HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant VI

Vers 100-149

  Vers 100-149

[6,100] σφαίρῃ ταὶ δἄρἔπαιζον, ἀπὸ κρήδεμνα βαλοῦσαι·
τῇσι δὲ Ναυσικάα λευκώλενος ἤρχετο μολπῆς.
οἵη δἌρτεμις εἶσι κατοὔρεα ἰοχέαιρα,
κατὰ Τηΰγετον περιμήκετον Ἐρύμανθον,
τερπομένη κάπροισι καὶ ὠκείῃς ἐλάφοισι·
105 τῇ δέ θἅμα νύμφαι, κοῦραι Διὸς αἰγιόχοιο,
ἀγρονόμοι παίζουσι, γέγηθε δέ τε φρένα Λητώ·
πασάων δὑπὲρ γε κάρη ἔχει ἠδὲ μέτωπα,
ῥεῖά τἀριγνώτη πέλεται, καλαὶ δέ τε πᾶσαι·
ὣς γἀμφιπόλοισι μετέπρεπε παρθένος ἀδμής.
110 ἀλλὅτε δὴ ἄρἔμελλε πάλιν οἶκόνδε νέεσθαι
ζεύξασἡμιόνους πτύξασά τε εἵματα καλά,
ἔνθαὖτἄλλἐνόησε θεά, γλαυκῶπις Ἀθήνη,
ὡς Ὀδυσεὺς ἔγροιτο, ἴδοι τἐυώπιδα κούρην,
οἱ Φαιήκων ἀνδρῶν πόλιν ἡγήσαιτο.
115 σφαῖραν ἔπειτἔρριψε μετἀμφίπολον βασίλεια·
ἀμφιπόλου μὲν ἅμαρτε, βαθείῃ δἔμβαλε δίνῃ·
αἱ δἐπὶ μακρὸν ἄυσαν· δἔγρετο δῖος Ὀδυσσεύς,
ἑζόμενος δὥρμαινε κατὰ φρένα καὶ κατὰ θυμόν·
" μοι ἐγώ, τέων αὖτε βροτῶν ἐς γαῖαν ἱκάνω;
120 οἵ γὑβρισταί τε καὶ ἄγριοι οὐδὲ δίκαιοι,
ἦε φιλόξεινοι καί σφιν νόος ἐστὶ θεουδής;
ὥς τέ με κουράων ἀμφήλυθε θῆλυς ἀυτή·
νυμφάων, αἳ ἔχουσὀρέων αἰπεινὰ κάρηνα
καὶ πηγὰς ποταμῶν καὶ πίσεα ποιήεντα.
125 νύ που ἀνθρώπων εἰμὶ σχεδὸν αὐδηέντων;
ἀλλἄγἐγὼν αὐτὸς πειρήσομαι ἠδὲ ἴδωμαι."
ὣς εἰπὼν θάμνων ὑπεδύσετο δῖος Ὀδυσσεύς,
ἐκ πυκινῆς δὕλης πτόρθον κλάσε χειρὶ παχείῃ
φύλλων, ὡς ῥύσαιτο περὶ χροῒ μήδεα φωτός.
130 βῆ δἴμεν ὥς τε λέων ὀρεσίτροφος ἀλκὶ πεποιθώς,
ὅς τεἶσὑόμενος καὶ ἀήμενος, ἐν δέ οἱ ὄσσε
δαίεται· αὐτὰρ βουσὶ μετέρχεται ὀίεσσιν
ἠὲ μετἀγροτέρας ἐλάφους· κέλεται δέ γαστὴρ
μήλων πειρήσοντα καὶ ἐς πυκινὸν δόμον ἐλθεῖν·
135 ὣς Ὀδυσεὺς κούρῃσιν ἐυπλοκάμοισιν ἔμελλε
μίξεσθαι, γυμνός περ ἐών· χρειὼ γὰρ ἵκανε.
σμερδαλέος δαὐτῇσι φάνη κεκακωμένος ἅλμῃ,
τρέσσαν δἄλλυδις ἄλλη ἐπἠιόνας προὐχούσας·
οἴη δἈλκινόου θυγάτηρ μένε· τῇ γὰρ Ἀθήνη
140 θάρσος ἐνὶ φρεσὶ θῆκε καὶ ἐκ δέος εἵλετο γυίων.
στῆ δἄντα σχομένη· δὲ μερμήριξεν Ὀδυσσεύς,
γούνων λίσσοιτο λαβὼν ἐυώπιδα κούρην,
αὔτως ἐπέεσσιν ἀποσταδὰ μειλιχίοισι
λίσσοιτ᾽, εἰ δείξειε πόλιν καὶ εἵματα δοίη.
145 ὣς ἄρα οἱ φρονέοντι δοάσσατο κέρδιον εἶναι,
λίσσεσθαι ἐπέεσσιν ἀποσταδὰ μειλιχίοισι,
μή οἱ γοῦνα λαβόντι χολώσαιτο φρένα κούρη.
αὐτίκα μειλίχιον καὶ κερδαλέον φάτο μῦθον.
"γουνοῦμαί σε, ἄνασσα· θεός νύ τις, βροτός ἐσσι;
[6,100] elles jouèrent à la balle, ayant rejeté leurs voiles. C'est Nausicaa aux bras blancs qui marquait la mesure du chant et de la danse. Telle Artémis la sagittaire va par les monts, ou le haut Taygète ou l'Érymanthe, joyeuse de chasser sangliers et biches légères; avec elle des nymphes agrestes, filles de Zeus qui porte l'égide, suivent la chasse en se jouant, et Léto se réjouit en son coeur; car sa fille les dépasse toutes de la tête et du front et on la distingue aisément, bien que toutes soient belles. Ainsi brillait entre ses suivantes la vierge indomptée par l'homme. Quand elle dut regagner la maison, après avoir attelé les mules et plié le beau linge, la déesse aux yeux brillants, Athéné, conçut un autre dessein, pour qu'Ulysse s'éveillât, vît la vierge aux beaux yeux, qui le conduirait à la cité des Phéaciens. La fille du roi lança une balle à une de ses femmes, mais elle la manqua, et jeta la balle dans un remous profond. Toutes poussèrent un grand cri, et Ulysse s'éveilla. S'étant assis, il agitait ces pensées en son esprit et son coeur : «Malheur de moi ! Au pays de quels hommes suis-je arrivé? sont-ils violents, sauvages et injustes, ou bien accueillants aux étrangers, et leur esprit a-t-il la crainte des dieux? Ce sont, dirait-on, des jeunes filles, dont la voix claire a frappé mes oreilles, des nymphes, habitant les hauts sommets des monts, les sources des fleuves et les prairies herbeuses. Sans doute, je suis près d'habitants au langage humain Eh bien ! je vais l'apprendre et voir par moi-même!» Ayant ainsi parlé, l'illustre Ulysse sortit du buisson; dans l'épaisse forêt il cassa de sa forte main une branche avec ses feuilles, pour s'en couvrir le corps et cacher son sexe. Il s'avança, comme un lion nourri dans les montagnes et confiant en sa force, qui va, battu de la pluie et du vent, les yeux étincelants : il poursuit boeufs, brebis et cerfs sauvages; la faim le pousse à l'attaque des moutons, en franchissant les palissades serrées du parc. Tel Ulysse allait se mêler aux vierges aux belles boucles, tout nu qu'il était; mais la nécessité le pressait. Effroyable, il leur apparut, tout souillé par l'eau salée; elles s'enfuirent chacune de son côté, dispersées sur les berges. Seule, la fille d'Alcinoos demeura; car Athéné avait mis la hardiesse en son esprit, ôté la peur de ses membres. Elle resta donc face à face avec lui. Ulysse délibérait, s'il supplierait la jeune fille aux beaux yeux, en embrassant ses genoux, ou seulement à distance lui demanderait par mielleuses paroles de lui montrer la ville et donner des vêtements. A la réflexion le meilleur parti lui sembla de la supplier à distance par insinuantes paroles; il craignait d'effaroucher l'esprit de la vierge en lui prenant les genoux. Aussitôt il lui tint ce discours habile et enjôleur : «Je te supplie, ô reine. Es-tu déesse, ou mortelle?


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Dernière mise à jour : 6/10/2005