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Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Éloge funèbre de Pulchérie

Chapitre 11

  Chapitre 11

[11] πρὸς ταῦτα βλέπων Ἰὼβ συγχαίρει τοῖς τέκνοις τῆς εὐκληρίας, ὡς θᾶττον ἐκλυθεῖσι τῶν τοῦ βίου δεσμῶν. τεκμήριον δὲ ὅτι τῆς ἐπαγγελίας τοῦ θεοῦ τὸ διπλάσιον ἀντὶ τῶν ἀφαιρεθέντων πάντων ὑποσχομένης, ἐν τοῖς ἄλλοις ἅπασι διπλασιασθείσης τῆς ἀντιδόσεως, μόνων τῶν τέκνων τὸν διπλασιασμὸν οὐκ ἐζήτησεν, ἀλλὰ δέκα μόνα ἀντὶ τῶν ἀφαιρεθέντων δέδοται. ἐπειδὴ δὲ αἱ τῶν ἀνθρώπων ψυχαὶ εἰς ἀεὶ διαμένουσιν, τούτου χάριν τῶν ἀπολλυμένων διπλασίαν δέχεται τὴν ἀντίδοσιν, ἐπὶ δὲ τῶν τέκνων τὰ ἐπιγενόμενα τοῖς προγεννηθεῖσι συναριθμεῖται ὡς πάντων τῷ θεῷ ζώντων, καὶ οὐδὲν τοῦ προσκαίρου θανάτου τοὺς κατοιχομένους πρὸς (p. 472) τὸ εἶναι κωλύοντος. οὐδὲ γὰρ ἄλλο τί ἐστιν ἐπ´ ἀνθρώπων θάνατος, εἰ μὴ κακίας καθάρσιον. ἐπειδὴ γὰρ οἷόν τι σκεῦος ἀγαθῶν δεκτικὸν τὸ κατ´ ἀρχὰς φύσις ἡμῶν παρὰ τοῦ θεοῦ τῶν ὅλων κατεσκευάσθη, τοῦ δὲ ἐχθροῦ τῶν ψυχῶν ἡμῶν δι´ ἀπάτης ἡμῖν τὸ κακὸν παρεγχέαντος τὸ ἀγαθὸν χώραν οὐκ ἔσχεν, τούτου ἕνεκεν, ὡς ἂν μὴ διαιωνίζοι ἡμῖν ἐμφυεῖσα κακία, προνοίᾳ κρείττονι θανάτῳ τὸ σκεῦος πρὸς καιρὸν διαλύεται, ἵνα τῆς κακίας ἐκρυείσης ἀναπλασθῇ τὸ ἀνθρώπινον καὶ ἀμιγὲς κακίας τῷ ἐξ ἀρχῆς ἀποκαταστῇ βίῳ. τοῦτο γάρ ἐστιν ἀνάστασις, εἰς τὸ ἀρχαῖον τῆς φύσεως ἡμῶν ἀναστοιχείωσις. εἰ οὖν ἀμήχανόν ἐστιν ἀναστοιχειωθῆναι πρὸς τὸ κρεῖττον τὴν φύσιν χωρὶς ἀναστάσεως, θανάτου δὲ μὴ προηγησαμένου ἀνάστασις γενέσθαι οὐ δύναται, ἀγαθὸν ἂν εἴη θάνατος, ἀρχὴ καὶ ὁδὸς τῆς πρὸς τὸ κρεῖττον μεταβολῆς ἡμῖν γενόμενος. [11] C’est au souvenir de ces grandes vérités que Job félicite ses enfants d’être délivrés si tôt des chaînes de la vie et des misères qui l’accompagnent. Ce saint homme reçoit de Dieu la promesse d’avoir en double les biens qui lui avaient été enlevés ; cette promesse s’exécute pour tout ; pourquoi alors, pourriez-vous me dire, n’est-il pas devenu père d’un nombre double d’enfants, mais seulement de dix comme avant ? L’âme de l’homme étant immortelle, il ne peut voir naître dans sa famille que ce qu’il avait perdu, car les derniers ajoutés aux premiers et réunis après leur mort dans le sein du Seigneur, forment ensemble le double de ceux qu'il avait avant ses revers. La mort de l’homme n’est en effet que l’extirpation du péché ; Dieu a créé notre corps comme un vase qui devait être rempli de vertus, mais dans lequel l’ennemi de notre salut ayant versé le vice, il n’est plus resté de place pour le bien. Aussi, pour suspendre la durée du péché devenu notre apanage, la Providence envoie la mort qui brise à propos le vase. Alors le péché a cessé d’exister, l’espèce humaine s’améliore, et ce mélange de bien et de mal une fois renversé, nous devenons purs et remontons aux sources de la vie. Car la résurrection n’est autre chose, mes frères, que le retour à l’état primitif de notre nature ; si donc, il est impossible à l’homme d’être orné d’une beauté plus vive et d’un corps plus éclatant sans la résurrection ; si, sans la mort il n’y a point de résurrection, la mort est un bien, puisqu’elle sera le commencement de la vie bienheureuse et le moyen de nous la faire posséder.


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Dernière mise à jour : 28/04/2009