HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, SOCRATE (II,18 à 47)

Paragraphe 27-29

  Paragraphe 27-29

[2,27] Ἦν δ´ ἱκανὸς καὶ τῶν σκωπτόντων αὐτὸν ὑπερορᾶν. καὶ ἐσεμνύνετο ἐπὶ τῇ εὐτελείᾳ, μισθόν τε οὐδένα εἰσεπράξατο. καὶ ἔλεγεν ἥδιστα ἐσθίων ἥκιστα ὄψου προσδεῖσθαι· καὶ ἥδιστα πίνων ἥκιστα τὸ μὴ παρὸν ποτὸν ἀναμένειν· καὶ ἐλαχίστων δεόμενος ἔγγιστα εἶναι θεῶν. τοῦτο δ´ ἐνέσται καὶ παρὰ τῶν κωμῳδοποιῶν λαβεῖν, οἳ λανθάνουσιν ἑαυτοὺς δι´ ὧν σκώπτουσιν ἐπαινοῦντες αὐτόν. Ἀριστοφάνης μὲν οὕτως. τῆς μεγάλης ἐπιθυμήσας σοφίας ἄνθρωπε δικαίως ὡς εὐδαίμων παρ´ Ἀθηναίοις καὶ τοῖς Ἕλλησι διάξεις. εἶ γὰρ μνήμων καὶ φροντιστής, καὶ τὸ ταλαίπωρον ἔνεστιν ἐν τῇ γνώμῃ, κοὔτε τι κάμνεις οὔθ´ ἑστὼς οὔτε βαδίζων, οὔτε ῥιγῶν ἄχθει λίαν, οὔτ´ ἀρίστων ἐπιθυμεῖς, οἴνου τ´ ἀπέχει κἀδηφαγίας καὶ τῶν ἄλλων ἀνοήτων. [2,27] Il savait mépriser les railleurs, se glorifiait de sa sobriété et n’exigeait d’argent de personne. Il aimait à dire qu’un homme qui a bien faim n’examine pas la sauce, que celui qui a bien soif n’attend pas qu’on lui apporte à boire et que celui qui sait se passer du superflu est le plus proche des dieux. Tous ces traits de caractère sont visibles pour qui lit les auteurs comiques. Ceux-ci l’ont raillé, ont voulu le blâmer, mais ils le louent sans s’en douter. Ainsi Aristophane écrit : O l’homme, qui cherches justement à apprendre la sagesse, Comme tu seras heureux à Athènes et en Grèce ! Tu as de la mémoire, tu réfléchis, tu as un caractère Endurant, tu te tiens et tu marches droit, Tu supportes le froid, tu n’aimes pas la bonne chère, Et tu évites le vin, les orgies et toutes les sottises.
[2,28] Ἀμειψίας δ´ ἐν τρίβωνι παράγων αὐτὸν φησὶν οὕτως· Σώκρατες ἀνδρῶν βέλτιστ´ ὀλίγων, πολλῷ δὲ ματαιόταθ´, ἥκεις καὶ σὺ πρὸς ἡμᾶς. καρτερικός γ´ εἶ. πόθεν ἄν σοι χλαῖνα γένοιτο; {Β.} τουτὶ τὸ κακὸν τῶν σκυτοτόμων κατ´ ἐπήρειαν γεγένηται. {Α.} οὗτος μέντοι πεινῶν οὕτως οὐπώποτ´ ἔτλη κολακεῦσαι. τοῦτο δ´ αὐτοῦ τὸ ὑπεροπτικὸν καὶ μεγαλόφρον ἐμφαίνει καὶ Ἀριστοφάνης λέγων οὕτως· ὅτι βρενθύει τ´ ἐν ταῖσιν ὁδοῖς, καὶ τὠφθαλμὼ παραβάλλεις, κἀνυπόδητος κακὰ πόλλ´ ἀνέχει, κἀν ἡμῖν σεμνοπροσωπεῖς. καίτοι ἐνίοτε πρὸς τοὺς καιροὺς ἁρμοττόμενος καὶ λαμπρὰ ἠμπίσχετο· καθάπερ ἐν τῷ Πλάτωνος Συμποσίῳ παρ´ Ἀγάθωνα βαδίζων. [2,28] De son côté, Ameipsias l’introduit en scène, revêtu de son vieux manteau, et dit : — Socrate, toi le meilleur et le plus vain des hommes, Te voilà donc avec nous. Certes tu es endurant, Mais pourquoi n’as-tu mis qu’un manteau de laine ? — C’est que j’ai dit du mal des bourreliers. — Quel terrible homme ! même mourant de faim, il n’a jamais pu flatter. Ce dédain et cette fierté de Socrate sont encore soulignés par Aristophane en ces vers : "Tu te rengorges et tu lances des regards obliques ; Insensible, tu vas nu-pieds, l’oeil méprisant". Il lui arrivait pourtant de s’adapter aux circonstances et de mettre de beaux habits comme on le voit au Banquet de Platon quand il s’en va chez Agathon.
[2,29] Ἱκανὸς δ´ ἀμφότερα ἦν, καὶ προτρέψαι καὶ ἀποτρέψαι. ὥσπερ τὸν Θεαίτητον περὶ ἐπιστήμης διαλεχθεὶς ἔνθεον ἀπέπεμψε, καθὰ καὶ Πλάτων φησίν. Εὐθύφρονα δὲ τῷ πατρὶ γραψάμενον ξενοκτονίας δίκην περὶ ὁσίου τινὰ διαλεχθεὶς ἀπήγαγε. καὶ τὸν Λύσιν δὲ ἠθικώτατον ἐποίησε προτρέψας. ἦν γὰρ ἱκανὸς ἀπὸ τῶν πραγμάτων τοὺς λόγους εὑρίσκειν. ἐνέτρεψε δὲ καὶ Λαμπροκλέα τὸν υἱὸν τῇ μητρὶ ἀγριαινόμενον, ὥς που καὶ Ξενοφῶν εἴρηκε. καὶ Γλαύκωνα μὲν τὸν Πλάτωνος ἀδελφὸν θέλοντα πολιτεύεσθαι ἀπέστησε διὰ τὸ ἀπείρως ἔχειν, ὥς φησι Ξενοφῶν· Χαρμίδην δὲ τοὐναντίον ἔχοντα οἰκείως ἐπέστησεν. [2,29] Il était aussi habile à persuader qu’à dissuader. En voici des preuves : dialoguant avec Théétète sur le savoir (cf. Platon), il le laissa à la fin de l’entretien tout plein d’enthousiasme ; par un entretien sur la piété qu’il eut avec Euthyphron, il fit abandonner à cet homme le projet d’accuser son père du meurtre d’un hôte, et, par ses exhortations, il fit prendre à Lysis une meilleure conduite. Il avait l’art de puiser ses arguments dans la réalité. Il força son fils Lamproclès (cf. Xénophon) à respecter sa mère. Selon Xénophon encore, il conseilla à Glaucon, frère de Platon, de ne pas faire de politique parce qu’il en était incapable, il engagea fort au contraire Charmide à en faire parce qu’il y était apte.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site d'Ugo BRATELLI |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 28/04/2006