HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XX

Vers 300-349

  Vers 300-349

[20,300] κείμενον ἐκ κανέοιο λαβών· δἀλεύατὈδυσσεὺς
ἦκα παρακλίνας κεφαλήν, μείδησε δὲ θυμῷ
σαρδάνιον μάλα τοῖον· δεὔδμητον βάλε τοῖχον.
Κτήσιππον δἄρα Τηλέμαχος ἠνίπαπε μύθῳ·
"Κτήσιππ᾽, μάλα τοι τόδε κέρδιον ἔπλετο θυμῷ·
305 οὐκ ἔβαλες τὸν ξεῖνον· ἀλεύατο γὰρ βέλος αὐτός.
γάρ κέν σε μέσον βάλον ἔγχεϊ ὀξυόεντι,
καί κέ τοι ἀντὶ γάμοιο πατὴρ τάφον ἀμφεπονεῖτο
ἐνθάδε. τῷ μή τίς μοι ἀεικείας ἐνὶ οἴκῳ
φαινέτω· ἤδη γὰρ νοέω καὶ οἶδα ἕκαστα,
310 ἐσθλά τε καὶ τὰ χέρηα· πάρος δἔτι νήπιος ἦα.
ἀλλἔμπης τάδε μὲν καὶ τέτλαμεν εἰσορόωντες,
μήλων σφαζομένων οἴνοιό τε πινομένοιο
καὶ σίτου· χαλεπὸν γὰρ ἐρυκακέειν ἕνα πολλούς.
ἀλλἄγε μηκέτι μοι κακὰ ῥέζετε δυσμενέοντες·
315 εἰ δἤδη μαὐτὸν κτεῖναι μενεαίνετε χαλκῷ,
καί κε τὸ βουλοίμην, καί κεν πολὺ κέρδιον εἴη
τεθνάμεν τάδε γαἰὲν ἀεικέα ἔργὁράασθαι,
ξείνους τε στυφελιζομένους δμῳάς τε γυναῖκας
ῥυστάζοντας ἀεικελίως κατὰ δώματα καλά."
320 ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δἄρα πάντες ἀκὴν ἐγένοντο σιωπῇ·
ὀψὲ δὲ δὴ μετέειπε Δαμαστορίδης Ἀγέλαος·
" φίλοι, οὐκ ἂν δή τις ἐπὶ ῥηθέντι δικαίῳ
ἀντιβίοις ἐπέεσσι καθαπτόμενος χαλεπαίνοι·
μήτε τι τὸν ξεῖνον στυφελίζετε μήτε τινἄλλον
325 δμώων, οἳ κατὰ δώματὈδυσσῆος θείοιο.
Τηλεμάχῳ δέ κε μῦθον ἐγὼ καὶ μητέρι φαίην
ἤπιον, εἴ σφωϊν κραδίῃ ἅδοι ἀμφοτέροιϊν.
ὄφρα μὲν ὑμῖν θυμὸς ἐνὶ στήθεσσιν ἐώλπει
νοστήσειν Ὀδυσῆα πολύφρονα ὅνδε δόμονδε,
330 τόφροὔ τις νέμεσις μενέμεν τἦν ἰσχέμεναί τε
μνηστῆρας κατὰ δώματ᾽, ἐπεὶ τόδε κέρδιον ἦεν,
εἰ νόστησὈδυσεὺς καὶ ὑπότροπος ἵκετο δῶμα·
νῦν δἤδη τόδε δῆλον, τοὐκέτι νόστιμός ἐστιν.
ἀλλἄγε, σῇ τάδε μητρὶ παρεζόμενος κατάλεξον,
335 γήμασθὅς τις ἄριστος ἀνὴρ καὶ πλεῖστα πόρῃσιν,
ὄφρα σὺ μὲν χαίρων πατρώϊα πάντα νέμηαι,
ἔσθων καὶ πίνων, δἄλλου δῶμα κομίζῃ."
τὸν δαὖ Τηλέμαχος πεπνυμένος ἀντίον ηὔδα·
"οὐ μὰ Ζῆν᾽, Ἀγέλαε, καὶ ἄλγεα πατρὸς ἐμοῖο,
340 ὅς που τῆλἸθάκης ἔφθιται ἀλάληται,
οὔ τι διατρίβω μητρὸς γάμον, ἀλλὰ κελεύω
γήμασθ κἐθέλῃ, ποτὶ δἄσπετα δῶρα δίδωμι.
αἰδέομαι δἀέκουσαν ἀπὸ μεγάροιο δίεσθαι
μύθῳ ἀναγκαίῳ· μὴ τοῦτο θεὸς τελέσειεν."
345 ὣς φάτο Τηλέμαχος· μνηστῆρσι δὲ Παλλὰς Ἀθήνη
ἄσβεστον γέλω ὦρσε, παρέπλαγξεν δὲ νόημα.
οἱ δἤδη γναθμοῖσι γελοίων ἀλλοτρίοισιν,
αἱμοφόρυκτα δὲ δὴ κρέα ἤσθιον· ὄσσε δἄρα σφέων
δακρυόφιν πίμπλαντο, γόον δὠΐετο θυμός.
[20,300] et qu'il prit dans une corbeille; mais Ulysse l'évita en
baissant un peu la tête; il sourit, mais du sourire sardonique de
l'homme ulcéré, pendant que le pied allait frapper le mur solide.
Alors Télémaque gourmanda Ctésippe : « Ctésippe,
c'est, ma foi, tant mieux pour ta vie; tu n'as pas atteint
l'étranger, lui-même ayant esquivé le coup. Car je t'aurais
fait passer au milieu du corps une lance acérée et ton
père, au lieu d'un mariage, aurait préparé ici tes funérailles.
Que personne donc dans cette maison ne se conduise
avec insolence; maintenant, en effet, je réfléchis,
je connais les choses, ce qui est bien et ce qui est mal;
jusqu'à ce jour je n'étais qu'un enfant. Et cependant,
je me résigne à voir les abus qui se commettent : mes
moutons égorgés, mon vin que l'on boit, mon pain que
l'on mange le moyen en effet pour un homme seul de
maîtriser tant de gens ! Allons, ne cherchez plus à me
nuire; renoncez à cette haine, ou, si vous avez déjà pris
le parti de me percer avec le fer, tant mieux, je suis prêt :
il me vaudrait bien mieux mourir qu'avoir sans cesse
sous les yeux des actes révoltants, mes hôtes malmenés,
les femmes à mon service indignement traitées dans
ma belle demeure. »
Il dit : tous demeuraient silencieux, muets. Enfin
Agélaos, fils de Damastor, prit la parole : « Amis, on ne
peut pour une parole juste s'emporter et répondre par
la colère et l'outrage; ne rudoyez ni l'étranger ni aucun
des serviteurs qui sont dans la maison d'Ulysse. Mais
je veux à Télémaque et à sa mère dire une parole
de conciliation : peut-être aura-t-elle leur agrément.
Tant que vous gardiez au coeur l'espérance de voir le
prudent Ulysse de retour dans sa maison, nul n'avait
droit de vous reprocher d'attendre, et de prolonger le
séjour des prétendants dans ce manoir : c'était le parti le
plus sage : Ulysse pouvait revenir, reparaître au foyer;
mais maintenant il est évident qu'on ne le reverra plus.
Va donc, Télémaque, t'asseoir auprès de ta mère, et dis-lui
d'épouser celui qui, le plus noble, offrira les présents
les plus riches : ainsi, mangeant, buvant chez toi, tu
jouiras pleinement de tout ton patrimoine, tandis qu'elle
prendra soin de la maison d'un autre. »
Le sage Télémaque lui répondit : « Par Zeus, Agélaos,
et par les souffrances de mon père qui sans doute loin
d'Ithaque est mort ou vit errant, je ne retarde point le
mariage de ma mère : au contraire, je lui conseille
d'épouser celui qui lui plaira, et suis prêt à lui faire en
outre de magnifiques présents, mais j'aurais honte de
la contraindre par une parole dure à quitter cette maison
malgré elle : qu'un dieu me préserve d'une pareille conduite! »
Ainsi dit Télémaque. A ce moment, Pallas Athéné,
égarant leur esprit, secoua les prétendants d'un rire inextinguible.
Ils riaient comme avec des mâchoires d'emprunt;
ils dévoraient des chairs d'où le sang dégouttait; leurs yeux se
remplissaient de larmes : le coeur triste, ils voulaient sangloter.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site PHILOCTETES |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 19/01/2006