HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ISOCRATE, Panégyrique d'Athènes (discours complet)

Paragraphes 1-9

  Paragraphes 1-9

[0] ΙΣΟΚΡΑΤΟΥΣ - ΠΑΝΗΓΥPΙΚΟΣ. [0] PANÉGYRIQUE D’ATHÈNES.
[1] Πολλάκις ἐθαύμασα τῶν τὰς πανηγύρεις συναγαγόντων καὶ τοὺς γυμνικοὺς ἀγῶνας καταστησάντων, ὅτι τὰς μὲν τῶν σωμάτων εὐτυχίας οὕτω μεγάλων δωρεῶν ἠξίωσαν, τοῖς δ' ὑπὲρ τῶν κοινῶν ἰδίᾳ πονήσασι καὶ τὰς αὑτῶν ψυχὰς οὕτω παρασκευάσασιν ὥστε καὶ τοὺς ἄλλους ὠφελεῖν δύνασθαι, [1] Je n’ai jamais vu sans surprise que les fondateurs des jeux solennels et des grandes assemblées de la Grèce, aient destiné les prix les plus honorables pour la force et pour l’agilité du corps, et qu’ils n’aient réservé aucune récompense pour ces hommes qui consacrent leurs veilles à l’intérêt général,
[2] τούτοις δ' οὐδεμίαν τιμὴν ἀπένειμαν, ὧν εἰκὸς ἦν αὐτοὺς μᾶλλον ποιήσασθαι πρόνοιαν· τῶν μὲν γὰρ ἀθλητῶν δὶς τοσαύτην ῥώμην λαβόντων οὐδὲν ἂν πλέον γένοιτο τοῖς ἄλλοις, ἑνὸς δ' ἀνδρὸς εὖ φρονήσαντος ἅπαντες ἂν ἀπολαύσειαν οἱ βουλόμενοι κοινωνεῖν τῆς ἐκείνου διανοίας. [2] et qui, se recueillant en eux-mêmes, cultivent leur esprit pour se rendre utiles aux autres. Ceux-ci, néanmoins, semblaient plus dignes de leur attention. En effet, quand les athlètes auraient tous le double de force et de souplesse, pas un de nous n’en serait ni plus adroit ni plus fort; au lieu que chacun peut se rendre propres les lumières d’un seul, en partageant avec lui sa sagesse.
[3] Οὐ μὴν ἐπὶ τούτοις ἀθυμήσας εἱλόμην ῥᾳθυμεῖν, ἀλλ' ἱκανὸν νομίσας ἆθλον ἔσεσθαί μοι τὴν δόξαν τὴν ἀπ' αὐτοῦ τοῦ λόγου γενησομένην ἥκω συμβουλεύσων περί τε τοῦ πολέμου τοῦ πρὸς τοὺς βαρβάρους καὶ τῆς ὁμονοίας τῆς πρὸς ἡμᾶς αὐτοὺς, οὐκ ἀγνοῶν ὅτι πολλοὶ τῶν προσποιησαμένων εἶναι σοφιστῶν ἐπὶ τοῦτον τὸν λόγον ὥρμησαν, [3] Ces réflexions, bien capables de me décourager, n’ont pu éteindre, ni même ralentir mon ardeur. Content de la gloire que j’attends de ce discours, et la jugeant un prix digne de mes vœux, je viens conseiller aux peuples de la Grèce de mettre fin à leurs dissensions, de réunir leurs forces, et de marcher contre les Barbares. Je n’ignore pas qu’un grand nombre d’écrivains habiles, anciens et modernes, m’ont déjà prévenu;
[4] ἀλλ' ἅμα μὲν ἐλπίζων τοσοῦτον διοίσειν ὥστε τοῖς ἄλλοις μηδὲν πώποτε δοκεῖν εἰρῆσθαι περὶ αὐτῶν, ἅμα δὲ προκρίνας τούτους καλλίστους εἶναι τῶν λόγων, οἵτινες περὶ μεγίστων τυγχάνουσιν ὄντες καὶ τούς τε λέγοντας μάλιστ' ἐπιδεικνύουσι καὶ τοὺς ἀκούοντας πλεῖστ' ὠφελοῦσιν· [4] mais j’espère me produire avec assez d’avantage pour faire oublier ce qui a été dit avant moi. D’ailleurs, ces sujets-là me semblent les plus heureux, qui, roulant, comme celui-ci, sur de grands intérêts, peuvent procurer et le plus de célébrité aux orateurs qui les traitent, et le plus d’utilité aux peuples qui les écoutent.
[5] ὧν εἶς οὗτός ἐστιν. Ἔπειτ' οὐδ' οἱ καιροί πω παρεληλύθασιν ὥστ' ἤδη μάτην εἶναι τὸ μεμνῆσθαι περὶ τούτων. Τότε γὰρ χρὴ παύεσθαι λέγοντας, ὅταν τὰ πράγματα λάβῃ τέλος καὶ μηκέτι δέῃ βουλεύεσθαι περὶ αὐτῶν, τὸν λόγον ἴδῃ τις ἔχοντα πέρας ὥστε μηδεμίαν λελεῖφθαι τοῖς ἄλλοις ὑπερβολήν. [5] Ajoutons que les circonstances ne sont pas tellement changées, qu’il soit inutile de reprendre le même objet. Lorsque les affaires entièrement consommées ne donnent plus lieu à la délibération, ou que, parfaitement éclaircies, elles ne laissent rien de mieux à dire, c’est alors seulement qu’on doit s’imposer silence.
[6] Ἕως δ' ἂν τὰ μὲν ὁμοίως ὥσπερ πρότερον φέρηται, τὰ δ' εἰρημένα φαύλως ἔχοντα τυγχάνῃ, πῶς οὐ χρὴ σκοπεῖν καὶ φιλοσοφεῖν τοῦτον τὸν λόγον, ὃς ἢν κατορθωθῇ, καὶ τοῦ πολέμου τοῦ πρὸς ἀλλήλους καὶ τῆς ταραχῆς τῆς παρούσης καὶ τῶν μεγίστων κακῶν ἡμᾶς ἀπαλλάξει; [6] Mais, puisque l’état de la Grèce est toujours le même, et que jusqu’à ce moment on a parlé avec si peu de succès, pourquoi n’essaierait-on pas de composer un discours qui, s’il produit son effet, nous délivrera de toutes nos guerres intestines, des troubles qui nous agitent, des maux sans nombre qui nous accablent?
[7] Πρὸς δὲ τούτοις εἰ μὲν μηδαμῶς ἄλλως οἷόν τ' ἦν δηλοῦν τὰς αὐτὰς πράξεις ἀλλ' διὰ μιᾶς ἰδέας, εἶχεν ἄν τις ὑπολαβεῖν ὡς περίεργόν ἐστι τὸν αὐτὸν τρόπον ἐκείνοις λέγοντα πάλιν ἐνοχλεῖν τοῖς ἀκούουσιν· ἐπειδὴ δ' οἱ λόγοι τοιαύτην ἔχουσι τὴν φύσιν [7] Enfin, s’il n’était qu’une manière de présenter les choses, ce serait vainement qu’on viendrait fatiguer les auditeurs, en faisant reparaître les mêmes objets sous la même forme.
[8] ὥσθ' οἷόν τ' εἶναι περὶ τῶν αὐτῶν πολλαχῶς ἐξηγήσασθαι καὶ τά τε μεγάλα ταπεινὰ ποιῆσαι καὶ τοῖς μικροῖς μέγεθος περιθεῖναι, καὶ τά τε παλαιὰ καινῶς διελθεῖν καὶ περὶ τῶν νεωστὶ γεγενημένων ἀρχαίως εἰπεῖν, οὐκέτι φευκτέον ταῦτ' ἐστὶ περὶ ὧν ἕτεροι πρότερον εἰρήκασιν, ἀλλ' ἄμεινον ἐκείνων εἰπεῖν πειρατέον. [8] Mais, puisqu’il est donné à l’éloquence de revenir sur des sujets qui semblaient épuisés, de rabaisser ce qui est grand aux yeux de l’opinion, de rehausser ce qui paraît le moins estimable, de prêter à ce qui est ancien les grâces de la nouveauté, et les traits de l’antiquité à ce qui est nouveau, pourquoi rejetterions-nous des sujets qui ont déjà exercé le génie de nos orateurs, au lieu de travailler à les traiter d’une façon plus satisfaisante?
[9] Αἱ μὲν γὰρ πράξεις αἱ προγεγενημέναι κοιναὶ πᾶσιν ἡμῖν κατελείφθησαν, τὸ δ' ἐν καιρῷ ταύταις καταχρήσασθαι καὶ τὰ προσήκοντα περὶ ἑκάστης ἐνθυμηθῆναι καὶ τοῖς ὀνόμασιν εὖ διαθέσθαι τῶν εὖ φρονούντων ἴδιόν ἐστιν. [9] Les événements passés sont un domaine commun, abandonné à tous les hommes; en faire usage à propos, en tirer les réflexions convenables, ajouter à la beauté des idées les charmes de l’expression, c’est le talent propre de l’homme habile et sage.


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Dernière mise à jour : 1/03/2007