands poissons et de tous les animaux qui nagent, que les eaux
produisirent chacun selon son espèce ; à l'égard de tous les oiseaux qui
volent dans l'air selon leurs espèces ; à l'égard de toutes les bêtes
sauvages, de tous les animaux domestiques et de tous les reptiles de la
terre, selon leurs espèces ; enfin aussi à l'égard de l'homme : mais que
ces mots ne sont employés qu'en ces occasions; l'Écriture se contentant, à
l'égard de la lumière, de dire : la lumière fut faite (Ibid., I, 3, 9, 11);
et sur ce que toutes les eaux qui étaient sous le ciel furent rassemblées
en un même lieu, de dire : Cela se fit ainsi ; qui est encore la manière
dont elle en use à l'égard de ce qui germa de la terre, lorsque la terre
poussa toutes sortes d'herbes, portant leur graine, conforme à leur
espèce, et toutes sortes d'arbres fruitiers portant du fruit, chacun selon
son espèce, et ayant leur semence en eux-mêmes, pour se reproduire sur la
terre. Il aurait ensuite examiné à qui s'adressaient ces commandements
dont l'Écriture nous marque que Dieu se servit pour produire chaque partie
du monde; si c'est à un seul sujet ou à plusieurs : et il n'aurait pas
légèrement traité ces écrits de ridicules, comme s'ils ne contenaient
aucun sens caché; ces écrits qui, selon nous, ne doivent pas tant être
attribués à Moïse qu'à l'Esprit divin qui était en lui et qui le
remplissait des lumières prophétiques ; car c'est de Moïse plutôt que de
tous ces devins dont parlent les poètes, que l'on peut dire,
"Qu'il savait le passé, le présent, l'avenir".
(ILIADE, liv., I, v. 70.)
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