HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, SOCRATE (II,18 à 47)

Paragraphe 30-32

  Paragraphe 30-32

[2,30] Ἐπῆρε δὲ καὶ εἰς φρόνημα Ἰφικράτην τὸν στρατηγόν, δείξας αὐτῷ τοῦ κουρέως Μειδίου ἀλεκτρυόνας ἀντίον τῶν Καλλίου πτερυξαμένους. καὶ αὐτὸν Γλαυκωνίδης ἠξίου τῇ πόλει περιποιεῖν καθάπερ φασιανὸν ὄρνιν ταώ. Ἔλεγε δὲ ὡς θαῦμα τὸ μὲν ἕκαστον εἰπεῖν ἂν ῥᾳδίως ὅσα ἔχει, φίλους δ´ οὐκ ἂν ὀνομάσαι ὁπόσους κέκτηται· οὕτως ὀλιγώρως ἔχειν περὶ αὐτούς. ὁρῶν δ´ Εὐκλείδην ἐσπουδακότα περὶ τοὺς ἐριστικοὺς λόγους, " Εὐκλείδη," ἔφη, "σοφισταῖς μὲν δυνήσῃ χρῆσθαι, ἀνθρώποις δὲ οὐδαμῶς." ἄχρηστον γὰρ ᾤετο εἶναι τὴν περὶ ταῦτα γλισχρολογίαν, ὡς καὶ Πλάτων ἐν Εὐθυδήμῳ φησίν. [2,30] Il rendit courage au général Iphicrate, en lui montrant les coqs du barbier Midias se battant à coups d’ailes contre ceux de Callias. Glauconide disait qu’il fallait conserver Socrate pour l’ornement de la ville, tout comme un faisan ou un paon. Socrate s’étonnait qu’un homme pût facilement compter ses moutons et fût incapable de nommer ses amis, tant on est négligent sur ce point. Voyant Euclide s’adonner aux controverses, il lui dit : « Euclide, tu réussiras avec les sophistes, mais pas avec les hommes. » Ce genre d’occupation lui semblait en effet futile (cf. Platon, Euthydème).
[2,31] Χαρμίδου τε οἰκέτας αὐτῷ διδόντος, ἵν´ ἀπ´ αὐτῶν προσοδεύοιτο, οὐχ εἵλετο· καὶ τὸ κάλλος ὑπερεῖδεν Ἀλκιβιάδου κατά τινας. καὶ ἐπῄνει σχολὴν ὡς κάλλιστον κτημάτων, καθὰ καὶ Ξενοφῶν ἐν Συμποσίῳ φησίν. ἔλεγε δὲ καὶ ἓν μόνον ἀγαθὸν εἶναι, τὴν ἐπιστήμην, καὶ ἓν μόνον κακόν, τὴν ἀμαθίαν· πλοῦτον δὲ καὶ εὐγένειαν οὐδὲν σεμνὸν ἔχειν, πᾶν δὲ τοὐναντίον κακόν. εἰπόντος γοῦν τινος αὐτῷ ὡς εἴη Ἀντισθένης μητρὸς Θρᾴττης, "σὺ δ´ ᾤου," ἔφη, "οὕτως ἂν γενναῖον ἐκ δυεῖν Ἀθηναίων γενέσθαι;" Φαίδωνα δὲ δι´ αἰχμαλωσίαν ἐπ´ οἰκήματος καθήμενον προσέταξε Κρίτωνι λυτρώσασθαι, καὶ φιλόσοφον ἀπειργάσατο. [2,31] Charmide lui offrit un jour des esclaves pour l’escorter dans son retour, il n’en voulut point. On dit encore qu’il méprisa la beauté d’Alcibiade. Il soutenait que le loisir est le plus agréable des biens (cf. Xénophon, Banquet). Pour Socrate il n’existait qu’un bien : le savoir, et qu’un mal : l’ignorance ; la richesse et la noblesse étaient aussi un mal, et non pas une marque d’honneur. On lui dit un jour qu’Antisthène était le fils d’une femme de Thrace : « Tu croyais donc, répondit Socrate, qu’un tel homme pouvait être né de deux Athéniens ? » Phédon, qui était esclave, étant réduit à fréquenter les mauvais lieux, Socrate le fit racheter par Criton, et en fit un philosophe.
[2,32] Ἀλλὰ καὶ λυρίζειν ἐμάνθανεν ἤδη γηραιός, μηδὲν λέγων ἄτοπον εἶναι τις μὴ οἶδεν ἐκμανθάνειν. ἔτι τε ὠρχεῖτο συνεχές, τῇ τοῦ σώματος εὐεξίᾳ λυσιτελεῖν ἡγούμενος τὴν τοιαύτην γυμνασίαν, ὡς καὶ Ξενοφῶν ἐν Συμποσίῳ φησίν. ἔλεγε δὲ καὶ προσημαίνειν τὸ δαιμόνιον τὰ μέλλοντα αὐτῷ· τό τε εὖ ἄρχεσθαι μικρὸν μὲν μὴ εἶναι, παρὰ μικρὸν δέ· καὶ εἰδέναι μὲν μηδὲν πλὴν αὐτὸ τοῦτο {εἰδέναι}. τούς τε τὰ ἀώρια πολλοῦ ἐωνημένους ἀπογινώσκειν ἔλεγεν εἰς τὰς ὥρας ἐλθεῖν. καί ποτε ἐρωτηθείς, τίς ἀρετὴ νέου, "τὸ μηδὲν ἄγαν," εἶπεν. ἔφασκέ τε δεῖν γεωμετρεῖν μέχρι ἄν τις μέτρῳ δύνηται γῆν παραλαβεῖν καὶ παραδοῦναι. [2,32] Il apprit encore à jouer de la lyre à un âge fort avancé, et disait qu’il était bien naturel d’apprendre ce qu’on ignorait. Il dansait très souvent, persuadé que cet exercice était utile à sa santé (cf. Xénophon, Banquet). Il prétendait avoir un démon qui lui indiquait l’avenir ; que le bien était chose importante ; qu’il ne connaissait qu’une chose : son ignorance, et que ceux qui achètent bien cher des louanges précoces désespèrent de vivre vieux. Interrogé sur ce qui faisait le mérite de la jeunesse, il répondit : « Rien n’est trop difficile pour elle. » Il disait qu’on savait assez de géométrie quand on pouvait mesurer la terre que l’on recevait et celle que l’on donnait.


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Dernière mise à jour : 28/04/2006