HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIX

Chapitre 6-7

  Chapitre 6-7

[59,6] ἐν μὲν οὖν τῷ ἔτει ἐν τε Τιβέριος ἐτελεύτησε καὶ αὐτὸς ἐς τὴν ἡγεμονίαν ἀντικατέστη, πρῶτον μὲν τοὺς βουλευτάς, παρόντων ἐν τῷ συνεδρίῳ καὶ ἱππέων τοῦ τε δήμου τινῶν, πολλὰ ἐκολάκευσε, τήν τε γὰρ ἀρχὴν κοινώσειν σφίσι καὶ πάνθ´ ὅσα ἂν καὶ ἐκείνοις ἀρέσῃ ποιήσειν ὑπέσχετο, καὶ υἱὸς καὶ τρόφιμος αὐτῶν λέγων εἶναι. ἦγε δὲ πέμπτον καὶ εἰκοστὸν ἔτος, ἡμερῶν τεσσάρων καὶ μηνῶν πέντε ἐπιδέον. ἔπειτα τοὺς ἐν τῷ δεσμωτηρίῳ ὄντας ἀπέλυσεν, ὧν εἷς ἦν Κύιντος Πομπώνιος ἑπτὰ ὅλοις ἔτεσιν ἐν τῷ οἰκήματι μεθ´ ὑπατείαν κακωθείς· τά τε ἐγκλήματα τῆς ἀσεβείας, οἷσπερ καὶ τὰ μάλιστα πονουμένους σφᾶς ἑώρα, κατέλυσε, καὶ τὰ γράμματα τὰ περὶ αὐτῶν, ὅσα Τιβέριος κατελελοίπει, συννήσας, ὥς γε ἐσκήπτετο, κατέκαυσεν, εἰπὼν ὅτι "τοῦτ´ ἐποίησα ἵνα μηδ´ ἂν πάνυ ἐθελήσω ποτὲ διά τε τὴν μητέρα καὶ διὰ τοὺς ἀδελφοὺς μνησικακῆσαί τινι, δυνηθῶ αὐτὸν τιμωρήσασθαι". ἐπαινούμενός τε ἐπὶ τούτοις, ἐπειδὴ καὶ ἠλπίζετο παντὸς μᾶλλον ἀληθεύσειν ἅτε μηδὲν διπλοῦν ὑπὸ τῆς νεότητος φρονεῖν λέγειν δύνασθαι νομιζόμενος, προσεπηύξησε τὰς ἐλπίδας αὐτῶν τά τε Κρόνια ἐπὶ πέντε ἡμέρας ἑορτάζεσθαι κελεύσας, καὶ ὀβολὸν παρ´ ἑκάστου τῶν τὸ σιτηρέσιον φερόντων, ἀντὶ τῆς δραχμῆς ἣν ἐς εἰκόνων ποίησιν ἐδίδοσαν αὐτῷ, λαβών, ἐψηφίσθη μὲν οὖν καὶ παραχρῆμα αὐτὸν ὑπατεῦσαι, καταλυθέντων τοῦ τε Πρόκλου καὶ τοῦ Νιγρίνου τῶν τότε ἀρχόντων, καὶ μετὰ τοῦτο κατ´ ἔτος ὑπατεύειν· οὐ μὴν καὶ προσεδέξατο αὐτά, ἀλλ´ ἐπειδὴ ἐκεῖνοι τὸν ἕκμηνον ἐς ὃν ἀπεδεδείχατο διῆρξαν, οὕτω δὴ καὶ αὐτὸς ὑπάτευσε, τὸν Κλαύδιον τὸν θεῖον προσλαβών· οὗτος γὰρ ἔν τε τοῖς ἱππεῦσι μέχρι τότε ἐξεταζόμενος, καὶ πρεσβευτὴς πρὸς τὸν Γάιον μετὰ τὸν τοῦ Τιβερίου θάνατον ὑπὲρ τῆς ἱππάδος πεμφθείς, τότε πρῶτον, καίπερ ἓξ καὶ τεσσαράκοντα ἔτη βεβιωκώς, καὶ ὑπάτευσεν ἅμα καὶ ἐβούλευσεν. δ´ οὖν Γάιος ταῦτά τε ἐπιεικῶς ποιῆσαι ἔδοξε, καὶ τοιαῦτα ἐπιβὰς τῆς ὑπατείας ἐν τῷ βουλευτηρίῳ ἐδημηγόρησε, τοῦ τε Τιβερίου καθ´ ἕκαστον ὧν ᾐτιάζετο κατατρέχων καὶ περὶ ἑαυτοῦ πολλὰ ἐπαγγελλόμενος, ὥστε τὴν γερουσίαν, φοβηθεῖσαν μὴ μεταβάληται, δόγμα ποιῆσαι κατ´ ἔτος αὐτὰ ἀναγιγνώσκεσθαι. [59,6] L'année donc de la mort de Tibère et de son avénement à l'empire, il prodigua d'abord des paroles flatteuses aux sénateurs, en présence des chevaliers et de quelques plébéiens réunis dans la curie: il promit d'exercer l'autorité en commun avec eux et de faire tout ce qui leur plairait, disant qu'il était leur fils et leur nourisson. Il était alors âgé de vingt-sept ans moins cinq mois et quatre jours. Puis, il délivra ceux qui étaient détenus en prison, au nombre desquels se trouvait Q. Pomponius qu'on y avait tourmenté sept ans entiers à la suite de son consulat; il abolit aussi les accusations de lèse-majesté qu'il voyait peser si lourdement sur Rome, et, réunissant tous les dossiers laissés par Tibère, il les livra au feu, du moins il le prétendit: Je l'ai fait, ajouta-t-il, afin que, lors même que je voudrais un jour à toute force conserver du ressentiment contre quelqu'un à cause de ma mère ou de, mes frères, je sois dans l'impossibilité de le punir. Loué pour cette conduite, et parce qu'on espérait de lui plus de véracité que de tous les autres, sa jeunesse, à ce que l'on croyait, le rendant incapable de duplicité soit dans sa pensée, soit dans son langage, il augmenta encore l'espérance générale en ordonnant que les fêtes des Saturnales dureraient cinq jours, et en ne prenant de ceux qui recevaient du blé de l'État qu'une obole au lieu d'une drachme qu'ils lui donnaient pour les sigillaires. On décréta que Proclus et Nigrinus, alors en charge, lui feraient immédiatement place au consulat, et qu'ensuite il en exercerait les fonctions tous les ans. Mais il n'accepta pas, non plus, ces honneurs; seulement, quand Proclus et Nigrinus eurent accompli les six mois pour lesquels ils avaient été nommés, il consentit alors à être consul avec Claude, son oncle paternel, pour collègue: celui-ci, en effet, rangé jusqu'alors dans la classe des chevaliers, et envoyé comme député à Caius au nom de l'ordre équestre, après la mort de Tibère, fut alors pour la première fois, bien qu'âgé de quarante-six ans, fait à la fois consul et sénateur. Aussi Caius passa-t-il pour avoir agi avec bonté en cette occurence, et, dans une harangue aux sénateurs en prenant possession du consulat, il s'éleva contre chacun des vices qu'il reprochait à Tibère et fit, en son propre nom, des promesses telles, que le sénat, craignant que les sentiments du prince ne vinssent à changer, rendit un décret portant que cette harangue serait lue tous les ans.
[59,7] ἐκ δὲ τούτου τὸ ἡρῷον τὸ τοῦ Αὐγούστου ὡσίωσε, τὴν ἐπινίκιον στολὴν ἐνδύς. καὶ οἵ τε εὐγενέστατοι παῖδες, ὅσοι γε καὶ ἀμφιθαλεῖς ἦσαν, μετὰ παρθένων ὁμοίων τὸν ὕμνον ᾖσαν, καὶ βουλὴ σὺν ταῖς γαμεταῖς σφων τε δῆμος εἱστιάθη, θέαι τε παντοδαπαὶ ἐγένοντο. τά τε γὰρ τῆς μουσικῆς ἐχόμενα ἐσήχθη, καὶ ἵπποι δύο ἡμέραις ἠγωνίσαντο, τῇ μὲν προτέρᾳ εἰκοσάκις, τῇ δ´ ὑστέρᾳ καὶ τετταρακοντάκις διὰ τὸ τὰ γενέθλια αὐτοῦ τὴν ἡμέραν ἐκείνην εἶναι· ἦν γὰρ τελευταία τοῦ Αὐγούστου. καὶ τοῦτο μὲν καὶ ἐπ´ ἄλλων πολλῶν, ὥς που καὶ ἔδοξεν αὐτῷ, ἐποίησε· πρότερον γὰρ οὐ πλείω τῶν δέκα ἄθλων ἐτίθετο, τότε δὲ καὶ ἄρκτους τετρακοσίας μεθ´ ἑτέρων Λιβυκῶν θηρίων ἴσων ἀπέκτεινε. καὶ οἵ τε εὐγενεῖς παῖδες τὴν Τροίαν ἵππευσαν, καὶ τὸ ἅρμα τὸ πομπικὸν ἐφ´ οὗ ἤχθη ἓξ ἵπποι εἵλκυσαν· μηπώποτε ἐγεγόνει. οὐ μέντοι καὶ αὐτὸς τοῖς ἡνιόχοις ἀπεσήμηνεν, ἀλλ´ ἐκ προεδρίας μετά τε τῶν ἀδελφῶν καὶ μετὰ τῶν συνιερέων τῶν Αὐγουστείων συνεθεάσατο. ὅπως τε μηδεμία τινὶ τοῦ μὴ συμφοιτᾶν ἐς τὰ θέατρα πρόφασις εἴη (καὶ γὰρ ἤσχαλλε δεινῶς εἴ τις αὐτῶν ἀπελείπετο καὶ μεσούσης τῆς θέας ἐξανίστατο), τάς τε δίκας ἁπάσας ἀνεβάλετο καὶ τὰ πένθη πάντα ἐπέσχεν, ὥστε καὶ ταῖς γυναιξὶ ταῖς τῶν ἀνδρῶν ἐστερημέναις γαμεῖσθαι καὶ πρὸ τοῦ καθήκοντος χρόνου, ἄν γε μὴ ἐν γαστρὶ ἔχωσιν, ἐξεῖναι. καὶ ἵνα μετὰ ῥᾳστώνης βαδίζοιεν καὶ μὴ πράγματα ἔχοιεν ἀσπαζόμενοί τινες αὐτόν (πρότερον γὰρ καὶ ἐν ταῖς ὁδοῖς τὸν αὐτοκράτορα οἱ συντυγχάνοντές οἱ προσηγόρευον), ἀπεῖπε μηδένα ἔτι τοῦτο ποιεῖν. καὶ ἐξῆν καὶ ἀνυποδήτοις τοῖς βουλομένοις θεάσασθαι, νομιζόμενον μέν που ἀπὸ τοῦ πάνυ ἀρχαίου καὶ δικάζειν τινὰς ἐν τῷ θέρει οὕτως, καὶ πολλάκις καὶ ὑπὸ τοῦ Αὐγούστου ἐν ταῖς θεριναῖς πανηγύρεσι γενόμενον, ἐκλειφθὲν δὲ ὑπὸ τοῦ Τιβερίου. τά τε προσκεφάλαια τοῖς βουλευταῖς, ὅπως μὴ ἐπὶ γυμνῶν τῶν σανίδων καθίζωνται, πρῶτον τότε ὑπετέθη· καὶ πίλους σφίσι τὸν Θετταλικὸν τρόπον ἐς τὰ θέατρα φορεῖν, ἵνα μὴ τῇ ἡλιάσει ταλαιπωρῶνται, ἐπετράπη. καὶ εἴγε ποτὲ ἐς ὑπερβολὴν ἐπέφλεξε, τῷ διριβιτωρίῳ ἀντὶ τοῦ θεάτρου ἰκριωμένῳ ἐχρῶντο. ταῦθ´ οὕτως ἐν τῇ ὑπατείᾳ ἔπραξε, δύο τε μησὶ καὶ ἡμέραις δώδεκα αὐτὴν σχών· τὸν γὰρ λοιπὸν τοῦ ἑξαμήνου χρόνον τοῖς προαποδεδειγμένοις ἐς αὐτὴν ἀπέδωκε. [59,7] Ensuite Caius, revêtu de la toge triomphale, fit la dédicace du temple d'Auguste; des enfants patriciens, ayant tous leur père et leur mère, chantèrent un hymne en son honneur, en compagnie de jeunes filles de même condition; un banquet fut donné aux sénateurs et à leurs femmes, ainsi qu'au peuple, et il y eut des spectacles de toute sorte. On y fit des jeux de musique, des chevaux luttèrent deux jours, vingt fois le premier et vingt-quatre le second, à cause du jour natal de l'empereur; car c'était le dernier jour du mois d'août. Caius renouvela cette mesure en maintes autres circonstances selon son bon plaisir. Auparavant, en effet, il n'y avait pas plus de douze luttes ; cette fois, on tua quatre cents ours avec un nombre égal d'autres bêtes de Libye ; les enfants patriciens représentèrent la cavalcade troyenne, l'empereur fut amené en pompe sur un char tiré par six chevaux, ce qui n'avait jamais eu lieu. Néanmoins ce ne fut pas lui qui donna le signal aux conducteurs de chars ; il regarda les jeux d'une place d'honneur, au milieu de ses sœurs et du collége des prêtres d'Auguste. Afin que personne n'eût le moindre prétexte pour ne pas venir au théâtre (il était affligé quand on y manquait ou qu'on sortait au milieu du spectacle), il suspendit tous les procès et interdit les deuils ; de sorte qu'il était permis aux veuves de se remarier avant le temps prescrit, excepté en cas de grossesse. En outre, pour qu'on pût s'y rendre avec facilité et qu'on n'eût pas l'embarras de le saluer (auparavant ceux qui rencontraient l'empereur en chemin le saluaient), il défendit de le faire désormais. Il permit aussi à quiconque le voudrait d'assister aux spectacles sans chaussures, coutume de la plus haute antiquité, observée parfois, en été, dans les tribunaux, pratiquée souvent par Auguste lui-même dans les assemblées pendant l'été, et abandonnée par Tibère. Des coussins furent alors pour la première fois placés sur les bancs des sénateurs, pour qu'ils ne fussent pas assis sur le bois nu, et il leur fut accordé de porter, pour venir au théâtre, des chapeaux thessaliens, afin de ne pas être incommodés par le soleil. Quand parfois il était trop brûlant, on se servait, au lieu du théâtre, du Diribitorium où l'on établissait un plancher. Tels furent les actes de Caius pendant son consulat de deux mois et douze jours; car il abandonna le reste des six mois à ceux qui avaient été auparavant désignés pour cette charge.


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Dernière mise à jour : 27/06/2006