HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XV

Chapitre 3

  Chapitre 3

[15,3] Εἴ τις ἡμᾶς παριόντας εἰς τὸν βίον ὥσπερ ἄρχων πόλεως οἰκιστής, οὐκ εἴα βαδίζειν εἴσω πυλῶν, πρὶν πυθέσθαι τὸ ἑκάστῳ ἔργον, καὶ τίνα ἕκαστος ἥκει χρείαν εἰς κοινὸν φέρων τῇ πόλει, οἶμαι ἂν εἰπεῖν τὸν μὲν οἰκοδόμον, ὅτι λίθους ἐν τάξει διὰ τέχνης ἁρμόσας, πρός τε χειμῶνα καὶ θάλπος ἀποχρῶντα μηχανήσεται τοῖς οἰκοῦσιν ἐρύματα· τὸν δὲ ὑφάντην, ὅτι μίτοις καὶ στημονίοις σὺν ὕφει ἐσθήματα ἐργασάμενος, σκέπην ὁμοῦ ποριεῖ καὶ εὐσχημοσύνην τοῖς σώμασιν· τέκτων δὲ ἄροτρον φήσει, σκίμποδα, τι ἄλλο τῶν ὅσα τέχνη παρέχει, ξυνεισφέρειν· καὶ χαλκεύς, ὅσα χαλκοῦ σιδήρου δεῖσθαι πολεμιστήριά τε καὶ εἰρηναῖα τῆς τέχνης ἔργα. Καὶ ὅσα πρὸς ἡδονὴν δημιουργεῖται, καὶ ταῦτα ὡς τὸ εἰκὸς εἰσδέξεται· γραφέας μὲν καὶ δημιουργοὺς ἀγαλμάτων, ἐπὶ εὐφροσύνῃ ὀφθαλμῶν· μυροπώλας δὲ καὶ ὀψοποιούς, χυμῶν καὶ ὀδμῶν δημιουργοὺς γενναίους· καὶ ὅσαι δι´ αὐλημάτων, δι´ ᾠδῆς, ψαλμάτων, χορῶν τὸ τερπνὸν μηχανῶνται τῇ ἀκοῇ. Ἤδη δέ τις καὶ ἐπὶ γελοίου χρείᾳ παρελεύσεται, καὶ ἄλλος ἐπὶ θαυμάτων, καὶ ἄλλος λόγων. Ὁμήρῳ δὲ καὶ τὸ τοῦ Νιρέως κάλλος ὥραν ἔσχεν καὶ ταῦτα ἐν στρατοπέδῳ. Ἀσύμβολος δέ, ὡς ἔπος εἰπεῖν, παρέρχεται οὐδεὶς εἰς τὸν βίον· ἀλλ´ μὲν χρείαν τινὰ παρεχόμενος, δὲ τέχνην, δὲ ἡδονήν. [15,3] III. Voici leur langage: si, à l’entrée de la vie, comme à la porte d’une Cité, on rencontrait quelqu’un constitué en autorité, qui, avant de permettre de passer le seuil de la porte, voulût savoir ce que chacun est en état de faire, et en quoi il peut être utile à la Cité, dans le sein de laquelle il veut s’introduire, je pense que l’un dirait qu’il est maçon, c’est-à-dire, qu’il sait disposer avec art des pierres dans un certain ordre, et qu’il construira aux habitants de la Cité, des abris suffisants pour les défendre du froid et du chaud; l’autre, qu’il est tisserand, c’est-à-dire, qu’avec des fils, de la trame et une navette, il fait des vêtements propres, à la fois, à couvrir le corps, et à le parer. L’un dirait qu’il fait des charrues, des sièges, ou tout autre meuble de son métier. L’autre dirait qu’il forge, en fer, ou en airain, toute sorte d’armes pour la guerre, toute sorte d’outils pour la paix. Il est même apparent que l’on admettrait les artistes dont les ouvrages tiennent aux agréments de la vie, tels que des peintres, des sculpteurs, pour le plaisir des yeux, des parfumeurs, des cuisiniers, pour la manipulation des odeurs et des aliments, et tous les arts nés pour les délices de l’oreille, tels que la musique, le chant, et la danse. Peut-être même appellerait-on des bouffons pour faire rire, des histrions pour donner des spectacles, et des maîtres de rhétorique. Homère a tiré parti de la beauté de Nirée, même dans un camp. Personne ne vient donc à la vie, sans apporter, si l’on peut s’exprimer ainsi, son contingent. L’un y vient avec un métier, l’autre avec un art, un troisième avec de la volupté.


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Dernière mise à jour : 13/12/2007