HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XX

Chapitre 12

  Chapitre 12

[20,12] προεμβαλόντων γὰρ εἰς αὐτοὺς τῶν ἁρμάτων μὲν κατηκόντισαν, δ´ εἴασαν διεκπεσεῖν, τὰ δὲ πλεῖστα συνηνάγκασαν στρέψαι πρὸς τὴν τῶν πεζῶν τάξιν. παραπλησίως δὲ καὶ τὴν τῶν ἱππέων ἐπιφορὰν ὑποστάντες καὶ πολλοὺς αὐτῶν κατατιτρώσκοντες ἐποίησαν φυγεῖν εἰς τοὐπίσω. προαγωνιζομένων δ´ αὐτῶν ἐν τούτοις λαμπρῶς πεζὴ δύναμις τῶν βαρβάρων ἅπασα συνῆψεν εἰς χεῖρας. γενναίας δὲ μάχης γιγνομένης Ἄννων μὲν ἔχων συναγωνιζόμενον τὸν ἱερὸν λόχον ἐπιλέκτων ἀνδρῶν καὶ σπεύδων ποιῆσαι δι´ αὑτοῦ τὴν νίκην ἐνέκειτο βαρὺς τοῖς Ἕλλησι καὶ συχνοὺς ἀνῄρει. φερομένων δ´ ἐπ´ αὐτὸν παντοδαπῶν βελῶν οὐκ εἶκεν, ἀλλὰ καίπερ πολλοῖς τραύμασι περιπίπτων ἐβιάζετο, μέχρις ὅτου καταπονηθεὶς ἐτελεύτησε. τούτου δὲ πεσόντος οἱ μὲν ταύτῃ τεταγμένοι τῶν Καρχηδονίων ἀνετράπησαν ταῖς ψυχαῖς, οἱ δὲ περὶ τὸν Ἀγαθοκλέα μετεωρισθέντες πολὺ μᾶλλον ἐπερρώσθησαν. δὴ πυθόμενός τινων Βορμίλκας, ἕτερος στρατηγός, καὶ νομίσας παρὰ θεῶν αὐτῷ δεδόσθαι τὸν καιρὸν τοῦ λαβεῖν ἀφορμὰς πρὸς τὴν ἐπίθεσιν τῆς τυραννίδος, διελογίζετο πρὸς αὑτόν, εἰ μὲν μετὰ Ἀγαθοκλέους διαφθαρείη δύναμις, μὴ δυνήσεσθαι τὴν ἐπίθεσιν ποιήσασθαι τῇ δυναστείᾳ, τῶν πολιτῶν ἰσχυόντων, εἰ δὲ ἐκεῖνος νικήσας τὰ φρονήματα παρέλοιτο τῶν Καρχηδονίων, εὐχειρώτους μὲν ἑαυτῷ τοὺς προηττημένους ἔσεσθαι, τὸν δ´ Ἀγαθοκλέα ῥᾳδίως καταπολεμήσειν, ὅταν αὐτῷ δόξῃ. ταῦτα δὲ διανοηθεὶς ἀνεχώρησε μετὰ τῶν πρωτοστατῶν, δοὺς τοῖς μὲν πολεμίοις ἄσημον ἔκκλιμα, τοῖς δ´ ἰδίοις δηλώσας τὸν Ἄννωνος θάνατον καὶ παρακελευόμενος ἀναχωρεῖν ἐν τάξει πρὸς τὸν γεώλοφον· τοῦτο γὰρ συμφέρειν. ἐπικειμένων δὲ τῶν πολεμίων καὶ τῆς ὅλης ὑποχωρήσεως φυγῇ παραπλησίας γινομένης οἱ μὲν συνεχεῖς Λίβυες ἀπὸ κράτους ἡττῆσθαι τοὺς πρωτοστάτας νομίσαντες πρὸς φυγὴν ὥρμησαν, οἱ δὲ τὸν ἱερὸν λόχον ἔχοντες μετὰ τὸν Ἄννωνος τοῦ στρατηγοῦ θάνατον τὸ μὲν πρῶτον ἀντεῖχον εὐρώστως καὶ τοὺς ἐξ αὐτῶν πίπτοντας ὑπερβαίνοντες ὑπέμενον πάντα κίνδυνον, ἐπεὶ δὲ κατενόησαν τὸ πλεῖον μέρος τῆς δυνάμεως πρὸς φυγὴν ὡρμημένον καὶ τοὺς πολεμίους περιισταμένους κατὰ νώτου, συνηναγκάσθησαν ἐκκλῖναι. διὸ καὶ τροπῆς γενομένης κατὰ πᾶν τὸ τῶν Καρχηδονίων στρατόπεδον οἱ μὲν βάρβαροι τὴν φυγὴν ἐποιοῦντο πρὸς τὴν Καρχηδόνα, Ἀγαθοκλῆς δὲ μέχρι τινὸς ἐπιδιώξας ἐπανῆλθε καὶ τὴν στρατοπεδείαν τῶν Καρχηδονίων διήρπασεν. [20,12] Les Carthaginois commencèrent l'attaque par les chars de guerre, mais une partie fut broyée par les balistes ; une autre partie fut évitée par les Grecs qui entr'ouvraient leurs rangs, enfin le plus grand nombre fut rejeté en arrière sur l'infanterie. L'armée d'Agathocle soutint également le choc de la cavalerie carthaginoise. Beaucoup de ces derniers furent blessés et prirent la fuite. Pendant ce brillant combat des avant-postes, toute l'infanterie des Barbares en vint aux mains avec l'ennemi. La lutte s'étant bravement engagée, Hannon, à la tête du bataillon sacré, jaloux de remporter par lui-même la victoire, tomba de tout son poids sur les Grecs, et en fit un grand carnage. Bien qu'accablé d'une grêle de flèches et couvert de blessures, il ne céda point le terrain, et pressa l'attaque jusqu'à ce qu'épuisé de force il expira. La mort d'Hannon jeta le découragement parmi les Carthaginois, tandis que les troupes d'Agathocle reprirent confiance. Informé de cet événement, Bomilcar, le second général, pensa que c'était là l'occasion offerte par les dieux pour réaliser le projet de saisir la tyrannie, et il raisonnait ainsi en lui-même : "Si l'armée d'Agathocle périt, je ne pourrai jamais prétendre à l'autorité souveraine, car mes concitoyens ne le permettraient pas; si au contraire Agathocle est victorieux, et qu'il abatte l'orgueil des Carthaginois, ceux-ci, une fois vaincus, deviendront plus faciles à manier. Quant à Agathocle, je pourrai le combattre quand bon me semblera." Ces réflexions faites, Bomilcar se retira avec son avant-garde, cédant ainsi tranquillement le terrain aux ennemis ; et après avoir annoncé aux siens la mort d'Hannon, il leur ordonna de se réfugier en bon ordre sur une hauteur voisine. "Cette manoeuvre, leur disait-il, est d'une grande utilité." Mais comme les ennemis pressaient vivement les Carthaginois, cette retraite ressemblait à une déroute; car les Libyens, qui se succédaient par colonnes, s'imaginant que l'avant-garde était battue, tournèrent le dos. Cependant le bataillon sacré se défendit encore vigoureusement après la mort d'Hannon; et debout sur le corps de ceux qui étaient tombés, ils affrontèrent tous les périls. Mais lorsque les soldats de ce bataillon apprirent qu'une grande partie de l'armée avait pris la fuite et qu'ils allaient être enveloppés par l'ennemi, ils furent aussi forcés de lâcher pied. Tout le camp des Carthaginois étant mis en déroute, les Barbares s'enfuirent vers Carthage. Agathocle, après les avoir poursuivis pendant quelque temps, revint sur ses pas et pilla le camp des Carthaginois.


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Dernière mise à jour : 16/11/2006