[10] Τοιαύτης δὲ αὐτοῖς τῆς ὑποθέσεως οὔσης, φέρε
ἤδη πρὸς ἡμᾶς αὐτοὺς ἐπισκοπήσωμεν οἷα μὲν
πρὸ τοῦ εἰσδεχθῆναι καὶ τυχεῖν ὑπομένουσιν, οἷα
δὲ ἐν αὐτῷ ἤδη ὄντες πάσχουσιν, ἐπὶ πᾶσι δὲ
ἥτις αὐτοῖς ἡ καταστροφὴ τοῦ δράματος γίγνεται.
οὐ γὰρ δὴ ἐκεῖνό γε εἰπεῖν ἐστιν, ὡς εἰ καὶ
πονηρὰ ταῦτα, εὔληπτα γοῦν καὶ οὐ πολλοῦ
δεήσει τοῦ πόνου, ἀλλὰ θελῆσαι δεῖ μόνον, εἶτά
σοι πέπρακται τὸ πᾶν εὐμαρῶς· ἀλλὰ πολλῆς
μὲν τῆς διαδρομῆς δεῖ, συνεχοῦς δὲ τῆς θυραυλίας,
ἕωθέν τε ἐξανιστάμενον περιμένειν ὠθούμενον
καὶ ἀποκλειόμενον καὶ ἀναίσχυντον ἐνίοτε
καὶ ὀχληρὸν δοκοῦντα καὶ ὑπὸ θυρωρῷ κακῶς
συρίζοντι καὶ ὀνομακλήτορι Λιβυκῷ ταττόμενον
καὶ μισθὸν τελοῦντα τῆς μνήμης τοῦ ὀνόματος.
καὶ μὴν καὶ ἐσθῆτος ὑπὲρ τὴν ὑπάρχουσαν
δύναμιν ἐπιμεληθῆναι χρὴ πρὸς τὸ τοῦ θεραπευομένου
ἀξίωμα, καὶ χρώματα αἱρεῖσθαι οἷς ἂν
ἐκεῖνος ἥδηται, ὡς μὴ ἀπᾴδῃς μηδὲ προσκρούῃς
βλεπόμενος, καὶ φιλοπόνως ἕπεσθαι, μᾶλλον δὲ
ἡγεῖσθαι, ὑπὸ τῶν οἰκετῶν προωθούμενον καὶ
ὥσπερ τινὰ πομπὴν ἀναπληροῦντα.
Ὁ δὲ οὐδὲ προσβλέπει πολλῶν ἑξῆς ἡμερῶν.
| [10] Leurs mobiles étant ceux que je viens de décrire, examinons
à présent entre nous les claques que nos gaillards se prennent
avant d'être admis et de toucher au but, puis les contrariétés
qu'ils subissent une fois dans la place et, tant que nous y
sommes, le dénouement sur lequel se conclura la pièce dans
laquelle ils jouent. On ne peut même pas dire, en effet, que ces
situations, pour pénibles qu'elles soient, présenteraient au
moins l'avantage de se décrocher aisément et que leur obtention
ne requerrait guère d'efforts mais qu'il suffirait d'en exprimer le
désir pour que, pfuitt, l'affaire soit dans le sac. Que nenni : le
candidat devra courir en tous sens, monter une garde de tous
les instants devant le domicile du patron convoité, se lever dès
potron-minet et poireauter, pour se faire rembarrer et claquer la
porte au nez, passer quelquefois pour un malotru et un
emmerdeur, se soumettre au bon vouloir d'un portier syrien
à l'accent prononcé ou d'un nomenclateur libyen et leur
graisser la patte pour qu'ils fassent mention de ton nom, sans
compter qu'il te faudra encore soigner ta mise en y consacrant
plus de ressources que tu n'en as à ta disposition, afin de faire
honneur au nabab que tu courtises, choisir tes vêtements dans
ses tons favoris, qui ne dénoteront pas, ni n'offusqueront son
regard, et le suivre obstinément, ou plutôt courir en tête de son
cortège, talonné par ses serviteurs et lui faisant une espèce de
garde d'honneur, le tout pour que pendant plusieurs jours, le
bonze ne daigne te jeter ne fût-ce qu'un regard.
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