HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIX

Chapitre 4-5

  Chapitre 4-5

[59,4] οὕτω γὰρ καὶ πρὸς πάντα ἐναντίος ἐπεφύκει ὥστε τὴν μὲν ἀσέλγειαν καὶ τὴν μιαιφονίαν αὐτοῦ, ἐφ´ οἷσπερ καὶ διέβαλλεν αὐτόν, οὐ μόνον ἐζήλωσεν ἀλλὰ καὶ ὑπερέβαλεν, ὧν δὲ δὴ ἐπῄνει οὐδὲν ἐμιμήσατο. πρῶτός τε ὑβρίσας αὐτὸν καὶ πρῶτος λοιδορήσας, ὥστε καὶ τοὺς ἄλλους ἐκ τούτου χαριεῖσθαί οἱ νομίσαντας προπετεστέρᾳ παρρησίᾳ χρήσασθαι, ἔπειτα καὶ ἐνεκωμίαζε καὶ ἐσέμνυνεν, ὥστε καὶ κολάσαι τινὰς ἐφ´ οἷς εἰρήκεσαν. καὶ ἐκείνους τε ἅμα ὡς ἐχθροὺς τοῦ Τιβερίου διὰ τὰς βλασφημίας, καὶ τοὺς ἐπαινοῦντάς πῃ αὐτὸν ὡς καὶ φίλους, ἐμίσει. τά τε τῆς ἀσεβείας ἐγκλήματα παύσας πλείστους ὅσους ἐπ´ αὐτοῖς ἀπώλεσε. καὶ τοῖς συστᾶσιν ἐπί τε τὸν πατέρα καὶ ἐπὶ τὴν μητέρα τούς τε ἀδελφοὺς αὐτοῦ τήν τε ὀργὴν ἀφείς, ὡς ἔλεγε, καὶ τὰ γράμματα αὐτῶν καταφλέξας, παμπληθεῖς ἐξ αὐτῶν ἀπέκτεινε· διέφθειρε μὲν γὰρ ὡς ἀληθῶς γράμματά τινα, οὐ μέντοι κἀκεῖνα τὰ αὐτόχειρα τὰ τὸν ἀκριβῆ ἔλεγχον ἔχοντα, ἀλλὰ ἀντίγραφα αὐτῶν ποιήσας. πρὸς δὲ τούτοις εἰκόνας τε ἀπαγορεύσας κατ´ ἀρχὰς μηδένα αὑτοῦ ἱστάναι, καὶ ἐς ἀγαλμάτων ποίησιν προεχώρησε, καὶ ψηφισθέν ποτε τῇ τύχῃ αὐτοῦ θύεσθαι παρέμενος, ὥστε καὶ ἐς στήλην αὐτὸ τοῦτ´ ἐγγραφῆναι, καὶ ναοὺς ἑαυτῷ καὶ θυσίας ὡς καὶ θεῷ γίγνεσθαι ἐκέλευσε. πλήθει τε ἀνθρώπων καὶ ἐρημίᾳ αὖ ἔχαιρεν, αἰτούμενός τέ τι καὶ μὴ αἰτούμενος αὖ ὠργίζετο. ὀξύτατά τε πρὸς πράξεις τινὰς ἐφέρετο, καὶ νωθέστατα ἔστιν ἃς αὐτῶν μετεχειρίζετο. τά τε χρήματα καὶ ἀφειδέστατα ἀνήλισκε καὶ ῥυπαρώτατα ἠργυρολόγει. τοῖς τε θωπεύουσιν αὐτὸν καὶ τοῖς παρρησιαζομένοις τι καὶ ἤχθετο ὁμοίως καὶ ἥδετο. καὶ πολλοὺς μὲν μεγάλα ἀδικήσαντας οὐκ ἐκόλασε, πολλοὺς δὲ μηδὲ ἀδικήσαντας ἀπέσφαξε. τῶν τε ἑταίρων τοὺς μὲν ὑπερεκολάκευε τοὺς δὲ ὑπερύβριζεν. ὥστε μηδένα μήθ´ τι εἰπεῖν μήθ´ τι ποιῆσαι χρὴ πρὸς αὐτὸν εἰδέναι, ἀλλ´ ὅσοι τι καὶ κατώρθωσαν, ἐκ συντυχίας μᾶλλον γνώμης τυχεῖν αὐτοῦ. [59,4] Il était en tout d'une telle inconséquence que, non seulement il imita, après les avoir critiquées, les débauches et les cruautés de Tibère, mais que même il les surpassa et ne fit rien de ce qu'il louait en lui. Après l'avoir le premier insulté, le premier outragé, au point que les autres, dans l'espoir de se rendre agréables à Caius, usaient à l'égard deTibère d'une liberté de langage téméraire, il lui prodigua les louanges au point d'en punir quelques-uns pour leurs paroles. Il haïssait également les uns, à cause de leurs injures, comme ennemis de Tibère, et les autres, qui lui donnaient des éloges, comme ses amis. Bien qu'il eût aboli les accusations de lèse-majesté, il n'en fit pas moins périr un fort grand nombre de personnes pour ce crime. Après avoir, disait-il, renoncé à tout ressentiment à l'égard de ceux qui s'étaient ligués contre son père, sa mère et ses frères, et avoir brûlé leurs lettres, il fit mettre à mort beaucoup de personnes d'après ces mêmes lettres : il avait bien, en effet, anéanti quelques lettres, non pas celles qui, écrites de la main même des coupables, renfermaient une preuve convaincante, mais celles qu'il avait fait transcrire. En outre, après avoir dans le principe, défendu qu'on lui élevât aucune statue, il alla jusqu'à se consacrer des images; après avoir refusé un décret portant qu'on offrirait des sacrifices à sa fortune et même avoir fait graver officiellement ce refus, il se fit bâtir des temples où on lui immola des victimes comme à un dieu. Il aimait tantôt la compagnie, tantôt la solitude. Il se fâchait quand on lui demandait quelque chose et quand on ne lui demandait rien. Il y avait des affaires auxquelles il se portait avec une grande promptitude, d'autres auxquelles il mettait une grande nonchalance. Il dépensait l'argent avec profusion et l'amassait par des voies basses et sales. Il repoussait et accueillait pareillement ceux qui le flattaient et ceux qui lui parlaient librement. Il laissa plusieurs grands coupables impunis et livra au supplice plusieurs innocents. Il usa envers ses amis de caresses comme d'outrages sans borne. Aussi ne savait-on ni quel langage ni quelle conduite tenir avec lui ; ceux qui réussissaient le devaient plutôt au hasard qu'à leur prudence.
[59,5] τοιούτῳ μὲν τότε αὐτοκράτορι οἱ Ῥωμαῖοι παρεδόθησαν, ὥστε τὰ τοῦ Τιβερίου ἔργα, καίπερ χαλεπώτατα δόξαντα γεγονέναι, τοσοῦτον παρὰ τὰ τοῦ Γαΐου ὅσον τὰ τοῦ Αὐγούστου παρ´ ἐκεῖνα παρενεγκεῖν. Τιβέριος μὲν γὰρ αὐτός τε ἦρχε καὶ ὑπηρέταις τοῖς ἄλλοις πρός γε τὸ αὑτοῦ βούλημα ἐχρῆτο, Γάιος δὲ ἤρχετο μὲν καὶ ὑπὸ τῶν ἁρματηλατούντων καὶ ὑπὸ τῶν ὁπλομαχούντων, ἐδούλευε δὲ καὶ τοῖς ὀρχησταῖς καὶ τοῖς ἄλλοις τοῖς περὶ τὴν σκηνὴν ἔχουσι· τὸν γοῦν Ἀπελλῆν τὸν εὐδοκιμώτατον τῶν τότε τραγῳδῶν καὶ ἐν τῷ δημοσίῳ συνόντα οἱ ἀεὶ εἶχε. κἀκ τούτου χωρὶς μὲν αὐτὸς χωρὶς δὲ ἐκεῖνοι, πάνθ´ ὅσα ἂν ἄνθρωποι τοιοῦτοι δυνηθέντες τι τολμήσειαν, ἐπ´ ἐξουσίας ἐποίουν. καὶ γὰρ τὰ ἄλλα τὰ ἐς τὴν ἐπιτήδευσιν αὐτῶν φέροντα αὐτός τε πολυτελέστατα ἐπὶ πάσῃ προφάσει καὶ διετίθει καὶ καθίστατο καὶ τοὺς στρατηγοὺς τούς τε ὑπάτους ποιεῖν ἠνάγκαζεν, ὥστε καθ´ ἑκάστην ὀλίγου ἡμέραν πάντως τι τοιοῦτον ἄγεσθαι. καὶ αὐτῶν τὰ μὲν πρῶτα θεατὴς καὶ ἀκροατὴς ἐγίγνετο, συνεσπούδαζέ τέ τισι καὶ ἀντεστασίαζεν ὥσπερ τις ἐκ τοῦ ὁμίλου ὤν· καί ποτε δυσκολάνας τι τοῖς ἀντικαθεστηκόσιν οὐκ ἀπήντησεν ἐπὶ τὴν θέαν. προϊόντος δὲ δὴ τοῦ χρόνου καὶ ἐς ζήλωμα καὶ ἐς ἀγώνισμα πολλῶν προῆλθεν· ἅρματά τε γὰρ ἤλασε καὶ ἐμονομάχησεν ὀρχήσει τε ἐχρήσατο καὶ τραγῳδίαν ὑπεκρίνατο. καὶ ταῦτα μέν που ἀεὶ ἐποίει, ἅπαξ δέ ποτε τοὺς πρώτους τῆς γερουσίας σπουδῇ νυκτὸς ὡς καὶ ἐπ´ ἀναγκαῖόν τι βούλευμα μεταπεμψάμενος ὠρχήσατο. [59,5] Tel était l'empereur à qui les Romains furent alors livrés, en sorte que les actes de Tibère, bien que passant pour cruels, furent aussi loin de ceux de Caius que la conduite d'Auguste l'avait été de celle de Tibère. Tibère, en effet, gouvernait lui-même, il n'employait les autres que comme ses ministres et conformément à ses desseins : Caius se laissait gouverner par des conducteurs de chars et par des gladiateurs ; il était l'esclave des danseurs et de tous les gens qui vivent de la scène. Ainsi il avait toujours à ses côtés, même en public, Apelles, le plus fameux tragédien de l'époque. Par suite, l'empereur de son côté, les histrions de l'autre, se portèrent impunément à tous les excès où peut aller l'audace de gens de cette sorte, quand ils ont le pouvoir. Il fournissait et établissait lui-même en toute occasion avec la plus grande somptuosité ce qui se rapportait à leur art, et il forçait les préteurs et les consuls d'en faire autant; de sorte qu'il ne se passait presque pas de jour où il n'y eût quelque spectacle. D'abord il se contentait de les voir et de les entendre, de leur témoigner son approbation ou son mécontentement comme un simple spectateur; un jour même, irrité contre ses adversaires, il ne vint pas aux jeux. Mais, dans la suite, il alla jusqu'à imiter les histrions et à lutter avec plusieurs d'entre eux : il se fit conducteur de chars et gladiateur; il dansa et il joua la tragédie. C'étaient là ses occupations pour ainsi dire continuelles; une fois même, ayant convoqué les principaux sénateurs bien avant dans la nuit comme pour une délibération d'une haute importance, il dansa devant eux.


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Dernière mise à jour : 27/06/2006