HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XX

Chapitre 15

  Chapitre 15

[20,15] Οὐ μὴν ἀλλὰ τοιαύτης ἐν τῇ Λιβύῃ γεγενημένης μεταβολῆς οἱ μὲν Καρχηδόνιοι διεπέμποντο πρὸς Ἀμίλκαν εἰς τὴν Σικελίαν, ἀξιοῦντες κατὰ τάχος πέμψαι βοήθειαν, καὶ τὰ ληφθέντα χαλκώματα τῶν Ἀγαθοκλέους νεῶν ἀπέστειλαν αὐτῷ. δὲ τοῖς καταπλεύσασι παρεκελεύσατο σιωπᾶν μὲν τὴν γεγενημένην ἧτταν, διαδιδόναι δὲ λόγον εἰς τοὺς στρατιώτας ὡς Ἀγαθοκλῆς ἄρδην ἀπώλεσε καὶ τὰς ναῦς καὶ τὴν δύναμιν ἅπασαν. αὐτὸς δὲ πέμψας τινὰς τῶν παρόντων ἐκ Καρχηδόνος εἰς τὰς Συρακούσσας πρεσβευτὰς καὶ τὰ χαλκώματα συναποστείλας ἠξίου παραδιδόναι τὴν πόλιν· τὴν μὲν γὰρ δύναμιν τῶν Συρακοσίων ὑπὸ Καρχηδονίων κατακεκόφθαι, τὰς δὲ ναῦς ἐμπεπυρίσθαι· τοῖς δ´ ἀπιστοῦσιν ἀπόδειξιν παρέχεσθαι τὴν τῶν ἐμβόλων κομιδήν. τῶν δ´ ἐν τῇ πόλει πυθομένων τὴν περὶ τὸν Ἀγαθοκλέα προσηγγελμένην συμφορὰν οἱ πολλοὶ μὲν ἐπίστευσαν, οἱ προεστηκότες δὲ διστάζοντες διετήρησαν μὲν χάριν τοῦ μὴ γενέσθαι ταραχήν, τοὺς πρεσβευτὰς δὲ ταχέως ἐξέπεμψαν, τοὺς δὲ τῶν φυγάδων συγγενεῖς καὶ φίλους καὶ τῶν ἄλλων τοὺς δυσχεραίνοντας τοῖς ὑπ´ αὐτῶν πραττομένοις ἐξέβαλον ἐκ τῆς πόλεως, ὄντας οὐκ ἐλάττους ὀκτακισχιλίων. κἄπειτα τοσούτου πλήθους ἄφνω συναναγκαζομένου τὴν πατρίδα φεύγειν ἔγεμεν πόλις διαδρομῆς καὶ θορύβου καὶ γυναικείων κλαυθμῶν· οὐδεμία γὰρ ἦν οἰκία πένθους ἀκοινώνητος κατὰ τοῦτον τὸν καιρόν. οἱ μὲν γὰρ περὶ τὴν τυραννίδα τοῦ Ἀγαθοκλέους καὶ τῶν τέκνων αὐτοῦ τὴν συμφορὰν ὠδύροντο, τῶν δ´ ἰδιωτῶν οἱ μὲν τοὺς ἀπολωλέναι δοκοῦντας κατὰ Λιβύην ἔκλαιον, οἱ δὲ τοὺς ἐκπίπτοντας ἀφ´ ἑστίας καὶ πατρῴων θεῶν, οἷς οὔτε μένειν ἐξῆν οὔτ´ ἐκτὸς τῶν τειχῶν προάγειν, πολιορκούντων τῶν βαρβάρων, πρὸς δὲ τοῖς εἰρημένοις κακοῖς τηλικούτοις οὖσιν ἠναγκάζοντο νηπίους παῖδας καὶ γυναῖκας συνεφέλκεσθαι τῇ φυγῇ. δ´ Ἀμίλκας, καταφυγόντων πρὸς αὐτὸν τῶν φυγάδων, τούτοις μὲν τὴν ἀσφάλειαν παρέσχετο, τὴν δὲ δύναμιν παρασκευάσας προῆγεν ἐπὶ τὰς Συρακούσσας, ὡς αἱρήσων τὴν πόλιν διά τε τὴν ἐρημίαν καὶ διὰ τὴν προσηγγελμένην τοῖς ὑπολελειμμένοις συμφοράν. [20,15] Après ces grands revers arrivés en Libye, les Car- thaginois s'empressèrent d'envoyer une députation en Sicile pour prier Amilcar de leur envoyer, de prompts secours; ils lui firent remettre en même temps les armatures des vaisseaux d'Agathocle. Amilcar ordonna à ces envoyés de garder le plus profond silence sur la défaite des Carthagi- nois, et fit répandre dans l'armée le bruit qu'Agathocle avait perdu ses navires et toute son armée. 11 fit en même temps partir quelques-uns de ces messagers pour Syracuse, où ils devaient montrer les armatures des navires d'Agathocle et sommer les habitants de rendre leur ville, ajoutant que l'armée des Syracusains avait été détruite par les Cartha- ginois et leurs vaisseaux brûlés ; enfin, ils devaient montrer aux incrédules les éperons ;des vaisseaux. Lorsque cette prétendue défaite d'Agathocle fut annoncée à Syracuse, la plupart des habitants y ajoutèrent foi ; mais les magistrats eurent l'air de conserver quelques doutes afin de prévenir tout désordre, et renvoyèrent immédiatement les députés; puis ils chassèrent de la ville les parents et les amis des bannis, ainsi que tous les mécontents, dont le nombre s'et levait à au moins huit mille. A la suite de cette mesure, qui condamna à l'exil un si grand nombre d'habitants, la ville devint le théâtre de troubles affreux, et on n'y entendait que les gémissements des femmes, car il n'y avait pas de maison qui ne fût alors en deuil. Les partisans de la tyran- nie d'Agathocle plaignaient son infortune et celle de leurs enfants. Parmi les citoyens, les uns pleuraient leurs amis ou parents qu'ils croyaient morts en Libye; les autres, ceux qui devaient quitter leurs foyers et leurs pénates, et auxquels il n'était permis ni de rester ni de sortir hors des murs de la ville, investie par les Barbares. Enfin, pour achever de peindre ce tableau, les exilés étaiet obligés d'emmener avec eux les femmes et les enfants encore à la mamelle. Cependant Amilcar donna un sauf-conduit aux bannis qui vinrent se réfugier auprès de lui, et il se dispo- sait à attaquer Syracuse, dont il espérait facilement se rendre maître, car elle était privée de toute défense, et le petit nombre d'habitants qui restaient étaient abattus par tant de calamités.


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Dernière mise à jour : 16/11/2006