[1,6] ϛʹ. Ταῦτα δὲ ἔπασχον, καὶ πολλῷ τούτων χαλεπώτερα,
οὐκ ἐπειδὴ τὸν Χριστὸν ἐσταύρωσαν μόνον, ἀλλ´ ἐπειδὴ καὶ
μετὰ ταῦτα τοὺς ἀποστόλους ἐκώλυον τὰ πρὸς
σωτηρίαν λαλεῖν τὴν ἡμετέραν. Ὅπερ οὖν καὶ ὁ μακάριος
Παῦλος αὐτῶν κατηγορήσας, ταῦτα αὐτοῖς προεφήτευσε τὰ κακὰ,
εἰπὼν, ὅτι Ἔφθασεν ἐπ´ αὐτοὺς ἡ ὀργὴ εἰς τέλος. Καὶ τί ταῦτα πρὸς ἡμᾶς; φησίν· οὐ γὰρ δὴ τῆς πίστεως ἀπάγομεν, οὐδὲ τοῦ κηρύγματος. Καὶ τί τῆς πίστεως ὄφελος, εἰπέ μοι, βίου μὴ ὄντος καθαροῦ;
Ἀλλ´ ὑμεῖς μὲν ἴσως ἀγνοεῖτε καὶ ταῦτα, ἅτε καὶ τῶν
ἡμετέρων ὄντες ἀνήκοοι πάντων· ἐγὼ δὲ ὑμῖν ἀπαριθμήσομαι
τοῦ Χριστοῦ τὰς ἀποφάσεις. Καὶ παρατηρεῖτε
ὑμεῖς, εἰ μηδαμοῦ βίος ἐγκαλεῖται τότε, ἀλλ´ ὑπὲρ πίστεως
μόνης καὶ δογμάτων τὰ τῶν κολάσεων ὥρισται.
Ἐπειδὴ γὰρ εἰς τὸ ὄρος ἀνῆλθε, πολὺν ἰδὼν ὅχλον περιῤῥοῦντα
αὐτὸν, μετὰ τὰς ἄλλας παραινέσεις ἔλεγεν· Οὐ
πᾶς ὁ λέγων μοι, Κύριε, Κύριε, εἰσελεύσεται εἰς τὴν
βασιλείαν τῶν οὐρανῶν, ἀλλ´ ὁ ποιῶν τὸ θέλημα τοῦ
Πατρός μου· καὶ, Πολλοὶ ἐροῦσί μοι ἐν ἐκείνῃ τῇ
ἡμέρᾳ· Οὐ τῷ σῷ ὀνόματι προεφητεύσαμεν, καὶ
τῷ σῷ ὀνόματι δαιμόνια ἐξεβάλομεν, καὶ τῷ σῷ ὀνόματι δυνάμεις
πολλὰς ἐποιήσαμεν; Καὶ τότε ὁμολογήσω αὐτοῖς· Ἀποχωρεῖτε ἀπ´
ἐμοῦ, οἱ ἐργαζόμενοι τὴν ἀνομίαν, οὐκ οἶδα ὑμᾶς. Καὶ τὸν ἀκούοντα
μὲν, οὐ ποιοῦντα δὲ τοὺς λόγους αὐτοῦ, ὅμοιον ἔφησεν
ἀνδρὶ μωρῷ εἶναι τὴν οἰκίαν ἐπὶ τὴν ψάμμον οἰκοδομοῦντι,
καὶ ποταμοῖς καὶ ὑετοῖς καὶ ἀνέμοις εὐχείρωτον αὐτὴν κατασκευάζοντι.
Καὶ ἐν ἄλλῳ δὲ τόπῳ δημηγορῶν, Καθάπερ οἱ ἁλιεῖς,
φησὶν, ὅταν τὴν σαγήνην ἑλκύσωσι, τοὺς φαύλους ἀποκρίνουσι
τῶν ἰχθύων, οὕτω κατ´ ἐκείνην ἔσται τὴν ἡμέραν, τῶν ἀγγέλων
εἰς τὴν κάμινον ἐμβαλλόντων τοὺς ἡμαρτηκότας ἅπαντας. Καὶ
περὶ τῶν ἀσελγῶν δὲ καὶ ἀκαθάρτων ἀνθρώπων διαλεγόμενος
ἔλεγεν, ὅτι Ἀπελεύσονται, ὅπου ὁ σκώληξ
ὁ ἀτελεύτητος, καὶ τὸ πῦρ τὸ ἄσβεστον. Καὶ πάλιν,
Βασιλεὺς, φησὶν, ἐποίησε γάμους τῷ υἱῷ αὐτοῦ, καὶ
ἰδὼν ἄνθρωπον ἐνδεδυμένον ἱμάτια ῥυπαρὰ, πρὸς
αὐτὸν εἶπεν· Ἑταῖρε, πῶς εἰσῆλθες ὧδε μὴ ἔχων ἔνδυμα
γάμου; Ὁ δὲ ἐφιμώθη. Τότε λέγει τοῖς διακόνοις
(p. 328) νοις αὐτοῦ· Δήσαντες αὐτοῦ χεῖρας καὶ πόδας,
βάλετε αὐτὸν εἰς τὸ σκότος τὸ ἐξώτερον· τοῖς ἀκολάστοις
καὶ ἀσελγέσι ταῦτα ἀπειλῶν. Καὶ παρθένοι δὲ αἱ
τοῦ νυμφῶνος ἀποκλεισθεῖσαι, δι´ ὠμότητα καὶ ἀπανθρωπίαν
τοῦτο ἔπαθον. Καὶ ἕτεροι δὲ πάλιν διὰ τὴν
αὐτὴν αἰτίαν πορεύονται εἰς τὸ πῦρ τὸ αἰώνιον τὸ
ἡτοιμασμένον τῷ διαβόλῳ καὶ τοῖς ἀγγέλοις αὐτοῦ.
Καὶ οἱ ἁπλῶς καὶ εἰκῆ φθεγγόμενοι καταδικάζονται· Ἐκ
γὰρ τῶν λόγων σου, φησὶ, δικαιωθήσῃ, καὶ ἐκ τῶν
λόγων σου καταδικασθήσῃ. Ἆρά σοι δοκοῦμεν μάτην
ὑπὲρ βίου πεφοβῆσθαι, καὶ πολλὴν τοῦ ἠθικωτέρου μέρους
τῆς φιλοσοφίας ποιεῖσθαι σπουδήν; Οὐκ ἔγωγε οἶμαι, πλὴν εἰ καὶ
τὸν Χριστὸν ταῦτα πάντα εἰκῆ εἰρηκέναι
φαίης, καὶ τὰ τούτων πλείονα· οὐδὲ γὰρ ἅπαντα εἴρηται.
Εἰ δὲ μὴ ὤκνουν μακρὸν ποιῆσαι τὸν λόγον, καὶ ἀπὸ τῶν
προφητῶν καὶ ἀπὸ τοῦ μακαρίου Παύλου καὶ ἐκ τῶν ἄλλων
ἀποστόλων ἐδίδαξα ἂν, ὅσην ὑπὲρ τούτου τοῦ μέρους πεποίηται
σπουδὴν ὁ Θεός. Πλὴν ἀλλὰ καὶ ταῦτα ἀποχρῆν
οἶμαι· μᾶλλον δὲ οὐδὲ ταῦτα μόνον, ἀλλὰ καὶ μικρὸν τῶν
εἰρημένων μέρος. Ὅταν γὰρ ὁ Θεὸς ἀποφαίνηται, κἂν ἅπαξ
εἴπῃ, ὡς πολλάκις εἰρημένον, οὕτω δέχεσθαι χρὴ τὸ λεχθέν.
| [1,6] Tous ces malheurs et beaucoup d’autres furent envoyés aux Juifs pour les punir non
seulement d’avoir crucifié Jésus-Christ, mais encore d’avoir entravé la prédication de
l’Evangile et persécuté les Apôtres. C’est ce que leur reprochait saint Paul quand il leur
annonça tous ces maux en disant: La colère de Dieu contre eux est montée jusqu’au comble.
(I Thess. II, 16) — Que nous importe, dites-vous, nous ne nous opposons, ni à la foi, ni à la
prédication? — Eh ! dites-moi, quel fruit retirez-vous de la foi sans la pureté de la vie? Mais
peut-être ignorez-vous encore la nécessité d’une vie sans tache, vous qui êtes si étrangers à
toute notre religion? Je vous rappellerai donc les oracles de Jésus-Christ. Remarquez bien si
les menaces qu’il fait ne regardent que les péchés contre la foi, voyez si les mauvaises moeurs
n’ont pas leur part de châtiments.
Lorsque Jésus fut arrivé sur la montagne, ayant aperçu une foule nombreuse qui se
pressait autour de lui, après d’autres avertissements, il leur disait: Tous ceux qui me disent:
Seigneur! Seigneur! n’entreront pas dans le royaume des cieux, mais celui qui fait la volonté
de mon Père. Et: Beaucoup me diront en ce jour: : N’avons-nous pas prophétisé en votre
nom? N’avons-nous pas chassé les démons en votre nom? N’avons-nous pas fait de nombreux
miracles en votre nom? Et je leur répondrai : Retirez-vous de moi, vous qui commettez
l’injustice; je ne vous connais pas. (Matth. VII, 21-25) Jésus dit encore que celui qui entend
sa parole sans la pratiquer est semblable à un insensé bâtissant sur le sable une maison qui
doit être détruite par les fleuves, les pluies et les vents. Dans un autre endroit, parlant au
peuple : De même que les pêcheurs, dit-il, quand ils ont retiré leurs filets, rejettent les
mauvais poissons, de même en sera-t-il en ce jour où les anges jetteront tous les pécheurs
dans la fournaise. (Matth. XIII, 47) Parlant des débauchés et des impudiques, il disait : Ils
s’en iront où les attend le ver, qui ne meurt pas et le feu qui ne s’éteint jamais. (Matth. IX, 42)
Et ailleurs : Un roi, dit-il, fit les noces de son fils, et ayant vu un homme revêtu d’habits
sales, il lui dit : mon ami, comment êtes-vous venu ici n’ayant pas l’habit nuptial? Et il ne
répondit rien. Alors le roi dit à ses ministres : liez-lui les pieds et les mains et jetez-le dans les
ténèbres extérieures... (Matth. XXII, 2) Voilà pour les impudiques et les débauchés. Les
vierges folles furent exclues de la chambre de l’Epoux à cause de leur dureté et de leur
inhumanité. D’autres encore que l’Evangile désigne vont pour la même raison au feu éternel
préparé au diable et à ses anges. Ceux même qui parlent témérairement et à la légère sont
condamnés : Vous serez condamnés, dit-il, par vos paroles, et justifiés par vos paroles.
(Matth. XII, 37)
Après tous ces oracles, prétendrez-vous que la pureté de la vie soit une chose
indifférente pour le salut? Nous blâmerez-vous d’élever si haut l’importance de la morale? Je
ne le crois pas, à moins que vous ne vouliez soutenir que Jésus-Christ n’avait pas raison de
promulguer ces préceptes, et beaucoup d’autres que je n’ai point rapportés. Si je ne craignais
d’allonger ce discours, je vous montrerais par les Prophètes, par saint Paul et par les autres
apôtres quel prix Dieu attache aux oeuvres. Mais il me semble que j’en ai dit assez pour
convaincre les plus opiniâtres; je crois même qu’il ne faudrait point tant de preuves, et qu’une
seule de celles que j’ai données suffirait pour persuader tout esprit raisonnable. Quand Dieu se
révèle, ne parlât-il qu’une fois, il faut accepter sa parole comme s’il l’avait plusieurs fois
répétée.
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