[15,7] Πρὸς ταῦτα ἀπιδὼν ὁ φιλόσοφος, μὴ τὸν Δία μιμείσθω,
μὴ τὸν Ἡρακλέα, μὴ τοὺς ἀγαθοὺς βασιλεῖς,
μὴ τοὺς ἄρχοντας, ἀλλὰ βιούτω βίον ἀνδρὸς ἐν ἐρημίᾳ
γεννηθέντος, μονωτὴν βίον, οὐκ ἀγελαστικόν· Κυκλώπιον
βίον, οὐκ ἀνθρώπινον. Ἀλλὰ καὶ τούτοις ἔφερεν
μὲν ἡ γῆ πυροὺς καὶ κριθάς,
οὔτε φυτεύουσι χερσὶ φυτόν, οὔτ´ ἀρόωσιν·
ἀλλὰ θεμιστεύει ἕκαστος ὁμῶς καὶ παίδων καὶ γυναικῶν,
καὶ οὐ παντάπασιν ἀπράγμων ἦν. Τὸ δὲ ὅλον,
ἀπραγμοσύνη τίνος ἄλλου εἴη πλὴν νεκροῦ; Εἰ μὲν
οὖν τὸ πράττειν ἔρημον ἦν ἀρετῆς, καλῶς εἶχε, διώκοντας
τὴν ἀρετήν, ἀπολείπεσθαι αὐτοῦ· εἰ δ´ ἔστιν
ἀνθρώπου ἀρετὴ οὐ λόγος, ἀλλ´ ἔργον, καὶ πρᾶξις ἐν
κοινωνίᾳ, καὶ χρῆσις βίου πολιτική, διωκτέον ταῦτα,
μεθ´ ὧν ἄν τις καὶ τὴν ἀρετὴν λάβοι.
Τὴν μὲν γὰρ κακότητα καὶ εἰλαδόν
ἐστιν ἑλέσθαι,
ὁ Βοιώτιος ποιητὴς λέγει,
τῆς δὲ ἀρετῆς ἱδρῶτα θεοὶ προπάροιθεν ἔθηκαν.
Καλός γε ὁ ἀγωνιστὴς ἡμῖν ἀνιδρωτεὶ στεφανοῦσθαι ἐθέλων.
| [15,7] VII. A l’aspect de ces exemples, le philosophe imitera-t-il Jupiter,
Hercule, les bons Rois, les bons Magistrats ; ou mènera-t-il la vie d’un
sauvage né dans un désert; une vie solitaire, et non point une vie de
société, une vie de cyclope, et non point une vie d’homme? Mais du moins,
la terre produisait pour ces derniers du froment et de l’orge, « quoique
leurs mains ne connussent aucune sorte d’agriculture ». Chacun du
moins gouvernait son ménage, sa femme et ses enfants et n’était pas
plongé dans une inaction absolue. En un mot, à qui une pareille inertie
pourrait-elle convenir, si ce n’est à un cadavre? Sans doute, si
l’activité était incompatible avec la vertu, les zélateurs de celle-ci
auraient raison de renoncer à l’autre. Mais, si la vertu de l’homme
consiste dans l’action et non dans la méditation, dans l’exercice des
fonctions sociales, dans l’usage d’une vie politique, il faut rechercher
les choses avec lesquelles on trouve aussi la vertu. « Car, il en coûte
peu d’être méchant », selon l’idée du poète de Béotie; « mais les
Dieux ont placé la sueur au-devant de la vertu », et il est plaisant
de voir un athlète demander la couronne, sans s’être montré dans l’arène.
|