HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre II

Chapitre 7

  Chapitre 7

[2,7] δ´ οὖν Ἰουλιανὸς ἐπεὶ παρῆλθεν ἐς τὴν ἀρχήν, τρυφαῖς εὐθέως καὶ κραιπάλαις ἐσχόλαξε, τῇ μὲν τῶν δημοσίων ἐπιμελείᾳ ῥᾳθύμως προσφερόμενος, ἐς δὲ τὸ ἁβροδίαιτον καὶ ἄσεμνον ἐπιδιδοὺς ἑαυτόν. εὑρίσκετό τε καὶ τοὺς στρατιώτας ψευσάμενος καὶ ἀπατήσας τῷ μὴ δύνασθαι ἀποπληρῶσαι ὑπέσχετο· οὔτε γὰρ οἴκοθεν ἦν αὐτῷ τοσαῦτα χρήματα ὅσα ἠλαζονεύσατο, οὔτε μὴν οἱ δημόσιοί τι θησαυροὶ εἶχον, ἀλλὰ πάντα προκεκένωτο τῇ Κομόδου ἀσωτίᾳ καὶ ἀφειδέσι καὶ ἀκρίτοις ἀναλώμασιν. ἐκ δὲ ταύτης τῆς τόλμης καὶ τῆς αἰτίας οἵ τε στρατιῶται σφαλέντες τῶν ἐλπίδων ὑπηγανάκτουν, τε δῆμος αἰσθόμενος τῆς γνώμης τῶν στρατιωτῶν εἶχον αὐτὸν ἐν καταφρονήσει, ὡς προϊόντα τε κακῶς ἀγορεύειν, ἐπ´ αἰσχραῖς τε καὶ ἀμφιβόλοις ἡδοναῖς σκώπτειν. ἔς τε τὸν ἱππόδρομον, ὅπου μάλιστα τὸ πλῆθος συνιὸν ἐκκλησιάζει, τὸν Ἰουλιανὸν ἐβλασφήμουν, ἀρωγὸν δὲ τῇ Ῥωμαίων ἀρχῇ καὶ σεμνῆς βασιλείας προστάτην Νίγρον ἐπεκαλοῦντο, βοηθεῖν τε αὐτὸν τὴν ταχίστην ἠξίουν ὡς ἐφύβριστα πάσχουσιν. ἦν δ´ Νίγρος τῶν μὲν πρὸ πολλοῦ ὑπατευσάντων, καθ´ ὃν δὲ καιρὸν τὰ προειρημένα ἐν Ῥώμῃ ἐπράττετο, Συρίας ἡγεῖτο πάσης. πολλὴ δὲ ἦν καὶ μεγίστη ἀρχὴ τότε, τοῦ τε Φοινίκων ἔθνους παντὸς καὶ τῆς μέχρις Εὐφράτου γῆς ὑπὸ τῇ Νίγρου ὄντων ἐξουσίᾳ. ἦν δὲ αὐτὸς τὴν μὲν ἡλικίαν ἤδη μετρίως προβεβηκώς, εὐδοκιμήσας δὲ ἐν πολλαῖς καὶ μεγάλαις πράξεσι. φήμη τε περὶ αὐτοῦ διεφοίτα ὡς ἐπιεικοῦς καὶ δεξιοῦ καὶ τὸν τοῦ Περτίνακος βίον ζηλοῦντος· ὑφ´ ὧν μάλιστα οἱ Ῥωμαῖοι ἐπείθοντο. ἐκάλουν τε αὐτὸν συνεχῶς ἐν ταῖς τοῦ δήμου συνόδοις, καὶ βλασφημοῦντες τὸν Ἰουλιανὸν παρόντα ἐκεῖνον βασιλικαῖς φωναῖς εὐφήμουν ἀπόντα. διαγγελθείσης δὲ τῆς τοῦ δήμου Ῥωμαίων γνώμης καὶ τῆς ἐπαλλήλου ἐν ταῖς συνόδοις βοῆς, εἰκότως Νίγρος ἀναπεισθείς, ῥᾷστά τε αὑτῷ τὰ πράγματα ὑπακούσεσθαι προσδοκήσας, καὶ μάλιστα τῷ τὸν Ἰουλιανὸν ὑπό τε τῶν περὶ αὐτὸν στρατιωτῶν ἀμελεῖσθαι διότι τὰς ὑποσχέσεις οὐκ ἐπλήρου τῶν χρημάτων, ὑπό τε τοῦ δήμου καταφρονεῖσθαι ὡς ἀνάξιον ἧς ἐώνητο ἀρχῆς, ἐπιδίδωσιν αὑτὸν τῇ τῆς βασιλείας ἐλπίδι. καὶ τὰ μὲν πρῶτα κατ´ ὀλίγους ἡγεμόνας τε καὶ χιλιάρχους τούς τε τῶν στρατιωτῶν ἐξέχοντας οἴκαδε μεταπεμπόμενος διελέγετο καὶ ἀνέπειθε, τὰ ἐκ τῆς Ῥώμης δηλούμενα φανερὰ ποιῶν, ὡς ἂν διαθέουσα φήμη ἔκπυστα καὶ γνώριμα ποιῇ τοῖς τε στρατιώταις καὶ τοῖς λοιποῖς κατὰ τὴν ἀνατολὴν ἀνθρώποις· οὕτω γὰρ ῥᾷστα ἤλπιζε πάντας αὑτῷ προσχωρήσειν, πυνθανομένους ὅτι μὴ αὐτὸς ἐξ ἐπιβουλῆς μνᾶται τὴν ἀρχήν, ἀλλὰ καλούμενος καὶ βοηθήσων ἄπεισι Ῥωμαίοις δεομένοις. ἀνεπτόηντο δὲ πάντες καὶ μηδὲν μελλήσαντες προσέκειντο, ἐκλιπαροῦντες καὶ αὐτοὶ ἀντιλαμβάνεσθαι τῶν πραγμάτων. φύσει δὲ κοῦφον τὸ Σύρων ἔθνος, ἐς καινοτομίαν τε τῶν καθεστηκότων ἐπιτήδειον. ἐνῆν δέ τις αὐτοῖς καὶ πόθος τοῦ Νίγρου, ἠπίως τε ἄρχοντος ἐν ἅπασι, τὰ πλεῖστά τε αὐτοῖς συμπανηγυρίζοντος. φιλέορτοι δὲ φύσει Σύροι· ὧν μάλιστα οἱ τὴν Ἀντιόχειαν κατοικοῦντες, μεγίστην πόλιν καὶ εὐδαίμονα, σχεδὸν παρὰ πάντα τὸν ἐνιαυτὸν ἑορτάζουσιν ἔν τε τῇ πόλει αὐτῇ καὶ κατὰ τὰ προάστεια. θέας τοίνυν αὐτοῖς συνεχῶς ἐπιτελῶν Νίγρος, περὶ ἃς μάλιστα ἐσπουδάκασι, καὶ διδοὺς ἄνεσιν ἐς τὸ ἑορτάξειν καὶ εὐφραίνεσθαι, ἅτε ποιῶν κεχαρισμένα, εἰκότως ἐτιμᾶτο. [2,7] XXV. Julien sur le trône se livra aux plaisirs et à de continuelles débauches. Négligeant les affaires publiques, il s'abandonna à une vie molle et voluptueuse. Mais il ne tarda pas à passer pour un imposteur aux yeux des soldats qu'il avait trompés en leur promettant plus qu'il ne pouvait accorder : il n'était pas aussi riche qu'il s'en était vanté, et le trésor public se trouvait épuisé par les débauches et les folles prodigalités de Commode. Trompés dans leur espoir, et indignés de l'impudence de Julien, les soldats le haïssaient ; le peuple, qui connaissait cette haine, le méprisait ouvertement. XXVI. Se montrait-il en public, on le poursuivait de malédictions. On lui reprochait les honteux raffinements de son impudicité. Dans le cirque même, où se réunissait une grande foule de citoyens, le peuple poursuivait hautement Julien de ses invectives ; il invoquait Niger comme un vengeur à l'empire romain, comme un soutien à la majesté du trône outragé. Les Romains l'appelaient à leur secours ; ils le suppliaient de venir au plus tôt les délivrer d'une humiliante oppression. XXVII. Niger avait été consul, et à l'époque dont nous parlons, il gouvernait toute la Syrie. Ce gouvernement était alors d'une grande importance ; et Niger réunissait sous son obéissance la Phénicie et tout le pays qui s'étend jusqu'à l'Euphrate. II touchait à la vieillesse, avait rempli avec distinction des fonctions nombreuses et élevées, et s'était fait une réputation de douceur et d'habileté. On lui trouvait des rapports avec Pertinax, ce qui surtout lui avait concilié la faveur du peuple : aussi n'entendait-on que prononcer son nom dans les assemblées publiques. Julien, dans Rome, ne recevait que des imprécations; c'était à Niger absent que s'adressaient les acclamations et tous les honneurs réservés à la souveraine puissance. XXVIII. Niger fut instruit de toutes ces circonstances et des dispositions de la multitude en sa faveur: il conçut l'espoir d'un succès facile; voyant Julien presque abandonné des gardes prétoriennes dont il avait trompé l'attente, et méprisé du peuple, comme indigne de ce trône qu'il avait acheté, il résolut d'y monter lui-même. Il fit d'abord venir successivement chez lui des généraux, des tribuns, et même quelques soldats qui exerçaient de l'influence sur leurs compagnons; il leur communiquait les nouvelles qu'il recevait de Rome, pour qu'ils les répandissent dans l'armée, et que bientôt tout l'Orient en fût instruit. Il espérait ainsi trouver partout des partisans, lorsqu'on saurait qu'il ne cherchait pas à s'emparer du trône par ambition ; mais qu'appelé par le voeu de tous les Romains, il marchait à leur délivrance. Son attente ne fut pas déçue; on accourait vers lui de toutes parts; on le suppliait d'agir sans délai, on le conjurait de se mettre à la tête des affaires publiques. Les Syriens sont naturellement légers; ils sont avides de nouveauté et de révolutions. Ils portaient un vif attachement à Niger, qui les gouvernait avec douceur et leur prodiguait les jeux et les spectacles. De tout temps ils eurent le goût de ces plaisirs. Les habitants d'Antioche surtout (c'est la plus grande et la plus riche des villes de Syrie) s'occupent pendant l'année presque entière de fêtes et de jeux, qu'ils célèbrent en partie dans l'intérieur de la ville, en partie dans les jardins qui l'environnent. Niger ne cessait d'entretenir et de satisfaire cette passion; il leur donnait toujours de nouvelles fêtes, multipliait leurs plaisirs, et gagnait ainsi leur amour et leur respect.


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Dernière mise à jour : 26/04/2007