HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XX

Vers 200-249

  Vers 200-249

[20,200] ὄλβος· ἀτὰρ μὲν νῦν γε κακοῖς ἔχεαι πολέεσσι.
Ζεῦ πάτερ, οὔ τις σεῖο θεῶν ὀλοώτερος ἄλλος·
οὐκ ἐλεαίρεις ἄνδρας, ἐπὴν δὴ γείνεαι αὐτός,
μισγέμεναι κακότητι καὶ ἄλγεσι λευγαλέοισιν.
ἴδιον, ὡς ἐνόησα, δεδάκρυνται δέ μοι ὄσσε
205 μνησαμένῳ Ὀδυσῆος, ἐπεὶ καὶ κεῖνον ὀΐω
τοιάδε λαίφεἔχοντα κατἀνθρώπους ἀλάλησθαι,
εἴ που ἔτι ζώει καὶ ὁρᾷ φάος ἠελίοιο.
εἰ δἤδη τέθνηκε καὶ εἰν Ἀΐδαο δόμοισιν,
μοι ἔπειτὈδυσῆος ἀμύμονος, ὅς μἐπὶ βουσὶν
210 εἷσἔτι τυτθὸν ἐόντα Κεφαλλήνων ἐνὶ δήμῳ.
νῦν δαἱ μὲν γίγνονται ἀθέσφατοι, οὐδέ κεν ἄλλως
ἀνδρί γὑποσταχύοιτο βοῶν γένος εὐρυμετώπων·
τὰς δἄλλοι με κέλονται ἀγινέμεναί σφισιν αὐτοῖς
ἔδμεναι· οὐδέ τι παιδὸς ἐνὶ μεγάροις ἀλέγουσιν,
215 οὐδὄπιδα τρομέουσι θεῶν· μεμάασι γὰρ ἤδη
κτήματα δάσσασθαι δὴν οἰχομένοιο ἄνακτος.
αὐτὰρ ἐμοὶ τόδε θυμὸς ἐνὶ στήθεσσι φίλοισι
πόλλἐπιδινεῖται· μάλα μὲν κακὸν υἷος ἐόντος
ἄλλων δῆμον ἱκέσθαι ἰόνταὐτῇσι βόεσσιν,
220 ἄνδρας ἐς ἀλλοδαπούς· τὸ δὲ ῥίγιον, αὖθι μένοντα
βουσὶν ἐπἀλλοτρίῃσι καθήμενον ἄλγεα πάσχειν.
καί κεν δὴ πάλαι ἄλλον ὑπερμενέων βασιλήων
ἐξικόμην φεύγων, ἐπεὶ οὐκέτἀνεκτὰ πέλονται·
ἀλλἔτι τὸν δύστηνον ὀΐομαι, εἴ ποθεν ἐλθὼν
225 ἀνδρῶν μνηστήρων σκέδασιν κατὰ δώματα θείῃ."
τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
"βουκόλ᾽, ἐπεὶ οὔτε κακῷ οὔτἄφρονι φωτὶ ἔοικας,
γιγνώσκω δὲ καὶ αὐτὸς τοι πινυτὴ φρένας ἵκει,
τοὔνεκά τοι ἐρέω καὶ ἐπὶ μέγαν ὅρκον ὀμοῦμαι·
230 ἴστω νῦν Ζεὺς πρῶτα θεῶν ξενίη τε τράπεζα
ἱστίη τὈδυσῆος ἀμύμονος, ἣν ἀφικάνω,
σέθεν ἐνθάδἐόντος ἐλεύσεται οἴκαδὈδυσσεύς·
σοῖσιν δὀφθαλμοῖσιν ἐπόψεαι, αἴ κἐθέλῃσθα,
κτεινομένους μνηστῆρας, οἳ ἐνθάδε κοιρανέουσιν."
235 τὸν δαὖτε προσέειπε βοῶν ἐπιβουκόλος ἀνήρ·
"αἲ γὰρ τοῦτο, ξεῖνε, ἔπος τελέσειε Κρονίων·
γνοίης χοἵη ἐμὴ δύναμις καὶ χεῖρες ἕπονται."
ὣς δαὔτως Εὔμαιος ἐπεύξατο πᾶσι θεοῖσι
νοστῆσαι Ὀδυσῆα πολύφρονα ὅνδε δόμονδε.
240 ὣς οἱ μὲν τοιαῦτα πρὸς ἀλλήλους ἀγόρευον,
μνηστῆρες δἄρα Τηλεμάχῳ θάνατόν τε μόρον τε
ἤρτυον· αὐτὰρ τοῖσιν ἀριστερὸς ἤλυθεν ὄρνις,
αἰετὸς ὑψιπέτης, ἔχε δὲ τρήρωνα πέλειαν.
τοῖσιν δἈμφίνομος ἀγορήσατο καὶ μετέειπεν·
245 " φίλοι, οὐχ ἡμῖν συνθεύσεται ἥδε γε βουλή,
Τηλεμάχοιο φόνος· ἀλλὰ μνησώμεθα δαιτός."
ὣς ἔφατἈμφίνομος, τοῖσιν δἐπιήνδανε μῦθος.
ἐλθόντες δἐς δώματὈδυσσῆος θείοιο
χλαίνας μὲν κατέθεντο κατὰ κλισμούς τε θρόνους τε,
[20,200] Car, pour le moment bien des maux sont sur toi. Zeus
puissant, il n'est pas un dieu plus terrible que tu n'es;
tu n'as pas pitié des humains : tu les fais naître, et puis
tu les accables de malheurs et de souffrances cruelles.
Une sueur m'est venue quand je t'ai vu, et mes yeux se
sont remplis de larmes au souvenir d'Ulysse : car, je pense
bien que lui aussi, avec des haillons comme les tiens, est
errant parmi les hommes, si toutefois il vit encore et voit
la lumière du soleil. S'il est mort et aux demeures d'Hadès,
hélas ! je le pleure, cet irréprochable Ulysse qui me prit
tout jeune encore pour garder ses boeufs chez les Céphalléniens !
Maintenant ses bêtes sont innombrables et jamais
homme ne pourrait voir se multiplier ainsi pour lui la
race des boeufs au large front : mais ce sont d'autres qui
m'ordonnent de les amener pour leur repas, et cela sans se
soucier du fils qui est ici dans la maison, et sans craindre
le châtiment des dieux : car ils n'ont plus qu'une idée :
se partager les biens du maître, parti depuis si longtemps !
Et moi dans ma poitrine j'ai le coeur troublé : une pensée
me tourmente. Il serait bien pénible, tant que le fils est
là, d'aller chez un autre peuple, de partir avec mes boeufs
chez des étrangers : mais ce serait plus triste encore de
rester ici, souffrant mille maux à surveiller les boeufs
d'autrui. Certes depuis longtemps je me serais réfugié
auprès d'un autre roi magnanime; car mon sort n'est pas
supportable; mais j'espère encore qu'il reviendra, l'infortuné,
je ne sais d'où, et que, maître chez lui, il mettra
tous les prétendants dehors. »
Ulysse l'avisé lui répondit : « Bouvier, tu ne sembles
pas un homme de sentiments bas ou sans esprit; je vois
bien, moi, que la sagesse est venue en ton âme : aussi
je te dirai une chose, et je ferai à ce sujet un serment
solennel : j'invoque maintenant parmi les dieux Zeus
et la table hospitalière et le foyer de l'irréprochable
Ulysse, où je suis reçu aujourd'hui; oui, tu seras encore
ici qu'Ulysse reviendra en sa demeure; de tes yeux tu pourras le
voir massacrer les prétendants qui commandent ici. »
Alors le bouvier chef répondit : « L'Étranger, puisse le fils
de Cronos accomplir cette prédiction ! Tu connaîtrais ma
force et de quels bras je dispose. » Eumée de la même
façon pria tous les dieux pour le retour du sage Ulysse en sa maison.
C'est ainsi qu'ils s'entretenaient. Cependant les prétendants
tramaient la perte et la mort de Télémaque;
mais à leur gauche parut un oiseau, l'aigle au vol altier
qui tenait une colombe timide. Amphinomos, prenant
la parole, leur dit : « Amis, il ne réussira pas ce projet, le
meurtre de Télémaque : alors ne songeons qu'au repos. »
Il parla ainsi, et ce langage fut approuvé de tous. Entrant
dans la salle du divin Ulysse, ils déposèrent leurs manteaux
sur des pliants et des fauteuils :


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Dernière mise à jour : 19/01/2006