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[39,52] Πονησάντων δὲ ἐν τούτῳ τῶν Ῥωμαίων ὑπὸ χειμῶνος καὶ τῷ παρόντι
ναυτικῷ καὶ τῷ ἀφικνουμένῳ· καὶ μετέγνωσαν, καὶ ἐκ μὲν τοῦ προφανοῦς οὐκ
ἐπέθεντο αὐτοῖς (τὸ γὰρ στρατόπεδον ἰσχυρῶς ἐφυλάσσετοà· δεξάμενοι δέ
τινας, ὡς καὶ ἐς φιλίαν τὴν χώραν σφῶν πρὸς κομιδὴν τῶν ἐπιτηδείων
πεμφθέντας, αὐτούς τε πλὴν ὀλίγων ἔφθειραν (ὁ γὰρ Καῖσαρ διὰ ταχέων τοῖς
λοιποῖς ἐπήμυνε) καὶ μετὰ τοῦτο καὶ πρὸς αὐτὸ τὸ ἔρυμα αὐτῶν προσέβαλον.
Καὶ ἔπραξαν μὲν οὐδέν, ἀλλὰ καὶ κακῶς ἀπήλλαξαν· οὐ μέντοι καὶ ἐς
ὁμολογίαν ἦλθον, πρὶν πολλάκις σφαλῆναι. Καὶ γὰρ ὁ Καῖσαρ ἄλλως μὲν οὐκ
εἶχε γνώμην σπείσασθαι σφίσιν· ἐπεὶ δὲ ὅ τε χειμὼν προσῄει, καὶ οὐχ ἱκανὴν
τὴν παροῦσαν δύναμιν περιεβέβλητο, ὥστε καὶ ἐν αὐτῷ πολεμῆσαι, ἥ τε
κομιζομένη ἔσφαλτο, καὶ οἱ Γαλάται πρὸς τὴν ἀπουσίαν αὐτοῦ ἐνεωτέρισαν·
καὶ ἄκων αὐτοῖς συνηλλάγη, ὁμήρους καὶ τότε πλείους αἰτήσας μέν, λαβὼν δὲ
ὀλίγους.
| [39,52] Sur ces entrefaites, une tempête ayant endommagé les vaisseaux que les
Romains avaient déjà et ceux qui allaient arriver, les Bretons changèrent de
sentiment. A la vérité, ils n'attaquèrent pas ouvertement les Romains, dont le
camp était gardé par des forces redoutables ; mais, après avoir bien accueilli des
soldats qui étaient venus chercher des vivres chez eux, comme dans un pays ami,
ils les massacrèrent, sauf un petit nombre que César put secourir en toute hâte.
Ensuite ils se jetèrent sur le camp même ; mais, bien loin d'avoir l'avantage, ils
furent battus : toutefois ils ne demandèrent à traiter qu'après plusieurs défaites.
César n'était pas disposé à leur accorder la paix ; mais l'hiver approchait, il n'avait
pas auprès de lui des troupes suffisantes pour continuer la guerre pendant la
mauvaise saison, et celles qui devaient arriver avaient eu beaucoup à souffrir ;
enfin, les Gaulois avaient profité de son absence pour tenter de nouveaux
mouvements. Il traita donc à contre-coeur, demanda encore des otages, et même
en plus grand nombre ; mais il en obtint très peu.
| [39,53] Καὶ ὁ μὲν ἐς τὴν ἤπειρον ἀναπλεύσας, τὰ ταραχθέντα καθίστατο, μηδὲν μήτε
ἐκ τῆς Βρεττανίας μήτε ἑαυτῷ μήτε τῇ πόλει προσκτησάμενος, πλὴν τοῦ
ἐστρατευκέναι ἐπ' αὐτοὺς δόξαι. Τούτῳ γὰρ καὶ αὐτὸς ἰσχυρῶς ἐσεμνύνετο, καὶ
οἱ οἴκοι Ῥωμαῖοι θαυμαστῶς ἐμεγαλύνοντο. Ἐμφανῆ τε γὰρ τὰ πρὶν ἄγνωστα,
καὶ ἐπιβατὰ τὰ πρόσθεν ἀνήκουστα ὁρῶντές σφισι γεγονότα, τήν τε μέλλουσαν
ἐξ αὐτῶν ἐλπίδα, ὡς καὶ παροῦσαν ἔργῳ ἐλάμβανον, καὶ πάνθ' ὅσα καταπράξειν
προσεδέχοντο, ὡς καὶ ἔχοντες ἤδη, ἠγάλλοντο. Καὶ οἱ μὲν διὰ ταῦτα ἱερομηνίας
ἐπὶ εἴκοσιν ἡμέρας ἀγαγεῖν ἐψηφίσαντο.
| [39,53] César repassa sur le continent et pacifia les contrées où des troubles avaient
éclaté. Il ne remporta de la Bretagne, pour la République et pour lui, que la gloire
d'avoir entrepris une expédition dans cette île. II en était très fier lui-même, et tout
le monde à Rome la prônait avec enthousiasme. On se félicitait de connaître un
pays inconnu auparavant, d'avoir pénétré dans des contrées dont on n'avait pas
entendu parler jusqu'alors : chacun prenait ses espérances pour la réalité, et tout
ce qu'on se flattait d'obtenir un jour faisait éclater une joie aussi vive que si on l'eût
déjà possédé. Vingt jours de solennelles actions de grâces aux dieux furent
décrétés à cette occasion.
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