HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isocrate, Sur la permutation de biens (texte complet)

Paragraphes 100-109

  Paragraphes 100-109

[100] παρ' ἐμοῦ δίκην λαμβάνειν. Καίτοι τίς ἂν πρόκλησις γένοιτο ταύτης ἀνεπιφθονωτέρα, καὶ δικαιοτέρα τῆς τῶν μὲν καλῶν κἀγαθῶν οὐκ ἀμφισβητούσης, εἰ δέ τινες πονηροὶ γεγόνασιν, ὑπὲρ τούτων δίκην ὑποσχεῖν ἐθελούσης; Καὶ ταῦτ' οὐ λόγος μάτην εἰρημένος ἐστίν, ἀλλὰ παραχωρῶ καὶ τῷ κατηγόρῳ καὶ τῷ βουλομένῳ τῶν ἄλλων, εἴ τις ἔχει τινὰ φράσαι τοιοῦτον, οὐχ ὡς οὐχ ἡδέως ἄν τινών μου καταψευσαμένων, ἀλλ' ὡς εὐθὺς φανερῶν ἐσομένων ὑμῖν καὶ τῆς ζημίας ἐκείνοις ἀλλ' οὐκ ἐμοὶ γενησομένης. (101) Περὶ μὲν οὖν ὧν φεύγω τὴν γραφὴν καὶ τοῦ μὴ διαφθείρειν τοὺς συνόντας, οὐκ οἶδ' ὅπως ἂν σαφέστερον ἐπιδεῖξαι δυνηθείην. Ἐμνήσθη δὲ καὶ τῆς πρὸς Τιμόθεόν μοι φιλίας γεγενημένης, καὶ διαβάλλειν ἡμᾶς ἀμφοτέρους ἐπεχείρησε, καὶ οὐκ ᾐσχύνθη περὶ ἀνδρὸς τετελευτηκότος καὶ πολλῶν ἀγαθῶν αἰτίου τῇ πόλει βλασφήμους καὶ λίαν ἀσελγεῖς λόγους εἰπών. Ἐγὼ δ' ᾤμην μέν, (102) εἰ καὶ φανερῶς ἐξηλεγχόμην ἀδικῶν, διὰ τὴν πρὸς ἐκεῖνον φιλίαν σώζεσθαί μοι προσήκειν· ἐπειδὴ δὲ Λυσίμαχος καὶ τοῖς τοιούτοις ἐπιχειρεῖ με βλάπτειν ἐξ ὧν δικαίως ἂν ὠφελοίμην, ἀναγκαίως ἔχει διαλεχθῆναι περὶ αὐτῶν. Διὰ τοῦτο δ' οὐχ ἅμα περὶ τούτου καὶ τῶν ἄλλων ἐπιτηδείων ἐποιησάμην τὴν μνείαν, ὅτι πολὺ τὰ πράγματα διέφερεν αὐτῶν. (103) Περὶ μὲν γὰρ ἐκείνων οὐδὲν φλαῦρον εἰπεῖν κατήγορος ἐτόλμησε, περὶ δὲ τὴν Τιμοθέου κατηγορίαν μᾶλλον ἐσπούδασεν περὶ ὧν ἀπήνεγκε τὴν γραφήν· ἔπειθ' οἱ μὲν ὀλίγων ἐπεστάτησαν, τῶν δ' ἑκάστῳ προσταχθέντων οὕτως ἐπεμελήθησαν ὥστε τυχεῖν τῆς τιμῆς τῆς ὀλίγῳ πρότερον ὑπ' ἐμοῦ λεχθείσης, δὲ πολλῶν καὶ μεγάλων πραγμάτων καὶ πολὺν χρόνον κατέστη κύριος. Ὥστ' οὐκ ἂν ἥρμοσεν ἅμα περὶ τούτου καὶ τῶν ἄλλων χρήσασθαι τοῖς λόγοις, ἀλλ' ἀναγκαίως εἶχεν οὕτω διελέσθαι καὶ διατάξασθαι περὶ αὐτῶν. (104) Χρὴ δὲ τὸν ὑπὲρ ἐκείνου λόγον οὐκ ἀλλότριον εἶναι νομίζειν τοῖς ἐνεστῶσι πράγμασιν, οὐδ' ἐμὲ λέγειν ἔξω τῆς γραφῆς· τοῖς μὲν γὰρ ἰδιώταις ὑπὲρ ὧν ἕκαστος ἔπραξε προσήκει διαλεχθεῖσι καταβαίνειν δοκεῖν περιεργάζεσθαι, τοῖς δ' ὑπολαμβανομένοις συμβούλοις εἶναι καὶ διδασκάλοις ὁμοίως ὑπὲρ τῶν συγγεγενημένων ὥσπερ ὑπὲρ αὑτῶν ἀναγκαῖον ποιεῖσθαι τὴν ἀπολογίαν, ἄλλως τ' ἢν καὶ τύχῃ τις διὰ τὴν αἰτίαν ταύτην κρινόμενος· περ ἐμοὶ συμβέβηκεν. (105) Ἑτέρῳ μὲν οὖν ἀπέχρησεν ἂν τοῦτ' εἰπεῖν, ὡς οὐ δίκαιόν ἐστι μετέχειν εἴ τι Τιμόθεος πράττων μὴ κατώρθωσεν· οὐδὲ γὰρ τῶν δωρεῶν οὐδὲ τῶν τιμῶν οὐδεὶς αὐτῷ μετέδωκε τῶν ἐκείνῳ ψηφισθεισῶν, ἀλλ' οὐδ' ἐπαινέσαι τῶν ῥητόρων οὐδεὶς ἠξίωσεν ὡς σύμβουλον γεγενημένον· εἶναι δὲ δίκαιον καὶ τῶν ἀγαθῶν κοινωνεῖν μηδὲ τῶν ἀτυχιῶν ἀπολαύειν. (106) Ἐγὼ δὲ ταῦτα μὲν αἰσχυνθείην ἂν εἰπεῖν, τὴν αὐτὴν δὲ ποιοῦμαι πρόκλησιν ἥν περ καὶ περὶ τῶν ἄλλων· ἀξιῶ γάρ, εἰ μὲν κακὸς ἀνὴρ γέγονε Τιμόθεος καὶ πολλὰ περὶ ὑμᾶς ἐξήμαρτε, μετέχειν καὶ δίκην διδόναι καὶ πάσχειν ὅμοια τοῖς ἀδικοῦσιν· ἢν δ' ἐπιδειχθῇ καὶ πολίτης ὢν ἀγαθὸς καὶ στρατηγὸς τοιοῦτος οἷος οὐδεὶς ἄλλος ὧν ἡμεῖς ἴσμεν, ἐκεῖνον μὲν οἶμαι δεῖν ὑμᾶς ἐπαινεῖν καὶ χάριν ἔχειν αὐτῷ, περὶ δὲ ταυτησὶ τῆς γραφῆς ἐκ τῶν ἐμοὶ πεπραγμένων, τι ἂν ὑμῖν δίκαιον εἶναι δοκῇ, τοῦτο γιγνώσκειν. (107) Ἀθροώτατον μὲν οὖν τοῦτ' εἰπεῖν ἔχω περὶ Τιμοθέου καὶ μάλιστα καθ' ἁπάντων, ὅτι τοσαύτας ᾕρηκε πόλεις κατὰ κράτος ὅσας οὐδεὶς πώποτε τῶν ἐστρατηγηκότων, οὔτε τῶν ἐκ ταύτης τῆς πόλεως οὔτε τῶν ἐκ τῆς ἄλλης Ἑλλάδος, καὶ τούτων ἐνίας, ὧν ληφθεισῶν ἅπας τόπος περιέχων οἰκεῖος ἠναγκάσθη τῇ πόλει γενέσθαι· τηλικαύτην ἑκάστη δύναμιν εἶχε. (108) Τίς γὰρ οὐκ οἶδε Κόρκυραν μὲν ἐν ἐπικαιροτάτῳ καὶ κάλλιστα κειμένην τῶν περὶ Πελοπόννησον, Σάμον δὲ τῶν ἐν Ἰωνίᾳ, Σηστὸν δὲ καὶ Κριθώτην τῶν ἐν Ἑλλησπόντῳ, πόντῳ, Ποτίδαιαν δὲ καὶ Τορώνην τῶν ἐπὶ Θρᾴκης; Ὃς ἐκεῖνος ἁπάσας κτησάμενος παρέδωκεν ὑμῖν, οὐ δαπάναις μεγάλαις, οὐδὲ τοὺς ὑπάρχοντας συμμάχους λυμηνάμενος, οὐδὲ πολλὰς ὑμᾶς εἰσφορὰς ἀναγκάσας εἰσενεγκεῖν, (109) ἀλλ' εἰς μὲν τὸν περίπλουν τὸν περὶ Πελοπόννησον τρία καὶ δέκα μόνον τάλαντα δούσης αὐτῷ τῆς πόλεως καὶ τριήρεις πεντήκοντα Κόρκυραν εἷλε, πόλιν ὀγδοήκοντα τριήρεις κεκτημένην, καὶ περὶ τὸν αὐτὸν χρόνον Λακεδαιμονίους ἐνίκησε ναυμαχῶν, καὶ ταύτην αὐτοὺς ἠνάγκασε συνθέσθαι τὴν εἰρήνην, τοσαύτην μεταβολὴν ἑκατέρᾳ τῶν πόλεων ἐποίησεν, [100] je vous demande de me punir. Quelle proposition pourrait être plus juste, plus à l'abri des traits de l'envie, que celle d'un homme qui, ne revendiquant aucun avantage à cause des citoyens vertueux et honnêtes qui ont vécu dans son intimité, consent, si l'on peut y rencontrer quelques hommes coupables, à être puni à cause d'eux ? Et ce n'est point là une vaine parole, car je permets à mon accusateur et à quiconque le voudra, s'il connaît un seul homme de ce genre parmi mes disciples, de le nommer devant vous ; non pas qu'il ne puisse se trouver des calomniateurs jaloux de m'attaquer, mais ils seraient à l'instant démasqués, et alors le châtiment retomberait sur eux, et non sur moi. (101) J'ignore comment je pourrais montrer avec plus d'évidence la vérité sur l'accusation que je combats, et prouver avec plus de certitude que je ne corromps pas mes disciples. 26-4. Lysimaque a aussi rappelé l'amitié qui m'unissait à Timothée, et s'est efforcé de nous calomnier l'un et l'autre ; il n'a pas rougi, lorsqu'il s'agissait d'un homme qui avait cessé de vivre et à qui sa patrie était redevable d'un grand nombre de services, de se livrer à des discours remplis d'insolence et d'outrage. J'aurais cru (102) qu'en supposant que l'on parvînt à prouver que j'eusse manqué à la justice, même alors il eût été convenable de m'absoudre par égard pour l'amitié qui m'attachait à Timothée; mais puisque Lysimaque, dans l'espoir de me nuire, essaye de se prévaloir contre moi de ce qui aurait dû me servir, je me vois dans l'obligation de m'expliquer sur ce sujet. Si je n'ai pas fait une mention particulière de Timothée en même temps que de mes autres amis, c'est qu'il existe une grande différence entre les faits qui les concernent. (103) Et d'abord mon accusateur n'a osé proférer aucune parole de mépris à l'égard de ces derniers, tandis qu'à l'égard de Timothée, il a mis dans ses attaques plus d'ardeur qu'il n'en mettait pour l'accusation elle-même. Ensuite, mes amis ne s'étaient trouvés chargés que d'un petit nombre d'affaires, dans lesquelles, à la vérité, ils s'étaient acquittés des ordres qu'ils avaient reçus de manière à mériter les honneurs que j'ai indiqués il n'y a qu'un instant, au lieu que Timothée a dirigé pendant longtemps un grand nombre de grandes affaires. Il n'eût donc pas été convenable de parler de lui en même temps que des autres, il était nécessaire de diviser et de disposer séparément ce qui les concernait. (104) Il ne faut pas croire cependant que ce qui sera dit de Timothée soit étranger à la cause, et que je sorte des limites posées par l'accusation. Lorsque des hommes d'une condition ordinaire se sont expliqués chacun sur les faits qui les concernent, ils doivent descendre de la tribune, autrement leurs paroles seraient considérées comme superflues; mais ceux que l'on regarde comme les conseillers et les instituteurs des autres sont obligés de présenter pour les hommes qui ont avec eux des rapports intimes, aussi bien que pour eux-mêmes, une apologie complète, surtout lorsque quelqu'un d'entre eux est impliqué dans la cause, et c'est ce qui m'est arrivé. (105) Il aurait suffi à tout autre de dire qu'il n'était pas juste de le rendre responsable des entreprises dans lesquelles Timothée n'a pas réussi, puisque personne ne lui eût donné part aux récompenses et aux honneurs qui lui ont été décernés; de même qu'aucun orateur n'aurait jugé convenable de louer celui qui aurait été le conseil de Timothée, parce que l'équité voulait, ou qu'il partageât ses avantages, ou qu'il n'eût pas à subir les conséquences de ses revers. (106) Pour moi, j'aurais honte d'articuler de telles paroles, et je ferai, à l'égard de Timothée, la même déclaration que j'ai faite pour tous les autres. Je demande, si Timothée a été un homme pervers, et s'il s'est rendu coupable de torts nombreux à votre égard, de partager sa destinée et de souffrir les châtiments que l'on inflige aux criminels ; et si Timothée, au contraire, apparaît comme un bon citoyen, s'il a été un général supérieur à tous ceux que nous connaissons, vous devez lui accorder des louanges, et lui témoigner de la reconnaissance ; mais pour ce qui touche à l'accusation, vous devez prononcer votre jugement sur mes actes d'après ce que vous croirez conforme à la justice. (107) 26-5. En général, et comme un fait qui domine tous les autres, je puis dire que Timothée a conquis autant de villes qu'aucun des généraux qui ont commandé, à une époque quelconque, les armées d'Athènes ou de la Grèce; et que parmi ces villes il s'en trouvait plusieurs dont la conquête, tant leur puissance était grande, soumettait à l'autorité de la République tout le pays qui les environnait. (108) Qui ne connaît Corcyre, la plus belle et la plus avantageusement située entre les îles qui entourent le Péloponnèse? et Samos, entre celles d'Ionie? et Sestos, et Crithoté, sur l'Hellespont, enfin Potidée et Toronée, dans les plaines de la Thrace ? Toutes ces villes, Timothée les a conquises, et il vous les a données sans vous imposer de fortes dépenses, sans fouler vos alliés, sans vous obliger vous-mêmes à fournir de nombreuses contributions; (109) et de plus c'est avec treize talents et cinquante galères que vous lui aviez confiés pour croiser autour du Péloponnèse, qu'il a pris Corcyre, dont la force navale s'élevait à quatre-vingts vaisseaux. Vers le même temps, il a vaincu les Lacédémoniens sur mer, et il les a obligés à conclure un traité de paix, qui a tellement changé la situation des deux villes,


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Dernière mise à jour : 2/10/2008