HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, De la danse

Paragraphes 25-27

  Paragraphes 25-27

[25] Σωκράτης δέ, σοφώτατος ἀνήρ, εἴ γε πιστευτέον τοῦτο περὶ αὐτοῦ λέγοντι τῷ Πυθίῳ, οὐ μόνον ἐπῄνει τὴν ὀρχηστικὴν ἀλλὰ καὶ ἐκμαθεῖν αὐτὴν ἠξίου, μέγιστον νέμων εὐρυθμίᾳ καὶ εὐμουσίᾳ καὶ κινήσει ἐμμελεῖ καὶ εὐσχημοσύνῃ τοῦ κινουμένου· καὶ οὐκ ᾐδεῖτο γέρων ἀνὴρ ἓν τῶν σπουδαιοτάτων μαθημάτων καὶ τοῦτο ἡγούμενος εἶναι. καὶ ἔμελλέν γε ἐκεῖνος περὶ ὀρχηστικὴν οὐ μετρίως σπουδάσεσθαι, ὅς γε καὶ τὰ μικρὰ οὐκ ὤκνει μανθάνειν, ἀλλὰ καὶ εἰς τὰ διδασκαλεῖα τῶν αὐλητρίδων ἐφοίτα καὶ παρ´ ἑταίρας γυναικὸς οὐκ ἀπηξίου σπουδαῖόν τι ἀκούειν, τῆς Ἀσπασίας. καίτοι ἐκεῖνος ἄρτι ἀρχομένην ἑώρα τότε τὴν τέχνην καὶ οὐδέπω εἰς τοσοῦτον κάλλος διηρθρωμένην. εἰ δὲ τοὺς νῦν ἐπὶ μέγιστον αὐτὴν προαγαγόντας ἐθεᾶτο, εὖ οἶδα, πάντων ἂν ἐκεῖνός γε ἀφέμενος μόνῳ τῷ θεάματι τούτῳ τὸν νοῦν ἂν προσεῖχεν καὶ τοὺς παῖδας οὐκ ἂν ἄλλο τι πρὸ αὐτοῦ ἐδιδάξατο. [25] Socrate, le plus sage des hommes s'il faut en croire le témoignage d'Apollon Pythien, non content de louer la danse, voulut encore l'apprendre. Il faisait le plus grand cas du rythme, de l'harmonie, de la précision des mouvements, de la bonne attitude du danseur, et il ne rougissait pas, tout vieux qu'il était, de mettre cet art au rang des sciences qui méritent le plus d'être étudiées. II devait être, en effet, très envieux de la danse, lui qui s'empressait d'apprendre des choses de médiocre importance, qui fréquentait les écoles des joueuses de flûte, et ne dédaignait pas d'aller s'instruire chez la courtisane Aspasie. Cependant Socrate ne vit la danse que lorsqu'elle commençait à naître ; jamais il n'a connu cette beauté qu'elle a acquise depuis. S'il voyait à présent ceux qui l'ont amenée à sa perfection, je suis sûr qu'il abandonnerait tout le reste pour ne s'adonner qu'à ce spectacle, et voudrait qu'on enseignât la danse aux enfants avant toute autre chose.
[26] Δοκεῖς δέ μοι, ὅταν κωμῳδίαν καὶ τραγῳδίαν ἐπαινῇς, ἐπιλελῆσθαι ὅτι καὶ ἐν ἑκατέρᾳ ἐκείνων ὀρχήσεως ἴδιόν τι εἶδός ἐστιν, οἷον τραγικὴ μὲν ἐμμέλεια, κωμῳδικὴ δὲ κόρδαξ, ἐνίοτε δὲ καὶ τρίτης, σικιννίδος, προσλαμβανομένης. ἐπεὶ δὲ ἐν ἀρχῇ καὶ προετίμησας τῆς ὀρχήσεως τὴν τραγῳδίαν καὶ κωμῳδίαν καὶ αὐλητὰς κυκλίους καὶ κιθαρῳδίαν, ἐναγώνια ταῦτα καὶ διὰ τοῦτο σεμνὰ προσειπών, φέρε νῦν ἀντεξετάσωμεν τῇ ὀρχήσει ἕκαστον αὐτῶν. καίτοι τὸν μὲν αὐλόν, εἰ δοκεῖ, καὶ τὴν κιθάραν παρῶμεν· μέρη γὰρ τῆς τοῦ ὀρχηστοῦ ὑπηρεσίας καὶ ταῦτα. [26] II me semble que, dans l'éloge que tu as fait de la tragédie et de la comédie, tu as oublié de dire que chacune d'elles a un genre de danse particulier. Ainsi l'Emmélie se danse dans la tragédie, et le Cordax dans la comédie, qui reçoit aussi le troisième genre, le Sicinnis. Mais puisque, dans le principe, tu as préféré à la danse la tragédie, la comédie, les joueurs de flûte ambulants, les vers chantés au son de la cithare, et tous les autres objets de concours, que, pour cela même, tu as déclarés honnêtes et respectables, permets-moi maintenant de les comparer chacun avec la danse. Cependant, si tu le trouves bon, nous ne parlerons ni de la flûte ni de la cithare, car toutes deux prêtent leur ministère au danseur.
[27] Τὴν τραγῳδίαν δέ γε ἀπὸ τοῦ σχήματος πρώτου καταμάθωμεν οἵα ἐστίν, ὡς εἰδεχθὲς ἅμα καὶ φοβερὸν θέαμα εἰς μῆκος ἄρρυθμον ἠσκημένος ἄνθρωπος, ἐμβάταις ὑψηλοῖς ἐποχούμενος, πρόσωπον ὑπὲρ κεφαλῆς ἀνατεινόμενον ἐπικείμενος καὶ στόμα κεχηνὸς πάμμεγα ὡς καταπιόμενος τοὺς θεατάς. ἐῶ λέγειν προστερνίδια καὶ προγαστρίδια, προσθετὴν καὶ ἐπιτεχνητὴν παχύτητα προσποιούμενος, ὡς μὴ τοῦ μήκους ἀρρυθμία ἐν λεπτῷ μᾶλλον ἐλέγχοιτο· εἶτ´ ἔνδοθεν αὐτὸς κεκραγώς, ἑαυτὸν ἀνακλῶν καὶ κατακλῶν, ἐνίοτε καὶ περιᾴδων τὰ ἰαμβεῖα καί, τὸ δὴ αἴσχιστον, μελῳδῶν τὰς συμφοράς, καὶ μόνης τῆς φωνῆς ὑπεύθυνον παρέχων ἑαυτόν· τὰ γὰρ ἄλλα τοῖς ποιηταῖς ἐμέλησεν πρὸ πολλοῦ ποτε γενομένοις. καὶ μέχρι μὲν Ἀνδρομάχη τις Ἑκάβη ἐστίν, φορητὸς ᾠδή· ὅταν δὲ Ἡρακλῆς αὐτὸς εἰσελθὼν μονῳδῇ, ἐπιλαθόμενος αὑτοῦ καὶ μήτε τὴν λεοντῆν αἰδεσθεὶς μήτε τὸ ῥόπαλον περίκειται, σολοικίαν εὖ φρονῶν εἰκότως φαίη ἄν τις τὸ πρᾶγμα. [27] Examinons d'abord la tragédie sous le rapport du costume. Quel spectacle effrayant et hideux que de voir un personnage, d'une grandeur gigantesque, monté sur des cothurnes d'une hauteur démesurée, dont le masque, placé au-dessus de la tète, ouvre la bouche d'une manière effroyable et semble vouloir avaler les spectateurs ! Je ne parle pas de ces plastrons qui garnissent la poitrine et le ventre de l'acteur, et qui, lui donnant une grosseur factice et artificielle, empêchent que sa maigreur ne rende ridicule sa taille disproportionnée ! Ensuite lorsque du fond de ces habits il se met à débiter, d'un son de voix sourd ou forcé, ses tirades de vers ïambiques, quoi de plus ridicule qu'en chantant ses infortunes il ne songe qu'à soigner ses inflexions ! Les poètes, qui ont vécu avant lui, se sont chargés de tout le reste. Tant que c'est une Andromaque ou une Hécube qui parait sur la scène, le chant est encore supportable ; mais quand c'est Hercule qui déclame une monodie, et que, s'oubliant lui-même, il n'a aucun respect pour la peau de lion et pour la massue qui composent son costume, il n'est personne de sensé à qui cela ne paraisse un solécisme dramatique.


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Dernière mise à jour : 15/05/2009