| [4,42] Ἔρριψε δ´ ὁ Κέλσος τὰ περὶ τῆς περιστερᾶς, ἵνα δόξῃ
ἀνεγνωκέναι τὸ βιβλίον τὴν Γένεσιν, οὐδὲν δυνηθεὶς εἰπεῖν
πρὸς τὸ ἐλέγξαι πλασματῶδες τὸ κατὰ τὴν περιστεράν.
Εἶθ´ ὡς ἔθος αὐτῷ ἐστιν ἐπὶ τὸ γελοιότερον μεταφράζειν
τὰ γεγραμμένα, «τὸν κόρακα» εἰς κορώνην μετείληφε καὶ
οἴεται ταῦτα Μωϋσέα ἀναγεγραφέναι, ῥᾳδιουργοῦντα τὰ
κατὰ τὸν παρ´ Ἕλλησι Δευκαλίωνα· εἰ μὴ ἄρα οὐδὲ
Μωϋσέως οἴεται εἶναι τὴν γραφὴν ἀλλά τινων πλειόνων·
τοιοῦτον γὰρ δηλοῖ τὸ παραχαράττοντες καὶ ῥᾳδιουργοῦντες
τὸν Δευκαλίωνα, καὶ τοῦτο· Οὐ γὰρ οἶμαι προσεδόκησαν
ὅτι ταῦτ´ εἰς φῶς πρόεισι. Πῶς δ´ οἱ ὅλῳ ἔθνει διδόντες
γράμματα οὐ προσεδόκησαν αὐτὰ εἰς φῶς προελθεῖν, οἳ καὶ 
ἐπροφήτευσαν πᾶσι τοῖς ἔθνεσι τὴν θεοσέβειαν ταύτην
κηρυχθήσεσθαι; Ὁ δ´ Ἰησοῦς τὸ «Ἀρθήσεται ἀφ´ ὑμῶν
ἡ βασιλεία τοῦ θεοῦ καὶ δοθήσεται ἔθνει ποιοῦντι τοὺς
καρποὺς αὐτῆς» Ἰουδαίοις λέγων τί ἄλλο ᾠκονόμει ἢ εἰς
φῶς αὐτὸς θείᾳ δυνάμει προαγαγεῖν πᾶσαν τὴν ἰουδαϊκὴν
γραφήν, περιέχουσαν μυστήρια τῆς τοῦ θεοῦ βασιλείας;
Εἶτα ἐὰν μὲν τὰς Ἑλλήνων θεογονίας καὶ τὰς περὶ θεῶν
δώδεκα ἱστορίας ἀναγινώσκωσι, σεμνοποιοῦσιν αὐτὰς ταῖς
ἀλληγορίαις, ἐὰν δὲ τὰ ἡμέτερα διασύρειν βούλωνται,
ἀτεχνῶς φασι παισὶ νηπίοις αὐτὰ μεμυθολογῆσθαι.
 | [4,42] Celse touche aussi en passant l'envoi du pigeon, pour faire croire qu'il a 
lu le livre de la Genèse : mais il n'a pu alléguer aucune preuve pour 
montrer que ce soit une fiction. Il change ensuite le corbeau en une 
corneille (Ibid., VIII, 7), selon sa méthode de tourner nos histoires en 
ridicule, et il s'imagine que Moïse n'a fait ici que corrompre celle du 
Deucalion des Grecs. Encore ne sais-je s'il croit bien que ce livre soit 
de Moïse : car il semble l'attribuer à plusieurs auteurs. C'est ce que 
marquent ces paroles : En quoi ils ne font que falsifier et que corrompre 
l'histoire de Deucalion: et celles-ci : Ils ne s'attendaient pas, je 
m'assure, que cela dût paraître au jour. Mais comment ne s'y seraient-ils 
pas attendus, eux qui donnaient leurs écrits à une nation tout entière, et 
qui prédisaient même, que la religion qu'ils enseignaient serait prêchée 
parmi tous les peuples ? Et lorsque Jésus disait aux Juifs que le royaume 
de Dieu leur serait ôté pour être donné à un peuple qui en produirait les 
fruits (Matth., XXI, 43); que voulait-il signifier autre chose, sinon que, 
par sa puissance divine, il exposerait au jour toute l'écriture judaïque, 
qui contenait les mystères du royaume de Dieu? Quand on lit dans les auteurs grecs, la généalogie de leurs dieux, et l'histoire de leurs douze principales 
divinités, on veut y donner du poids par de belles allégories ; mais quand 
il s'agit de décrier ce que nous disons, ce ne sont que des fables 
grossières, destinées pour des enfants.
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